Radek Baborák, le cor concertant

par

Jiří Pauer (1919-2007) : Concerto pour cor et orchestre ; Reinhold Glière (1875-1956) : Concerto pour cor et orchestre en Sib majeur, Op.91. Radek Baborák, cor ; Prague Symphony Orchestra, direction Tomáš Brauner. Novembre 2021. Notice en tchèque et en anglais. 48’23’’. Animal Music, Ani 102-2.

Le label Animal Music met le cor à l’honneur avec deux concertos. Au programme, deux œuvres composées dans les années 1950 : tout d’abord le Concerto pour cor et orchestre composé par Jiří Pauer en 1957, puis le Concerto pour cor et orchestre en Sib majeur, Op.91 de Reinhold Glière composé en 1951. Seulement six années séparent ces deux pièces mais elles sont composées à des moments différents dans la carrière de ces deux artistes. Pour le compositeur tchèque, il s’agit d’une de ses premières œuvres tandis que pour l’Uukrainien il s’agit d’une œuvre de fin de vie puisqu’il meurt quelques années plus tard, en 1956. Le soliste, le corniste tchèque Radek Baborák, est accompagné par le Prague Symphony Orchestra et son chef d’orchestre principal et directeur musical Tomáš Brauner.

Le Concerto pour cor et orchestre de Pauer est composé de trois mouvements. Le premier, Allegro patetico, commence avec l’entrée quasi immédiate du soliste. Ce mouvement, d’une vivacité certaine, démontre déjà la virtuosité du soliste. Le deuxième mouvement, Andante, est assez mélancolique, mystérieux. L’orchestre fait preuve de justesse à l’instar de l’harmonie au début de ce mouvement et accompagne le soliste avec attention. Ce dernier interprète à merveille sa partie. Il utilise des multiphoniques, technique de jeu consistant à jouer avec une grande vitesse d’air ce qui provoque une distorsion du son. Cette technique est très difficile au cor et démontre les qualités de Radek Baborák. Le dernier mouvement, Allegro giocoso, dégage une énergie maitrisée par le chef et le soliste. Un jeu intéressant, avec des accents, donne du relief à cette dernière partie de l’œuvre.

Le Concerto pour cor et orchestre en Sib majeur, Op.91 est lui aussi composé de trois mouvements. Ce concerto, aux allures postromantiques, commence avec un Allegro et débute avec une introduction majestueuse de l’orchestre avant que le soliste ne fasse son apparition pour une première cadence, avant de reprendre le thème de l’introduction avec l’orchestre. Ce thème, nous le retrouvons tout au long de cette partie de l’œuvre. Vers la fin du mouvement, le soliste déroule une cadence sur un tapis de l’orchestre. Il utilise à nouveau les multiphoniques, ce qui démontre une fois de plus la qualité du corniste. Le deuxième mouvement, Andante, commence par une douce introduction des bois. Ensuite c’est un véritable récital que nous livre Baborák, soutenu avec sérénité par l’orchestre. Celui-ci ne couvre jamais le soliste mais sait prendre la parole lorsqu’il le faut. Le troisième mouvement, Moderato, débute avec un solo de la clarinette avec le basson. Il s’ensuit un très beau choral de cuivres. Le basson va donner le tempo du mouvement, alliant des passages énergiques, joyeux et des passages majestueux et grandioses.

En conclusion, le Prague Symphony Orchestra et son chef d’orchestre principal et directeur musical Tomáš Brauner livrent une très belle prestation, d’une grande justesse, utilisant une large palette sonore mettant en avant le soliste Radek Baborák. Ce dernier fait preuve de virtuosité et ne peut que nous faire apprécier le cor encore davantage.

La notice, en tchèque et en anglais, est assez complète et livre notamment des éléments biographiques sur les deux compositeurs.

Son : 9 - Livret : 8 - Répertoire : 10 - Interprétation : 9 

Thimothée Grandjean, Reporter de l’IMEP

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