Augustin Dumay : trois cordes à son arc

par

JOKER

 

 

 

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)
Concerto pour violon en ré majeur op. 61
Augustin DUMAY (violon), Sinfonia Varsovia, dir. : Augustin DUMAY
Huitième Symphonie en fa majeur op. 93
Kansai Philharmonic Orchestra, dir. : Augustin DUMAY
Johannes BRAHMS (1833-1897)
Sextuor à cordes n° 1 en si bémol majeur op. 18
Augustin DUMAY (violon), Svetlin ROUSSEV (violon), Miguel de SILVA (alto), Marie CHILEMME (alto), Henri DEMARQUETTE (violoncelle), Aurélien PASCAL (violoncelle)
DDD–2015–70’ 01’’ et 37’ 24’’–Texte de présentation en anglais, allemand et français–ONYX 4154

Ce double CD présente trois aspects de la belle carrière internationale d’Augustin Dumay (il est né en 1949 à Paris) : le violoniste, le chef d’orchestre et le chambriste. Et il le présente à travers trois immenses chefs-d’œuvre : l’unique Concerto pour violon de Beethoven, sa Huitième Symphonie et le Sextuor à cordes n° 1 de Brahms. L’entreprise a, il faut en convenir, quelque chose de périlleux car tous les mélomanes connaissent ces chefs-d’œuvre et ont sûrement à l’esprit – ou dans le cœur – des exécutions tout à fait remarquables, voire exceptionnelles. Elles sont même si nombreuses qu’il est impossible d’établir un palmarès… Celles qu’en donne Augustin Dumay font en tout cas partie des meilleures réalisées ces dernières années, car elles sont chacune des plus musicales –musicales dans le sens où elles honorent bel et bien, et sans la moindre afféterie, le génie des deux compositeurs allemands et qu’elles font davantage aimer leurs extraordinaires musiques. En quelque sorte, elles racontent toutes les trois une grande et passionnante histoire d’amour. Qu’on écoute en particulier sa version de la Huitième de Beethoven, à laquelle Romain Rolland, pourtant si beethovenien, reprochait de manquer « d’envolée dionysiaque » : elle est jouée avec une telle énergie, un tel lyrisme et un tel souffle que c’est précisément l’adjectif « dionysiaque » qui vient à l’esprit. Le Kansai Philharmonic Orchestra, qui est basé à Osaka et dont le directeur musical est Augustin Dumay lui-même depuis 2011, y est, à coup sûr, pour beaucoup. Comme le sont du reste les cinq chambristes que le violoniste a réunis pour conférer au Sextuor à cordes n° 1 de Brahms toute sa cohérence et toute sa beauté mélodique. Petite anecdote amusante : c’est en 1860 que Brahms a mis la dernière main à cette partition, qu’on considère en général comme son premier chef-d’œuvre. Il était alors en vacances. Mais pas n’importe où : dans les environs de Bonn. Un simple hasard ?
Jean-Baptiste Baronian

Les commentaires sont clos.