Bach et Telemann à Bozar

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Ce samedi 18 mai, nous avons eu la chance d’entendre deux ensembles renommés dans la salle Henry Le Boeuf, le Freiburger Barockorchester et l’ensemble belge Vox Luminis. Les deux formations collaborent régulièrement à l’occasion de concerts et d'enregistrements. Ils nous ont entre autres gratifié d’un enregistrement consacré à J.S. Bach et G.P. Telemann et un consacré au Requiem de Heinrich Ignaz Franz Biber. Pour ce concert, c’est autour de la Missa brevis en fa majeur BWV 233 de Johann Sebastian Bach et Donnerode TWV 6:3 de Georg Philipp Telemann que nous les retrouvons sous la direction de Lionel Meunier.

Composée à la suite d’un terrible tremblement de terre ayant coûté la vie à environ 60 000 personnes début novembre 1755, Donnerode, L’ode au tonnerre, est une pièce vocale et instrumentale en deux mouvements (le deuxième a été composé après le succès du premier). Les textes utilisés par le compositeur allemand ont été rassemblés par Christian Gottfried Krause et Karl Wilhelm Ramler d’après des traductions des psaumes 8 et 29 de Johann Andreas Cramer. 

Dès les premières notes, le statut d’ensemble à succès des deux formations est confirmé. La précision des attaques est chirurgicale, la balance entre les musiciens, le chœur et les solistes est très bien maîtrisée et l’homogénéité du chœur est parfaite. Les solistes se démarquent chacun à leur manière. Sebastian Myrus, en grande forme ce soir, a charmé le public avec sa voix puissante et chaude qui se marie à la perfection avec le timbre clair du ténor Raffaele Giordani. La basse puissante de Lorant Najbauer complète ce trio masculin. Pour ce qui est des dames, nous avons pu entendre la mezzo-soprano Sophia Faltas, très à son affaire dans ses différentes interventions, toujours dans la douceur et la précision tandis que Erika Tondiono, soprane indonésienne, fut sans aucun doute la plus grande satisfaction de la soirée. 

En deuxième partie, nous avons pu entendre la Missa brevis en fa majeur de Johann Sebastian Bach. Cette pièce fait partie des moins jouées du répertoire du maître allemand. Probablement composée entre 1734 et 1744 à Leipzig, on ne sait pratiquement rien sur sa création. Tout comme les trois autres messes luthériennes composées par Bach, la Missa brevis en fa majeur comporte seulement un Kyrie et un Gloria divisé en cinq parties. 

Encore une fois, les deux ensembles se complètent parfaitement avec une précision et un son d’ensemble très harmonieux. Seul un léger manque de clarté entre les musiciens de l’orchestre dans le Kyrie est à déplorer. Dans le Gloria, il faut noter la très belle couleur amenée par les contre-ténors dans le chœur mais également en tant que soliste en la personne de William Shelton. Outre Sebastian Myrus que nous avons retrouvé avec plaisir, nous avons également pu entendre la soprano Viola Blache. Avec une fragilité très touchante dans la voix, elle a pleinement convaincu le public. 

Après un concert d’une telle qualité, nous ne pouvons qu’espérer que la collaboration entre les deux ensembles continuera et nous livrera encore beaucoup de beaux moments musicaux ! 

Bozar, le 18 mai 2024.

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.

Crédits photographiques :  Tom Blaton 

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