Himmelfahrt. Johann Sebastian Bach (1685-1750) :Himmelfahrtsoratorium BWV 11. Auf Christu Himmelfahrt allein BWV 128. Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Ich fahre auf zu meinem Vater TWV 1:825. Vox Luminis, Freiburger Barockorchester. Lionel Meunier.Viola Blache, Zsuzsi Tóth, soprano. Alexander Chance, William Shelton, altus. Raphael Höhn, ténor. Sebastian Myrus, Tobias Wicky, basse. Livret en français, anglais, allemand (paroles en allemand et traduction bilingue). Mai 2022. TT 64’48. Alpha 1032
Les Rencontres musicales de Vézelay, événement incontournable de la fin d’été pour les amateurs de musique vocale, se sont distinguées cette année par la qualité exceptionnelle des chœurs invités. Chaque ensemble offre une expérience unique, marquant une victoire éclatante de la programmation par son originalité et son inventivité.
Programmes audacieux et envoûtants
Les concerts, véritables pépites musicales, ont proposé des programmes aussi audacieux qu’envoûtants. La Cappella Amsterdam dirigée par Daniel Reuss réunit deux compositeurs à 400 ans de distance dans un dialogue saisissant entre Lassus et Pärt. Ensuite, L’Escadron Volant de la Reine propose « Passion de Vienne à Venise », dans une curieuse association d’œuvres de Ziani et Vivaldi. L’Ensemble Irinia transporté l'auditoire dans un autre monde avec l’« Écho du dernier Schisme », qui suit le fil de l’histoire en musique, tandis que Les Métaboles et l’Orchestre symphonique de Strasbourg ont brillamment mêlé des œuvres rarement jouées de Brahms, Bruckner et Stravinsky. Enfin, Vox Luminis a célébré Bach et Zelenka, avec une joie inattendue pour cet ensemble réputé dans leurs interprétations d’œuvres plus recueillies et intériorisées, clôturant en beauté cette série estivale qui restera gravée dans le mémoire de ceux qui ont pu y assister.
Comme l’a souligné le musicologue Nicolas Dufetel lors d’une mise en oreille, les concerts du soir suivent une progression spirituelle rappelant la semaine sainte, débutant avec les Vêpres de la Vierge de Monteverdi interprétées par La Cappella Mediterranea et le Chœur de Chambre de Namur (concert non assisté), en passant par la Pénitence et des messes, pour culminer dans l'exubérance jubilatoire de la Résurrection.
Cappella Amsterdam, la splendeur chorale à l’état pur
Ces soirées nous ont régalés par une qualité chorale superlative. La pureté des ensembles, l’homogénéité et la mélodiosité des voix, la douceur alliée à une acuité remarquable, la force du récit, une précision d’interprétation, et bien d’autres qualités ont fait de chaque concert un moment de grâce.
Parmi ces ensembles, Cappella Amsterdam, sous la direction de Daniel Reuss, a véritablement fait sensation le vendredi 23 août avec le concert intitulé « Pénitence ». La précision de leurs gestes, comparable à celle d’un orfèvre, tire le meilleur des choristes pour produire un timbre d’une homogénéité exceptionnelle. De plus, l’équilibre parfait entre les différentes parties crée l’illusion d’un seul chanteur, notamment dans les formules répétitives d’Arvo Pärt dans Kanon Pokajanen (Canons de Repentance). Ils incarnent ainsi littéralement l’expression « à l’unisson » ! Ils expriment une puissance spirituelle saisissante, même dans le triple piano, et explorent la complexité polyphonique de Lassus (Domine, ne in furore tuo arguas me, Psalmus Primus Pœnitentialis et Beati, quorum remissae sunt iniquitates, Psalmus Secundus Pœnitentialis) avec une facilité déconcertante. La droiture de leur projection, d’un naturel surprenant, semble s’adresser directement aux cieux. C’est l’expression de la splendeur polyphonique et chorale à l’état pur. Le programme est conçu de manière à faire ressentir une montée d’adrénaline progressive vers un climax éblouissant. En bref, il s’agit d’une véritable leçon de chant choral, tant sur le plan musical qu’émotionnel.
Ce samedi 18 mai, nous avons eu la chance d’entendre deux ensembles renommés dans la salle Henry Le Boeuf, le Freiburger Barockorchester et l’ensemble belge Vox Luminis. Les deux formations collaborent régulièrement à l’occasion de concerts et d'enregistrements. Ils nous ont entre autres gratifié d’un enregistrement consacré à J.S. Bach et G.P. Telemann et un consacré au Requiem de Heinrich Ignaz Franz Biber. Pour ce concert, c’est autour de la Missa brevis en fa majeur BWV 233 de Johann Sebastian Bach et Donnerode TWV 6:3 de Georg Philipp Telemann que nous les retrouvons sous la direction de Lionel Meunier.
Composée à la suite d’un terrible tremblement de terre ayant coûté la vie à environ 60 000 personnes début novembre 1755, Donnerode, L’ode au tonnerre, est une pièce vocale et instrumentale en deux mouvements (le deuxième a été composé après le succès du premier). Les textes utilisés par le compositeur allemand ont été rassemblés par Christian Gottfried Krause et Karl Wilhelm Ramler d’après des traductions des psaumes 8 et 29 de Johann Andreas Cramer.
Ein deutsches Barockrequiem. Œuvres d’Andreas Scharmann (fl. 1663), Thomas Selle (1599-1663), Johann Hermann Schein (1586-1630), Christian Geist (1650-1711), Tobias Michael (1592-1657), Wolfgang Carl Briegel (1626-1712), Andreas Hammerschmidt (c1611-1675), Heinrich Schwemmer (1621-1696), Johann Philipp Förtsch (1652-17632).Vox Luminis, Lionel Meunier.Livret en anglais, français, allemand (paroles en allemand et traduction bilingue). Juin 2021 & juillet 2022. TT 78’46. Ricercar RIC 445
Christoph Bernhard (1628-1692) : Herr, nun lässest du deinen Diener ; Tribularer si nescirem. Johann Michael Nicolai (1629-1685) : Sonata a 6 en la mineur. Heinrich Franz Ignaz von Biber (1644-1704) : Requiem en fa mineur, Chafe 8. Johann Joseph Fux (1660-1741) : Sonata a 4 en sol mineur K. 347 ; Omnis terra adoret K. 183. Lionel Meunier, Vox Luminis, Freiburger Barockconsort. Février 2019. Livret en français, anglais, allemand ; textes des chants en allemand et latin, traduction anglais et français. TT 72’08. Alpha 665
Cette sélection streaming de la semaine commence par l’hommage musical de l’Opéra de Liège à son regretté directeur Stefano Mazzonis di Pralafera. Speranza Scappucci est au pupitre des forces chorales et instrumentales de l’Opéra royal de Wallonie-Liège et des solistes instrumentaux et vocaux participent également à cet émouvant moment de musique.
A Paris, le talentueux Julien Masmondet retrouvait l’Orchestre de Paris pour un programme intégralement dévolu à Camille Saint-Saëns.
On passe ensuite la Manche pour un superbe concert Stravinsky du London Symphony Orchestra sous la baguette de Sir Simon Rattle.
https://www.youtube.com/watch?v=XjIgbb1n7lY
A La Scala de Milan, le baryton Ludovic Tézier était en récital avec la pianiste Thuy-Anh Vuong.
https://www.youtube.com/watch?v=ODWpGraL1WE
A Mons, la soprano Clara Inglese et le pianiste Charly Delbecq étaient invités dans le cadre de le semaine de la voix pour interpréter Robert Schumann et Adrien Tsilogiannis.
Ach Jesus Stirbt. Andreas Hammerschmidt (c.1611-1675) :Ach Jesus stirbt ; Ist nicht Ephraim ; Warum betrübst du dich ; Ach Gott, warum hast du mein vergessen ; O barmherziger Vater ; Erbarm dich mein ; Bis hin an dess Creutzes stamm ; Vater unser ; Triumph, Victoria ; Christ lag in Todesbanden ; Die mit Tränen säen ; Wer wälzet uns den Stein ; Ich bin gewiss, dass weder Tod ; Ich fahre auf zu meinem Vater ; Siehe, wie fein und lieblich ists. Lionel Meunier, Vox Luminis, Ensemble Clematis. Septembre 2019. Livret en anglais, français, allemand ; textes des chants en allemand, traduction anglais et français. TT 70’27. Ricercar RIC 418
Maîtres du baroque allemand : Plus de 90 compositeurs ; nombreux interprètes. 1980-2020. Notice en anglais, en français et en allemand. 41 heures 37. Un coffret de 31 CD Ricercar RIC 110.
Nous clôturons un choix sélectif de rééditions du label Ricercar (lire ici et ici les précedents articles), à l’occasion de ses quarante ans d’aventure discographique. Il s’agit de quatre CD, enregistrés entre 2009 et 2013.
Girolamo FRESCOBALDI (1583-1643) : Il Regno d’Amore. Mariana Flores, soprano ; Clematis (Stéphanie de Failly, violon ; Marie Bournisien, harpe ; Andrea de Carlo, basse de viole ; Quito Gato, théorbe et guitare ; Leonardo Garcia Alarcon, clavecin et orgue). 2020. Livret en anglais, en français et en allemand. 60.27. Ricercar RIC 149.
Issu d’une famille aisée, Frescobaldi étudie à Ferrare avec Luzzaschi ; à quatorze ans, il est déjà organiste. Il bénéficie aussi de l’enseignement de Gesualdo et se retrouve à Rome au service de la famille Bentivoglio dont un membre va être nommé nonce apostolique en Flandres en 1607 ; Frescobaldi l’accompagne à Bruxelles pendant une petite année au cours de laquelle il publie des madrigaux. De retour en Italie, il occupe le poste d’organiste de Saint-Pierre à Rome. Au cours de sa carrière, il est au service de plusieurs employeurs, notamment à Florence. Ricercar a publié en 2016 des œuvres pour orgue de Frescobaldi jouées par Bernard Foccroulle (RIC 372) ; le présent CD, enregistré en juin et octobre 2009 en l’église Notre-Dame de Centeilles, propose une autre facette de son art, plus précisément liée à ses relations avec Florence. C’est là qu’il publie les Arie musicali ; il dédie aussi en 1628 son premier recueil de musique instrumentale au Grand-Duc de Toscane, Ferdinand II. Dans ce panorama qui se compose de dix-huit pièces, des pages instrumentales alternent avec les parties chantées, le tout étant construit en trois parties : Canti d’amor, canti sacri et Ballo. La soprano Mariana Flores, à la voix fraîche et envoûtante, traduit avec bonheur les sentiments amoureux tout comme la désolation dramatique (sublime Maddalena a la croce) ou l’expiation des fautes, mais aussi les joies bucoliques. Des moments magiques que l’ensemble Clematis porte à un haut niveau d’élévation émotionnelle.
Marc-Antoine CHARPENTIER (1643-1704) : Orphée descendant aux enfers, H. 471 ; La Descente d’Orphée aux enfers, H. 488. Vox Luminis et A Nocte Temporis, Lionel Meunier et Reinoud Van Mechelen, direction musicale. 2019. Livret en français, anglais et allemand. Textes inclus avec traduction anglaise. 82.22. Alpha 566.
Cantates de Heinrich Bach (1615-1692): Ich danke dir Gott ; Johann Christoph Bach (1642-1703): Die Furcht des Herren; Herr, wende dich und sei mir gnädig; Es erhob sich ein Streit ;Johann Michael Bach (1648-1694): Ach, bleib bei uns, Heer Jesus Christ; Herr, der König freuet sich ; Johann Sebastian Bach (1685-1750): Christ lag in Todesbanden BWV 4.Vox Lumini, Lionel Meunier. 2018-Livret en français, anglais et allemand - Ricercar RIC 401
Ce lundi, le jury des International Classical Music Awards a rendu publique la liste des finalistes 2020. Les lauréats seront annoncés le 21 janvier prochain. Cette sélection, issue des votes des médias musicaux européens, témoigne de la grande variété, de l’ambition éditoriale et de l’excellence à travers les frontières. Que ce soient les grands labels historiques ou des labels plus modestes mais qui se mettent au service d’une haute exigence. Force est de constater que les pays francophones sont très bien représentés dans cette sélection qui ressort des centaines d’albums que nous recevons par an, pour le meilleur ou pour le plus inutile. Ainsi, c’est avec grand plaisir que nous retrouvons les noms de Jodie Devos, Lionel Meunier, Christophe Rousset, Stéphane Denève, Pascal Dusapin, Léa Desandre, Sabine Devieilhe, Raphael Pichon, Karine Deshayes, Jean-Sébastien Bou, les Talens Lyriques, Cédric Tiberghien, le quatuor Diatoma….et les labels Cyprès, Alpha, Ricercar, Claves, Harmonia Mundi, Naïve…
Johann BACH (1604-1673) Johann Christoph BACH (1642-1703) Johann Michael BACH (1648-1694)
INTEGRALE DES MOTETS (Funèbres- Temps de la Passion- Temps de Noël)
VOX LUMINIS, dir.: Lionel MEUNIER
2015-DDD-2 CD- 2h 21'43- présentation et textes en français, anglais et allemand-chanté en allemand- RICERCAR 347