Beethoven concertant par Lisiecki 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Intégrale des concertos pour piano. Jan Lisiecki, Academy of St Martin in the Fields. 2018-Livret en anglais et allemand-168’23’’-3 CD DGG 483 7637. 

L’année Beethoven 2020 (célébrations des 250 ans de sa naissance) n’a pas encore commencé mais les maisons disques sont dans les startings blocks pour ce qui s’annonce déjà comme une profusion de parutions ! A ce jeu, DGG prend déjà une longueur d’avance avec la publication de ce volume des concertos pour pianos alors qu’une nouvelle intégrale des symphonies avec rien moins que le Philharmonique de Vienne et Andris Nelsons arrive dans les bacs et sur les plateformes. Le choix de DGG semble clair : place à la nouvelle génération ! 

Alors que le catalogue DGG comporte quelques une des légende pianistiques de notre époque comme Murray Perahia ou Krystian ZImerman, le choix des Berlinois s’est porté sur le jeune Jan Lisiecki. Âgé de seulement 24 ans, le jeune virtuose affronte ces cinq concertos qu’il dirige du clavier. Si ces concertos de Beethoven sont des piliers obligatoires du répertoire, ils ont un écho particulier chez ce pianiste tant ils accompagnent les tournants de sa jeune carrière : un remplacement de Martha Argerich sous la baguette de Claudio Abbado, ses débuts avec le Philadelphia Orchestra et Yannick Nézet-Séguin, ou ses débuts à la direction depuis le clavier. 

Incontestablement, le jeune homme emporte ces oeuvres au panache et avec un brio épatant. Tout au long de ce parcours, on admire la force de la vision qui cerne l’évolution de Beethoven du primesautier Concerto n°1 à la force dramatique du célèbre Concerto n°5. Le pianisme est particulièrement assuré et ces captations de concert apportent la tension qu’il faut pour galvaniser les musiciens, même si les pupitres de l’Academy of St Martin in the Fields sont rodés à cet exercice du jouer/diriger. Les mouvements lents sont ainsi de superbes moments de dialogues avec des musiciens particulièrement inspirés ! Les Concerto n°1, n°4 et n°5 apparaissent comme de grandes réussites qui se placent parmi les plus belles réalisations récentes dans ces oeuvres par l’entente entre le soliste et l’orchestre. 

On retient donc un coffret des plus réussis qui marque une belle introduction à l’année Beethoven. On regrette tout de même que dans un élan d’économie, DGG sucre la traduction française du livret ! 

Son 10 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 10

Pierre-Jean Tribot