Beethoven, la somme par Nagano

par

Ludwig van Beethoven
(1770-1827)
Intégrales des symphonies - Extraits d’Egmont et des Créatures de Prométhée - Opferlied Andrienne Piczonka et Erin Wall, sopranos ; Mihoko Fujimura, mezzo-soprano ; Simon O’Neill, ténor ; Mikhail Petrenko, basse. Chœur et Orchestre symphonique de Montréal, Kent Nagano. 2008-2014-DDD-Livret en anglais et français. 6 CD Analekta AN2 9150-5

En poste depuis 10 ans à la tête de l’Orchestre Symphonique de Montréal, le chef Kent Nagano s’offre un beau cadeau d’anniversaire : une intégrale des symphonies de Beethoven. Enregistrée entre 2008 et 2014, cette somme, déjà éditée en volumes séparés par Sony, est désormais disponible en coffret grâce au label canadien Analekta.
Kent Nagano se montre un Beethovenien particulièrement convaincant ! Le chef défend une vision symphonique basée sur des tempi assez modérés qui ne cherchent pas à concurrencer les baroqueux ou à importer sur un orchestre moderne les canons des réinterprétations authentiques (comme le récent Sir Simon Rattle à la tête du Philharmonique de Berlin). Pour Nagano, la finesse des dosages instrumentaux le dispute à la qualité d’un élan dramatique global jamais brutal ou précipité. De son côté, l’orchestre présente des teintes plutôt claires, assez éloignées des phalanges germaniques souvent à l’honneur au disque dans ce répertoire. Bien connu depuis l’ère Decca et les gravures phonogéniques avec Charles Dutoit, l’Orchestre Symphonique de Montréal reste une phalange d’un niveau technique hautement affuté, parfaitement mis en valeur par les captations discographiques.
En complément des neuf symphonies, Kent Nagano dirige des extraits d’Egmont, du ballet Les Créatures de Prométhée ainsi que l’Opferlied. Les symphonies n°1, n°2, n°4, n°7 et n°9 bénéficient d’une captation sur la scène de la nouvelle « Maison symphonique de Montréal ».
Sur le créneau Beethoven « moderne mais de tradition », ce coffret est un témoignage d’un grand chef actuel au sommet de son art avec une baguette radiographique mais jamais froide ou distante. On regrette juste la grande fragilité du digipack Analekta qui peinera à survivre au temps !
Pierre-Jean Tribot

Son 10 – Livret 9 – Répertoire 10 – Interprétation 9

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