Chez Universal Edition : deux versions de la Kammersymphonie de Schoenberg

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L'opus 9 d'Arnold Schoenberg représente le point culminant de la musique de chambre romantique classique. Ecrite en 1906, et créée l'année suivante, la Kammersymphonie était pour le compositeur celle qui lui avait permis de trouver son style de composition personnelle par rapport à Wagner notamment. Appartenant encore au monde tonal -un mi majeur en instabilité permanente-, elle poussait dans ses limites la contraction des quatre mouvements classiques de la forme initialisée par Schubert dans sa Wanderer Fantaisie, Beethoven dans le Quatuor op. 131 et Liszt dans sa Sonate en si mineur. La version originale de 1906/1912 est écrite pour quinze instuments solistes, formation en laquelle le compositeur mettait toute sa confiance dans l'effet produit par cette « combinaison exceptionnelle ». Il la retravailla ensuite à plusieurs reprises et, lorsqu'il fut invité par le chef russe Alexander Siloti à venir diriger une de ses oeuvres à Saint- Pétersbourg, il en fit une version pour orchestre, la formation de chambre étant réservée pour des plus petites salles. Cette version pour Saint-Pétersbourg, première transcription pour orchestre, occupe une place intermédiaire entre entre la version originelle et la version ultérieure pour orchestre (op. 9b) de 1935 mais ne fut jamais imprimée et pour cause, fut oubliée. Philippe Jordan écrit cependant : « La version de 1914 n'est pas de la musique de chambre mais le son est tout simplement moins agressif que la version ultérieure. Elle est plus limpide, plus claire, moins incisive et elle permet à la voix d'émerger plus clairement ». Remercions donc Universal de proposer en « study score » cette première version pour orchestre ainsi que la version originelle pour quinze instruments, les deux partitions étant munies d'une remarquable préface d'Ulrich Krämer en allemand, anglais et français. Références : respectivement UE 35555 et UE 35552

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