Des enregistrements historiques de Nathan Milstein
Les jalons d’une légende : Nathan Milstein joue Bach, Beethoven, Brahms, Bruch, Corelli, Dvorak, Geminiani, Glazounov, Goldmark, Kreisler, Lalo, Mendelssohn, Mozart, Paganini, Saint-Saëns, Sarasate, Tartini, Tchaïkovski, Vitali, Vivaldi, Wienawski. ADD–2019–Pas de livret–Intense Media 600496
Le principal intérêt de ce coffret de dix disques est de réunir des enregistrements historiques de Nathan Milstein, un des plus grands violonistes du XXe siècle, dont le parcours exceptionnel, de sa naissance à Odessa en 1903, à sa mort survenue en 1992 à Londres, où il a résidé pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie, a fasciné plusieurs générations de mélomanes. Dans la plupart de ces enregistrements, Nathan Milstein est accompagné par des chefs ou des interprètes prestigieux, tels que Sir John Barbirolli, Pierre Monteux, Fritz Reiner, Bruno Walter, Ernest Ansermet, Lorin Maazel, Valentin Pavlovski ou encore Vladimir Horowitz. À les entendre, on a presque le tournis, et c’est un peu comme si on traversait les âges, puisque l’enregistrement du Concerto pour violon n° 1 en sol mineur op. 26 de Max Bruch, avec le New York Philharmonic Orchestra dirigé par Sir John Barbirolli, date de 1942, et celui en live du Concerto pour violon en ré majeur op. 35 de Piotr Tchaïkovski, avec l’Orchestre philharmonique de Prague dirigé par Lorin Maazel, de 1959. On a même droit à deux versions du Concerto n° 1 en la mineur op. 28 de Karl (ou Karoly) Goldmark (un compositeur qu’on ne joue guère aujourd’hui et qui a eu Jean Sibelius parmi ses élèves), la première de 1942, avec le New York Philharmonic Orchestra sous la houlette de Bruno Walter ; la seconde de 1957, avec le Philharmonia Orchestra sous celle de Harry Blech (il a été lui-même un brillant violoniste et un des meilleurs schubertiens de son époque).
Hélas, ce magnifique coffret ne contient aucun livret, ni la moindre petite brochure permettant de situer les circonstances précises dans lesquelles ces enregistrements ont été effectués. On sait que Nathan Milstein a connu beaucoup de monde, aussi bien, par exemple, Igor Stravinski qu’Arturo Toscanini, aussi bien Serge Rachmaninov que George Balanchine, aussi bien Eugène Ysaÿe (qu’il a vu jouer à Odessa, avant la Révolution) que la reine Élisabeth de Belgique. Quelques notes, quelques lignes auraient suffi pour rappeler ses rencontres – historiques – avec Sir John Barbirolli, Pierre Monteux, Fritz Reiner et les autres… Dommage, dommage !
Jean-Baptiste Baronian
Son 9 – Pas de livret – Répertoire 10 – Interprétation 10