Deux symphonies de Karl Weigl

Karl WEIGL (1881-1949) : Symphonie n° 4 en fa mineur–Symphonie n° 6 en la mineur. Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, dir. : Jürgen BRUNS.DDD–2019–Textes de présentation en allemand et anglais–Capriccio C5385

Né à Vienne et mort à New York, où il avait émigré avec sa femme et son fils en 1938, Karl Weigl reste un compositeur peu connu. Au demeurant, sa discographie n’est guère abondante. Par bonheur, le label Capriccio s’emploie ces dernières années à l’enrichir, et il vient précisément d’éditer un cinquième CD consacré à sa musique et réunissant deux de ses grandes œuvres orchestrales : la Symphonie n° 4 en fa mineur qui date de 1936, et la Symphonie n° 6 en la mineur achevée, elle, en 1947, la dernière de la série. En les écoutant, on ne peut pas s’empêcher de songer à diverses œuvres d’Alexandre von Zemlinsky auprès duquel Karl Weigl a suivi des cours privés dans sa jeunesse et qui, lui aussi, s’était établi aux États-Unis en 1938. Elles ressortissent à ce que les musicologues ont appelé le postromantisme expressionniste, c’est-à-dire, durant la première moitié du XXe siècle en Allemagne et en Autriche, une musique soucieuse de décrire et de transmettre des sentiments et des émotions, sans recourir au langage dodécaphonique ou seulement à travers quelques vagues  motifs. La plus intéressante des deux, la plus inspirée, est probablement la Symphonie n° 6 en quatre mouvements : elle est tout intérieure, toute frémissante, mais les deux allegros qu’elle contient (les deuxième et quatrième mouvements) la rendent presque joyeuse, voire primesautière, à la manière du Thyl Ulenspiegel de Richard Strauss.

On devait déjà au chef allemand Jürgen Bruns et à l’Orchestre Philharmonique de Rhénanie Palatinat l’enregistrement de la Symphonie n° 1 en mi majeur de Karl Weigl. Ont-ils prévu d’en donner les trois autres ?

Jean-Baptiste Baronian

Son  8 – Livret  6 – Répertoire  8 – Interprétation  8