Du baroque au contemporain, voyage au Festival International de Colmar

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La journée du 12 juillet fut un véritable voyage à travers l’histoire de la musique au Festival International de Colmar. De J. S. Bach à Benjamin Britten, en passant par Mozart, Ravel ou encore Michael Tippett et son hommage à Corelli, la programmation fut très éclectique.

Le premier concert de la journée fut donné par la pianiste Hyunji Kim. Construit autour du motif de l’eau, ce récital eut pour effet de transporter le public dans un autre univers. En introduction, Hyunji Kim a interprété la Sonate pour piano en ré majeur, K.311 de Mozart. Finesse et légèreté furent les maîtres-mots de cette belle prestation ainsi que du reste du concert. Ont suivi trois préludes de Claude Debussy, Ondine, Des pas sur la neige et Feux d’artifice, l’œuvre La Mandragore de Tristan Murail et Gaspard de la nuit de Maurice Ravel. Le jeu de la pianiste coréenne colle parfaitement au thème de l’eau et emporte les auditeurs sur d’autres rivages. Le contrôle absolu que la jeune musicienne exerce sur chaque note, chaque silence, chaque instant de sa prestation est impressionnant.

À 18h, le concert de musique de chambre devait être consacré au Trio Karénine. Malheureusement, pas de Charlotte Juillard (partie vers d’autres horizons ?) remplacée par la violoniste irlandaise Mairead Hickey ni de Paloma Kouider, ébouillantée aux mains le matin même et remplacée au pied levé par Romain Descharmes arrivé sur place une heure avant le concert. Sans surprise, l’alchimie n’est pas présente entre les trois musiciens. Louis Rodde, seul rescapé du trio initial, cherche désespérément à capter le regard de sa partenaire violoniste qui garde les yeux fixés sur la partition. Difficile dans ces conditions de poser un avis sur leur prestation. Le trio élégiaque No.1 de Rachmaninov, le trio No.5 en ré majeur de Beethoven et le trio No.3 en sol mineur de Robert Schumann furent tout du moins interprétés entièrement comme prévu, ce qui doit être salué.

L’évènement de la journée était sans aucun doute la venue de l’Academy of St Martin in the Fields menée par leur excellent premier violon Tomo Keller. Maîtres de leur sujet, les musiciens de l’effectif anglais forment un ensemble fantastique. En première partie, ils ont proposé la Fantaisie concertante sur un thème de Corelli de Michael Tippett ainsi que le Divertimento en ré majeur K.136 de Mozart. Après l’entracte, nous avons pu entendre le Concerto pour violon, cordes et continuo No.1 en la mineur BWV 1041 de J. S. Bach suivi de la Simple Symphony Op.4 de Benjamin Britten. Ce fut une prestation précise, sans bévues et fortement agréable. Le public, conquis, a longuement ovationné les musiciens qui ont donc offert en bis la musique Touch Her Soft Lips and Part du film Henry V afin de finir cette belle soirée en douceur.

Festival International de Colmar, 12 juillet 2023.

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.

Crédits photographiques : Festival international de Colmar

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