Et la Lumière fut !

par
Van Kuijk

Wolfgang Amadeus MOZART
(1756-1791)
Quatuor n° 16 en Mi-bémol majeur KV 428, Divertimento en Ré majeur KV 136, Quatuor n° 19 en Do majeur « Les Dissonances » KV 465
Quatuor Van Kuijk – 67’57 – Livret de présentation en français, anglais et allemand – Alpha 246

Fondé en 2012 à Paris, le Quatuor Van Kuijk accumule les récompenses depuis quelques années, contribuant ainsi à sa notoriété grandissante (Rising Stars de l’European Chamber Hall Organisation, Premier Prix du Wigmore Hall String Quartet Competition…). Et c’est bien mérité ! Pour ceux qui ne peuvent pas assister aux concerts du quatuor, il suffit, pour être convaincu de leur talent, d’écouter leur premier disque, consacré à Mozart. Les trois œuvres au programme sont exceptionnellement bien travaillées. Telles des diamants polis par un maître joaillier, elles brillent sous chaque facette, méritant toutes une écoute attentive. La devise de ce CD : légèreté, élégance et énergie.
Commençons par la deuxième œuvre au programme, le Divertimento en Ré majeur KV 136, composée à Salzburg en 1772 lorsque Mozart a 16 ans. Tirée d’un ensemble de trois divertimenti, elle prend sans aucun doute la forme d’une petite symphonie (le cahier portant d’ailleurs le titre, selon l’édition, de Trois Symphonies Salzbourgeoises sans Vents. Dans cette œuvre de jeunesse d’inspiration italienne, la simplicité est de mise. Celle-ci ressort clairement, grâce au jeu limpide des musiciens, une caractéristique d’ailleurs marquant les trois œuvres présentées sur ce CD. À travers leur dynamisme pétillant, on retrouve véritablement la personnalité de Mozart, adolescent jovial.
Encadrant le Divertimento, le Quatuor Van Kuijk nous fait savourer deux quatuors tirés du cycle dédié à Haydn, l’op. 10 (le n° 16 en Mi-bémol majeur KV 428 et le n° 19 en Do majeur « Les Dissonances » KV 465). Au dialogue instrumental contrapuntique où chaque voix à sa place, bien mis en valeur, ajoutons les multiples caractères (enjoué, mystérieux, dramatique…) de chaque pièce, poussés à leur paroxysme. Immédiatement, la sauce prend, et le génie de Mozart mature apparait. Le premier mouvement des Dissonances est particulièrement bien réussi, l’obscurité de l’introduction contrastant si bien avec la lumière qui lui succède ! Finalement, notons le jeu du 1er violoniste, d’une virtuosité inouïe. Pour Nicolas Van Kuijk, ce n’est pas assez de jouer les notes ; il faut les jouer avec grâce, légèreté et panache.
Hormis une légère imperfection de justesse et des choix de tempos (en général plutôt rapides) qui pourraient heurter certaines sensibilités, nous voici face au premier album d’un jeune quatuor prometteur. Souhaitons-lui le meilleur !
Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP

 

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