L'an 1917 dans tous ses états

par
1917

Oeuvres de Respighi, Bartok, Falla, Holst, Browne, Ives, Eisler, Bridge, Debussy, Ravel, Vaughan Williams, Satie, Prokofiev, Stravinsky, Chostakovitch
Interprètes divers
2017-80' 49'' et 73' 53''- Texte de présentation en anglais, allemand et français-2 CD DG 4796969

DG aime les compilations, et c'est normal, vu le formidable catalogue d'Universal. Citons, par le passé, celle consacrée à Prokofiev (Enfant terrible) ou à Messiaen (Portrait). Le thème, cette fois, n'est pas un compositeur, mais "The Year 1917 : Music in Turbulent Times". Années turbulentes, en effet, que celles de la première guerre mondiale, que l'on continue à commémorer. L'excellente notice introductive de Michael Stegemann relie la vie (le rôle de chacun durant la guerre) ou l'oeuvre de chaque compositeur retenu, à l'actualité des années 1914-1918. Le choix est réalisé de manière plutôt pertinente, styles et genres confondus, pour parvenir à une évocation musicale assez complète de ces années terribles. Certes, le compilateur saucissonne, et nous propose ainsi des fragments de pages célèbres comme Les Fontaines de Rome, Le Prince de bois, Le Tricorne, ou Les Planètes. La troisième symphonie de Vaughan Williams (Norrington) est réduite à son "lento moderato", Les Noces de Stravinsky au tableau de la Tresse (pianistes : Argerich, Zimerman, Katsaris, Francesch), et le premier concerto pour violon de Prokofiev à son andantino initial (Mintz-Abbado). Ce n'est pas mieux côté musique de chambre, où nous avons droit à l'adagio de la sonate pour violoncelle de Bridge (Rostropovitch-Britten, quand même !) ou au premier mouvement de la sonate pour violon de Debussy (Dumay-Pires). Mais Monique Haas joue intégralement Le Tombeau de Couperin. On peut ne pas aimer la Douzième symphonie de Chostakovitch (1961), mais son sous-titre "L'An 1917" justifie amplement sa place dans cet album. D'autant plus qu'elle est donnée dans la très belle version de Neeme Järvi et l'orchestre de Göteborg. Ecoutez ces belles envolées de cordes du premier mouvement, ou ce grand thème au début du finale, clamé à toute force par les cors : cette symphonie vaut beaucoup plus que sa réputation, même si sa puissance d'évocation n'égale pas celle de sa soeur précédente qui décrit la sanglante répression de 1905. Une parution aussi utile qu'agréable d'écoute.
Bruno Peeters

Son 10 Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10

 

 

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