Le Festival Mozart de l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo organise depuis trois ans un Festival Mozart, qui a lieu au mois de février. Ce festival combine des concerts symphoniques et de la musique de chambre. Nous avons assisté aux deux concerts symphoniques.

Thomas Hengelbrock, fraîchement désigné à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, est un invité régulier de l'OPMC et il a à chaque fois enchanté le public avec son interprétation des œuvres de Mozart. Le concert commence avec la Symphonie n°70 de Joseph Haydn. Quand Haydn se lance avec des surprises rythmiques et des délices mélodiques, il éclipse presque Mozart. L'énergie, la joie et l'éclat de l'interprétation de cette symphonie de Haydn par Thomas Hengelbrock et l'OPMC, particulièrement à son aise, est magique.

La Symphonie concertante pour violon et alto est une des plus belles oeuvres concertantes de Mozart. L'alto était considéré à l'époque comme secondaire, mais Mozart appréciait son timbre et l'élèva au niveau du violon. Le violon et l'alto forment un dialogue comme une voix féminine et masculine. Sybille Duchesne, premier violon de l'orchestre, a une sonorité lumineuse et chatoyante alors que celui qui occupe le poste d’alto solo, lui répond avec une sonorité plus sombre, plus triste et plus romantique. Le tempo est juste. C'est à la fois frais, pétillant, profond, paradisiaque ! Ils nous offrent en bis la brillante Passacaille sur un thème de Haendel de Johan Halvorsen. Le concert se termine avec la Symphonie n°41 "Jupiter" de Mozart. Thomas Hengelbrock en donne une interprétation vivante et en même temps majestueuse. Le chef allemand semble très apprécié par l'orchestre, et ensemble ils atteignent l'excellence.

Tom Koopman garde à 80 ans le dynamisme d'un jeune homme. Il est également un invité privilégié de l’OPMC et ses concerts sont toujours mémorables. Il se produit ici dans deux symphonies de Mozart : la Symphonie n°20 K.133, une oeuvre de jeunesse que Mozart a composée à l'âge de 16 ans. On se laisse emporter par le génie de Mozart, sa fougue, sa joie, ses envolées. Koopman anime l'orchestre d'un souffle fédérateur. La Symphonie n°36 K.425 a été composée en quatre jours, c'est un chef-d'œuvre absolu. Mozart et Koopman s'adressent au noyau même de l'humanité que nous pouvons avoir en nous et tout à coup, l'irruption des Anges dans nos cœurs. Le pianiste Martin Helmchen est également l’un des grands favoris du public monégasque. C'est un musicien intègre, merveilleux en musique de chambre, en duo avec le violoniste Frank-Peter Zimmermann ou en soliste. Il a été artiste en résidence à l'OPMC lors de la saison 2022/2023, où on pu apprécier les différentes facettes de son énorme talent. On le retrouve dans le Concerto n°25 K.503 de Mozart, dont le thème du premier mouvement a inspiré "la Marseillaise".
Helmchen a choisi de placer le piano perpendiculairement à la salle, la queue de l’instrument vers l’avant, afin d'être au milieu de l'orchestre comme du temps de Mozart. Certaines personnes étaient déçues de ne pas voir ses mains, mais en contrepartie on voit son visage expressif, ensoleillé et passionné. Il joue toutes les nuances avec un toucher plein de délicatesse, c'est un poète du clavier. La complicité avec l'orchestre et Ton Koopman est un moment de grâce. Il revient après de nombreux rappels et offre en bis un superbe andante d'une Sonate de Mozart

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, Samedi 27 janvier 2024 et 4 février

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Emma Dantec / Communication OPMC

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