Ton Koopman à Monte Carlo
L’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo invite Ton Koopman, légende vivante de la musique baroque, mais qui aime la sonorité des orchestres “modernes” avec lesquels il collabore régulièrement.
Le concert débute avec Don Juan de Christoph Willibald von Gluck, considéré comme le premier ballet moderne, bien qu'il s'agisse plus précisément d'une pantomime. La suite ne représente qu'un tiers de la musique totale du ballet. C'est un fabuleux sortilège plein de rêverie magique et Ton Koopman dégage une énergie frénétique. Dans le "Fandango", Koopman fait jouer les violons en pizzicati comme si c'étaient des mandolines et avec le claquement des castagnettes, on est transporté à Séville.
La Symphonie concertante pour violon, hautbois, violoncelle, basson et orchestre de Joseph Haydn permet de mettre à l’honneur des solistes de l’OPMC : Sybille Duchesne au violon, Delphine Perrone au violoncelle , Matthieu Petitjean au hautbois et Arthur Menrath au basson. Les quatre musiciens, l'orchestre et le chef ont visiblement beaucoup de bonheur à jouer ensemble : ils le transmettent au public.
Ton Koopman a une vision très ludique de la Serenata Notturna de Mozart. Notons qu’il place deux violonistes, l'excellente Liza Kerob, premier violon de l'O.P.M. et Nicolas Delclaud, le brillant altiste Federico Hood et la contrebassiste Margarita Kalcheva qui a rejoint récemment l'O.P.M.C, debout à l'avant de la scène. L'exécution est pleine de surprises, des clins d'œil. Ainsi, Margarita Kalcheva produit volontairement des sons inattendus.
Le concert se termine par la jubilatoire Symphonie n°82 dite "L'Ours" de Haydn. Koopman nous offre une performance pleine d'esprit et d'élégance. Le brillant Maestro dirige l'excellent orchestre sur un rythme vif et avec une dynamique parfaitement maîtrisée.
Un concert festif, qui rend heureux.
Monte-Carlo, Opéra Garnier, 10 octobre 2021
Carlo Screiber
Crédits photographiques : Foppe Schut