Le Journal

1873 Pongrác Kacsóh, 150 ans

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Compositeur, professeur de musique, directeur de l'École principale de musique, le Hongrois  Pongrác Marosséllyei Kacsóh est né à Budapest le 15 décembre 1873  et y décédé le 16 décembre 1923.

Il naît à Marosséllyei de Lajos Kacsóh (1849-1911), inspecteur des chemins de fer, et de Róza Lukács de Gyergyószentmiklós. Ses grands-parents paternels étaient Lajos Kacsóh Kacsóh (1812-1877) de Marosséllye, pasteur de la congrégation réformée de Kisbajom, notaire de district de l'Église réformée de Transdanubie, et Katalin Nyikos (1819-1899) de Nagygyimóth. Ses grands-parents maternels étaient Márton Lukács (1813-1880), receveur des postes de Csorvás, Gyergyószentmiklós, et Anna Paraszka (1811-1900), receveur des postes de Csorvás.

Pongrác Kacsóh a obtenu un doctorat en sciences humaines à l'Université Ferenc József de Cluj-Napoca, où il a été diplômé summa cum laude en sciences naturelles le 13 juin 1896. Il obtient son doctorat en physique auprès de Gyula Farkas Kisbarnaki.

Il étudie la musique avec Ödön Farkas, le directeur du conservatoire, puis s'installe à Budapest et, à partir de 1898, publie principalement des articles mathématiques en tant que professeur de mathématiques et de physique dans un établissement d'enseignement secondaire. Il s'intéresse de plus en plus à la musique, commence à composer et s'intéresse de près à la théorie de la musique.
Entre 1905 et 1907, il édite la revue Zenevilág, dans laquelle il est l'un des premiers à louer l'importance du jeune compositeur Béla Bartók en 1904. La même année, Károly Bakonyi lui commande une chanson intitulée János vitéz, qui est créée le 18 novembre 1904 au théâtre Király.
Pongrác Kacsoh se rendit plusieurs fois à Csorvás avec sa mère (Mme Lajos Kacsóh), qui se produisit avec Béla Bartók lors de la soirée de bienfaisance de la Société de lecture de Csorvás. On pense généralement qu'il a écrit une partie de János Vitéz dans le bâtiment du bureau de poste de Csorvás, alors que sa grand-mère maternelle travaillait encore comme receveuse des postes.

En 1909, il est nommé directeur de la Main Real School à Kecskemét. Il meurt à Budapest en 1923, un jour après son 50e anniversaire.

Sa position sociale est attestée par le fait qu'il s'est vu confier un certain nombre de hautes fonctions. À partir de 1912, il a été professeur de musique à Budapest, la capitale, et directeur de l'enseignement secondaire et supérieur de la musique.
Pendant de nombreuses années, il a dirigé la chorale de la ville de Budapest.
Il a été directeur de l'Association nationale des chanteurs et président de l'Association nationale des musiciens.

"Le Barbier de Bagdad" de Peter Cornelius, 165 ans

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Der Barbier von Bagdad (Le Barbier de Bagdad) est un opéra-comique en deux actes de Peter Cornelius d'après un livret en allemand dû au compositeur qui s'est basé sur « Le Conte du tailleur » et les six histoires du barbier et de ses frères, qui appartiennent aux « Contes des mille et une nuits ». C'est le premier des trois opéras que composa Cornelius, créé au Hoftheater, à Weimar, le 15 décembre 1858.

Cornelius avait envisagé de composer une comédie en un acte, mais Franz Liszt lui recommanda de développer l'œuvre sur deux actes. Franz Liszt par la suite fit un arrangement pour orchestre de la seconde ouverture (S.352). Contrairement à la plupart des opéras-comiques allemands de l'époque, dans lesquels les dialogues sont parlés, Der Barbier von Bagdad est entièrement chanté. Cornelius présenta un opéra inventif et complexe qui s'oppose aux œuvres d'autres compositeurs allemands tels Wagner dont la ferveur idéologique lui paraissait envahissante.

La première fut dirigée par Franz Liszt, ami et mentor de Cornelius, et directeur musical du Hoftheater. Ce fut un échec, et la pièce ne fut plus donnée du vivant du compositeur. Les manœuvres du directeur du théâtre aboutirent à des manifestations hostiles à Liszt et à la prétendue école néo-allemande de composition. Liszt quitta son poste, Cornelius quitta Weimar lui aussi.

À la fin du XIXe siècle deux versions furent créées par les chefs wagnériens Felix Mottl et Hermann Levi. La création à New York eut lieu en 1890 avec la Metropolitan Opera House Company ; en 1891 eut lieu la première à Londres. Finalement, en juin 1940, la version originale fut redonnée au Hoftheater de Weimar, avec cette fois le succès auprès du public et de la critique.

Au XXe siècle, les représentations à l'étranger ont été assez rares, mais se sont maintenues en Allemagne. C'est la version originale qui est donnée et non les versions de Mottl ou de Levi.

Naxos étend son partenariat de distribution avec Outhere

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A partir de février 2024, les labels Outhere seront distribués par Naxos Allemagne. Outhere Music et Naxos étendent ainsi leur partenariat de distribution mondiale à l'Allemagne et à l'Autriche.

Bourges deviendra en 2028 capitale européenne de la Culture

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C'est un «immense honneur», a réagi le maire de Bourges, Yann Galut, présent au ministère de la Culture pour cette annonce saluée par des cris de joie. «Dans cette candidature, nous étions quelque part le petit poucet face à des métropoles, nous avons essayé de proposer une autre vision et un autre moyen de vivre notre capitale européenne de la culture», a-t-il déclaré, mettant en avant une «candidature de la sobriété».

Musiques anciennes pour le temps de Noël à Spa 

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En prélude à la fête de Noël, l’asbl Ricercar Consort organise un concert de Noël le 23 décembre 2023 à 18h30 à l’église protestante de Spa.

Pour cet événement musical lié à la fête de Noël, plusieurs personnalités du monde de la musique ancienne se sont donnés rendez-vous dans la Perle des Ardennes pour un concert exclusif intitulé « En attendant Noël ».
A l’affiche : le baryton Furio Zanasi, le violiste Philippe Pierlot et les musiciens de l’ensemble La Chimera : Sabina Colonna, Eduardo Egüez, Marguerita et Carlotta Pupulin et Carolina Egüez.
Voix, violes de gambe, violon, harpe et théorbe s’uniront pour illustrer les plus belles musiques anciennes de Noël. Au programme : des compositions de Monteverdi, Cavalli, Frescolbaldi...

PAF : 20€/15€. Uniquement sur réservation par tél. 0498/41 72 92 (entre 18h et 20h) ou par mail folia.spa@gmail.com

Adresse du jour : église protestante de Spa, 24 rue Brixhe 4900 Spa

Le baryton italien Furio Zanasi a commencé ses activités musicales dans la musique ancienne, avec un répertoire allant du madrigal aux cantates, de l'oratorio à l'opéra baroque. Il a collaboré avec de nombreux ensembles et participé aux festivals les plus prestigieux consacrés à la musique ancienne, en Italie ainsi qu'en Europe, en Amérique du Sud et du Nord. Il a chanté sous la direction de René Jacobs, Jordi Savall, Alan Curtis, Gabriel Garrido, Alessandro de Marchi et Andrew Parrott. Il s'est produit à l'Opéra de Rome, avec le Théâtre Bellini de Catane, Massimo de Palerme, Messine, à Dresdner Semper Oper, Liceu de Barcelone, Zarzuela de Madrid, le théâtre de Bâle, le Teatro Regio de Turin et le Teatro di San Carlo. Il a également réalisé de nombreux enregistrements pour la radio et CD à l'international, y compris des œuvres de Gabriel Fauré pour Classico.

Philippe Pierlot est né à Liège. Après avoir étudié la guitare et le luth en autodidacte, il se tourne vers la viole de gambe qu’il étudie auprès de Wieland Kuijken.
Il partage son activité entre la viole de gambe et la direction, à la tête de son ensemble Ricercar Consort ou comme chef invité. Il a adapté et restauré les opéras Il Ritorno d’Ulisse de Monteverdi (dans une mise en scène de William Kentridge, donné régulièrement dans le monde entier depuis plus de vingt ans), Sémélé de Marin Marais, la Passion selon Saint Marc de Bach, et plus récemment des adaptations de Lieder de Schubert et de Beethoven. Il aime susciter des rencontres insolites avec la viole de gambe en incitant les compositeurs d’aujourd’hui à composer pour son instrument. Il est également un des rares interprètes à jouer du baryton, instrument pour lequel Joseph Haydn a laissé près de 200 œuvres.
Parmi ses derniers enregistrements on trouve les cantates BWV 21 et 76 de Bach avec la collaboration du Collegium Vocale Gent, les Membra Jesu de Buxtehude, les œuvres pour viole de Marin Marais…
En dehors des récitals et concerts donnés avec son ensemble, il affectionne particulièrement sa collaboration avec Jordi Savall et l’ensemble Hespérion XXI.
Attachant une importance particulière à encourager et à parrainer les jeunes artistes, il a fondé depuis une quinzaine d’années le label discographique Flora qui est ouvert aux jeunes musiciens. Habitant Spa en Belgique, il y organise depuis l’Automne 2015 le « Séminaire international Monteverdi » autour de la viole de gambe et le « Printemps Baroque de Spa » où les jeunes artistes proposent leurs projets les plus personnels.
Philippe Pierlot enseigne à Spa lors de masterclass ou stages et il est professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles. Il joue un instrument de Thomas Allred, 1635.

Ensemble La Chimera
C’est en 2001 qu’a été fondé, par Sabina Colonna Preti, le consort de violes de gambe La Chimera qui prend une direction différente et enrichie après sa rencontre avec Eduardo Egüez. Tout en conservant sa caractéristique sonore d’ensemble de violes, La Chimera est devenue une formation à géométrie variable composée d’artistes de renommée internationale, dont l’activité se concentre sur la création de projets originaux, avec un intérêt particulier pour les liens entre le monde ancien et le monde moderne.
De nombreuses réalisations sont venues émailler son parcours depuis quelques années : citons notamment Buenos Aires Madrigal (madrigaux italiens du XVIIe siècle et tangos argentins), qui a fait l’objet d’un enregistrement CD et a remporté un vif succès en Europe, Tonos y Tonadas, qui mêlait des éléments musicaux et littéraires du baroque espagnol au folklore latino-américain actuel, le disque La Voce di Orfeo, autour du célèbre ténor Francesco Rasi auquel Monteverdi confia le rôle d’Orphée, disque qui a remporté de nombreux prix, puis Odisea Negra, qui mêlait des musiques des griots africains, des musiques anciennes de Cuba et du Pérou, et le folklore actuel d’Amérique Centrale. En 2014, le programme Misa de Indios - Misa Criolla marquait le cinquantenaire de la création de la célèbre messe de l’Argentin Ramírez, présentée aux côtés d’œuvres du baroque colonial sud-américain et de compositions d’Eduardo Egüez ; enregistré par le label français La Música, ce projet a rencontré un immense succès public depuis sa création avec plus d’une centaine de concerts donnés en France et en Europe et 10000 disques vendus. Le projet Gracias a la Vida (2018), qui tire son nom de la célèbre chanson de la compositrice chilienne Violeta Parra, explore la musique baroque des missions jésuites, mise en regard avec le folklore sud-américain. Le répertoire du baroque sud-américain à proprement parler est lui aussi fortement représenté par La Chimera, avec des programmes tels que Splendeurs mexicaines, qui a été créé au Festival de la Chaise Dieu en 2018 et a suscité l’enthousiasme du public. Paru en 2020, le disque Fuga y Misterio, met en miroir l’art du contrepoint chez Bach et Piazzolla, avec le concours du percussionniste italien Simone Rubino. L’enregistrement suivant de la Chimera, Dowland Lachrimae & Songs (2021) propose une sélection d’œuvres du grand musicien anglais John Dowland, dont le célèbre cycle des Lachrimae ainsi que certaines de ses Songs (chansons) les plus célèbres interprétées par le ténor Zachary Wilder. Le dernier album, Iguazú présente une fusion passionnante de musique ancienne et traditionnelle du Brésil, du Paraguay et de l'Argentine.

Sans surprise, l’originalité de ces projets et leur réalisation musicale irréprochable et pleine de ferveur ont valu à La Chimera de se produire dans des lieux aussi prestigieux que l’Auditorium de Radio France, la Salle Gaveau, le Théâtre de la Ville le Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, l’Arsenal à Metz, la salle Flagey à Bruxelles, le Palacio Euskalduna à Bilbao, le Teatro Ponchielli à Crémone, mais aussi le Concertgebouw de Bruges, le Muziekgebouw d’Eindhoven, le Recital Hall de Sydney, le Théâtre de Melbourne, les Scènes Nationales de Brest, Narbonne, Albi, Cherbourg, Odyssud à Blagnac, ainsi que les Festivals d’Innsbruck, d’Ansbach, de Namur, de la Chaise Dieu, de Lourdes, de Noirlac, de Fontevraud, Via Aeterna au Mont Saint Michel, Semana Santa à Bilbao, Potsdamer Festwochen, Insbrucker Festwoche, Oude Muziek Utrecht, Rheingau, Schleswig Holstein, entre autres.

Contrat prolongé au Gewandhaus de Leipzig

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Le directeur du Gewandhaus de Leipzig, Andreas Schulz, reste en poste pour trois années supplémentaires.
Le conseil municipal a confirmé la prolongation de son contrat jusqu'à la retraite de Schulz à l'été 2028. Le vote a ensuite été unanime et sans abstention.

Né en 1961 à Stelle, en Basse-Saxe, Andreas Schulz est directeur du Gewandhaus de Leipzig depuis 1998 et donc responsable de l'ensemble de la gestion artistique de l'orchestre et de la salle de concert.
Auparavant, il a travaillé entre autres pour le Festival de musique du Schleswig-Holstein, le Conservatoire de musique de Lübeck et en tant que directeur de la salle de concert Die Glocke de Brême.
Au cours de son précédent mandat à Leipzig, Schulz a travaillé avec trois maîtres de chapelle du Gewandhaus : Herbert Blomstedt (1998-2005), Riccardo Chailly (2005-2016) et, depuis 2017, Andris Nelsons.

"Suor Angelika" et "Gianni Schicchi" de Giacomo Puccini, 105 ans

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Il Trittico est le titre cumulatif sous lequel sont connus trois opéras en un acte de Giacomo Puccini : Il tabarro sur un livret de Giuseppe Adami, Suor Angelica et Gianni Schicchi sur un livret de Giovacchino Forzano.

Vers 1904, Puccini commence à planifier une série d'opéras en un acte, en grande partie en raison du succès de Cavalleria rusticana de Pietro Mascagni.
À l'origine, il prévoyait d'écrire chaque opéra en reprenant chacun des trois cantiques de la « Divine Comédie » de Dante.
Puccini n'a d'abord composé qu'Il tabarro (l'idée originale lui a été suggérée en écoutant le drame « La houppelande » de Didier Gold à Paris en 1912). Ce n'est que plus tard qu'il pensa à accompagner ce drame sinistre de deux autres œuvres au caractère contrasté, Suor Angelica, écrite entre la fin de 1916 et le début de 1917, et Gianni Schicchi, achevée au printemps 1918.

Les trois opéras furent créés le 14 décembre 1918 au Metropolitan de New York, avec des résultats essentiellement positifs, bien que seul Gianni Schicchi ait été accueilli sans réserve. La " première " était dirigée par Roberto Moranzoni.

Bien qu'au début Gianni Schicchi ait été principalement apprécié (qui reste cependant le plus joué des trois opéras, y compris pour le célèbre air O mio babbino caro), tandis que Puccini préférait Suor Angelica, aujourd'hui l'orientation des critiques a changé et les trois opéras sont entrés de plein droit dans les répertoires des maisons d'opéra.

Puccini souhaitait que les trois opéras soient joués comme un ensemble, et il écrivit à Casa Ricordi pour se plaindre de l'autorisation donnée en 1920 au Royal Opera House de Londres de jouer Il tabarro et Gianni Schicchi sans Suor Angelica.
Il accepta à contrecœur que les deux opéras soient donnés dans un programme avec les Ballets russes de Sergej Djagilev, mais lorsqu'il apprit qu'Il tabarro avait été supprimé, il écrivit à son amie Sybil Seligman pour lui dire : "Je suis vraiment désolé que le Triptyque soit joué en morceaux -j'ai donné l'autorisation pour deux opéras, et non un seul, en collaboration avec les Ballets russes".
Ils sont cependant rarement joués ensemble, bien qu'ils aient acquis une place permanente à l'affiche.

À la télévision, on connaît la version 2008 du Teatro alla Scala de Milan, dirigée par Riccardo Chailly et mise en scène par Luca Ronconi.

"6e Symphonie" de Franz Schubert, 195 ans

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La Symphonie n° 6 en ut majeur, D 589 est une symphonie de Franz Schubert composée entre octobre 1817 et février 1818 et dont la première exécution publique eut lieu à Vienne en 1828.
Elle est surnommée " Petit do majeur " pour la distinguer de la Neuvième symphonie, dans la même tonalité, qui est connue sous le nom de " Grand do majeur ".

La symphonie est écrite pour deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes (en ut), deux bassons, deux cors (en ut), deux trompettes (en ut), des timbales (en ut et en sol) et des cordes.

Manolis Kalomiris, 140 ans

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Manólis Kalomíris, né à Smyrne le 14 décembre 1883 et mort à Athènes le 3 avril 1962, est un compositeur grec.

Kalomíris, qui avait étudié le piano à Constantinople (1899) auprès de Sophia Spanoudi, alla étudier le piano et la composition au Conservatoire de Vienne (1901-1906) auprès de W. Rauch, A. Sturm, H. Gradener et E. Mantitsevsky.

Très influencé par le poète Kostís Palamás, il commença à composer dès 1902, mais, après avoir enseigné la musique à Kharkov en Russie (1906), c'est véritablement à partir de 1908 qu'il imposa sa musique dans les concerts à Athènes.

Dès lors, Kalomíris n'a cessé de jouer un rôle important dans la vie musicale grecque et est considéré comme la figure de proue de la musique grecque savante de la première moitié du XXe siècle.
Outre son travail de compositeur, il a participé à la fondation d'institutions musicales de premier plan en Grèce. Après avoir tout d'abord enseigné au Conservatoire d'Athènes (1911-1919), il a ainsi fondé et dirigé le Conservatoire hellénique à Athènes (1919) et le Conservatoire National (1926). Il est également un des membres fondateurs de l'Union des Compositeurs Grecs (1931).
Kalomíris fut nommé à l'Académie d'Athènes en 1945.

Il a composé cinq opéras, trois symphonies, un concerto pour piano, un concertino pour violon, des pièces pour piano, de très belles mélodies, des harmonisations de chansons populaires.

 

Joseph Jongen, 150 ans

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Le compositeur et organiste belge Joseph (Marie Alphonse Nicolas) Jongen est né le 14 décembre 1873 à Liège et mort à Sart-lez-Spa le 12 juillet 1953. Il est le frère aîné du compositeur Léon Jongen, chef d'orchestre et ancien directeur du Conservatoire de Bruxelles.

Très tôt, les dons de Joseph Jongen sont manifestes et évidents aux yeux de son père, Alphonse Jongen (1843-1927), ébéniste d'art, qui lui enseigne les premiers rudiments et l'encourage, ainsi qu’à ceux d’amis musiciens lors d'exécutions de chorals ou saynètes que son père dirige pour des fêtes de famille ou dans des Cercles d'amateurs à Liège et en province.

Joseph Jongen accomplit toutes ses études musicales au Conservatoire Royal de Liège : le piano, l'orgue et les branches théoriques, solfège, fugue, harmonie, contrepoint, avec Sylvain Dupuis et Jean-Théodore Radoux.

En 1894, il est couronné par l'Académie Royale de Belgique pour son 1er Quatuor à cordes (op. 3), œuvre "d'une maîtrise étonnante chez ce quasi débutant (...) d'une polyphonie riche, subtile" et aussitôt publiée à Leipzig.

En 1897, le Premier Grand Prix de Rome lui est décerné pour sa cantate Comala (op. 14). Cette récompense lui permet de réaliser un voyage d’études à l'étranger d’une durée de près de quatre ans, d’octobre 1898 à mai 1902. Il passe un an et demi en Allemagne, à Berlin où il découvre la musique de Brahms, rencontre Vincent d'Indy et également Richard Strauss qui lui donne des leçons de composition. À Munich où il rédige son Concerto pour violon (op. 17), tandis qu’il occupe le poste de Maître de Chapelle en 1900 à Bayreuth. Puis, il découvre Vienne et s'établit ensuite huit mois à Paris où il se lie avec différents musiciens français tels Gabriel Fauré et Charles Bordes et devient l'élève de Vincent d'Indy. Il termine son périple par un séjour de huit mois à Rome. Pendant ce voyage fructueux, il a composé plusieurs œuvres importantes : une symphonie (op.15), deux concertos (op. 17 et 18), un quatuor avec piano (op. 23) et d’autres pièces qui témoignent d'une nette maturation de son style.

De retour en Belgique en 1902, Joseph Jongen est nommé en 1903 professeur d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Liège.

Marié depuis 1909 et père de trois enfants, il emmène les siens en Angleterre pour y passer les années de la Première Guerre mondiale, et il y participe activement à la vie musicale comme organiste et pianiste au sein du Belgian Quartet dont il est l'un des fondateurs avec le violoniste Désiré Defauw, le violoncelliste Etienne Doehaerd et l’altiste Lionel Tertis.

Dès décembre 1918, Jongen reprend son poste à Liège, puis est nommé en 1920 professeur de fugue au Conservatoire Royal de Bruxelles, établissement dont il assume la direction de 1925 à sa retraite en 1939. Durant ce directorat, il invite d'éminentes personnalités musicales étrangères à faire partie de jurys aux concours de fin d'année qui connaissent un grand succès et portent haut et loin la notoriété de l'institution. C’est à ses débuts de directeur de Conservatoire qu’il compose sa célèbre Symphonie concertante pour orgue et orchestre, op. 81.

De 1919 à 1926, Joseph Jongen dirige les Concerts Spirituels de Bruxelles et exerce une activité de chef de chœur et d'orchestre. Il dirige notamment quelques premières en Belgique comme Le Roi David d’Honegger, Psaume LXVII de Florent Schmitt et Saint-François d’Assise de Malipiero.

Auteur de très nombreuses œuvres, l’art de Jongen est d'une rare distinction et d'une subtilité harmonique qui se tient toujours dans les limites de la tonalité, possède une "patte" reconnaissable dans la sève mélodique souple et rythmée. Il est sans conteste le compositeur le plus doué de sa génération. Ernest Closson dira de lui : On se sent en présence d'un art infaillible, d'œuvres sans fissure, écrites avec une sûreté imperturbable : on reprocherait presque à l'auteur de "ne jamais rien rater".

Nombre de ses meilleures œuvres portent l'inscription « Sart-lez-Spa le... ». C’est dans ce petit village ardennais entouré d’une nature fraîche et sauvage, que le compositeur belge possède une seconde résidence et qu’il trouve une source d’inspiration incomparable. Année après année, il accumule tous les genres de la musique pure : un impressionnant catalogue qu’il réduit lui-même à 137 œuvres dont la dernière fut écrite en 1951.

Deux ans plus tard, le 12 juillet 1953, c’est à Sart-lez-Spa qu’il décède, atteint du cancer.

Par la suite, de multiples manifestations ont été données en l’honneur du compositeur belge.
En 2003, de nombreux concerts en Belgique ont célébré le cinquantième anniversaire de sa mort. La Bibliothèque royale de Belgique a accueilli l’exposition « Joseph Jongen, une vie de musicien »  du 24 octobre au 22 novembre 2003.
En 2013, l’Union du Corps Professoral du Conservatoire Royal de Bruxelles a donné le nom du compositeur à son Auditorium Joseph Jongen.

La Bibliothèque du Conservatoire Royal de Bruxelles conserve précieusement le Fonds Joseph Jongen rassemblant les manuscrits autographes, la bibliothèque musicale et les archives du compositeur.