Le Journal

Henning Christiansen, 15 ans

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Henning Christiansen (28 mai 1932 à Copenhague - 10 décembre 2008) était un compositeur danois et un membre actif du mouvement Fluxus.
Il a travaillé avec des artistes tels que Joseph Beuys, Nam June Paik, Bazon Brock et Wolf Vostell, ainsi qu'avec sa femme Ursula Reuter Christiansen, mais aussi avec Bjørn Nørgaard, Carlo Quartucci, Carla Tato, Ernst Kretzer, Ben Patterson, David Moss, Ute Wassermann, Andreas Oldörp, Christophe Charles, Bernd Jasper, Henrik Kiel, Vilem Wagner, Vladimir Tarasov, Niko Tenten, et bien d'autres.

Son objectif général était de travailler en collaboration et de dépasser les frontières conventionnelles. Il s'opposait à l'idée d'un génie artistique isolé et l'ensemble de sa production peut être considéré comme un exemple ultérieur et vibrant d'une praxis en constante évolution. Il croyait en la nécessité de dépasser les frontières conventionnelles entre les disciplines artistiques. Cela est visible depuis son engagement dans Fluxus, en passant par de nombreuses performances en collaboration, jusqu'à sa position de professeur à l'Académie des arts de Hambourg (Hochschule für Bildende Künste - HfBK).

Christiansen a vécu près de 40 ans sur l'île danoise de Møn. Il a présenté une exposition rétrospective à Copenhague et il a participé au festival de musique Wundergrund peu avant sa mort.

Le mot "minimal" a peut-être été utilisé pour la première fois en relation avec la musique en 1968 par Michael Nyman, qui "a déduit une recette pour le succès du happening "minimal-music" à partir des spectacles présentés par Charlotte Moorman et Nam June Paik à l'ICA", qui comprenaient une performance de Springen par Henning Christiansen et un certain nombre de pièces d'art performatif non identifiées.

Yuri Temirkanov aurait aujourd'hui 85 ans

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Le chef russe d'origine tcherkesse Iouri Khatouïevitch Temirkanov est né le  à Naltchik dans la République socialiste soviétique autonome kabardino-balkare et mort ce  à Saint-Pétersbourg.

Il fait ses débuts avec l'Orchestre Philharmonique de Leningrad en 1967 ; c'est alors que Ievgueni Mravinski, le directeur musical de l'orchestre, en fait son chef assistant. En 1968, il devient chef principal de l'Orchestre Symphonique de Leningrad ; il le demeure jusqu'à ce qu'il soit nommé en 1976 directeur musical de l'Opéra et du Ballet du Kirov. En 1988, il succède à Ievgueni Mravinski à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Leningrad, rebaptisé Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg en 1991.

En dehors de ses fonctions de chef d'orchestre en Russie, il a régulièrement dirigé le Royal Philharmonic Orchestra depuis 1978, et l'Orchestre symphonique de Baltimore de 1998 à 2006. Il a également dirigé des orchestres à New York, Philadelphie, San Francisco, Rome et l'Orchestre national de France.
À partir de 1988, il est également chef invité principal de l'Orchestre symphonique national du Danemark.

Morton Gould, 110 ans

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Morton Gould, né le  à New York et mort le  à Orlando en Floride, est un pianiste et compositeur américain.

Gould fut reconnu très tôt comme un enfant prodige avec des capacités d'improvisation et de composition. Sa première composition fut publiée à l'âge de six ans. Gould étudia à la Juilliard School, ses professeurs les plus importants furent Abby Whiteside et Vincent Jones.

Pendant la Grande Dépression, Gould, encore adolescent, travailla à New York en accompagnant les projections de cinéma muet, ou à l'affiche de représentations de vaudeville américain. Quand le Radio City Music Hall ouvrit ses portes, Gould fut engagé comme pianiste résident. Vers le milieu des années 1930, il dirigea et arrangea des programmes orchestraux pour la radio WOR Mutual Radio, où il trouva une audience de portée nationale, en combinant une programmation populaire avec de la musique classique.

Dans les années 1940, Gould apparut sur CBS où il toucha des millions d'auditeurs.

Il composa des partitions pour Broadway, des musiques de film. Il fit aussi de la musique pour la télévision (entre autres la série télévisée Holocauste) et des ballets.
Un passage de ses Spirituals for String Choir and Orchestra (1941) (le début du quatrième mouvement, Protest) servit d'indicatif musical au générique de l'émission télévisée Les Dossiers de l'écran. Cette musique accompagne aussi la marche de Gerbier vers le peloton d'exécution dans le film de Melville L'Armée des ombres (1969). Le même extrait de ses Spirituals for String Choir and Orchestra est présent dans le film Papy fait de la résistance, réalisé par Jean-Marie Poiré en 1983.

 

Olivier Messiaen, 115 ans

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Compositeur, organiste et pianiste, Olivier Messiaen est né le  à Avignon et mort le à Clichy (Hauts-de-Seine).

Son œuvre trouve ses sources dans une profonde ferveur catholique, un goût prononcé pour le plain-chant médiéval, la science du chant des oiseaux, les rythmes indiens (Taal) ainsi que grecs. L'Ascension de 1933, le Quatuor pour la fin du Temps de 1940, les Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus de 1944, la Turangalîla-Symphonie de 1946-48, l'opéra Saint François d'Assise et la Messe de la Pentecôte, entre autres œuvres majeures, ont contribué à faire d'Olivier Messiaen l'un des compositeurs les plus influents de la musique contemporaine de la seconde moitié du xxe siècle.

Son enseignement au Conservatoire national supérieur de musique de Paris a également contribué à sa notoriété internationale, notamment par le nombre des élèves qu'il forme et influence.

Olivier Eugène Prosper Charles Messiaen est le premier enfant de Pierre Messiaen (1883-1957), professeur d'anglais et intellectuel catholique, et de la poétesse Cécile Sauvage (1883-1927).
Un second enfant naît de cette union, Alain (1913-1990), qui deviendra poète, à l'instar de sa mère. Olivier Messiaen est profondément influencé par les poèmes de sa mère, notamment un recueil intitulé L'Âme en bourgeon ainsi que par les œuvres de William Shakespeare que traduit son père et dont les histoires fantastiques, merveilleuses et sombres le fascinent.
Plus tard, le compositeur affirme que, des pièces du grand dramaturge anglais, « J'aimais plus que toute autre Macbeth (pour les sorcières et le spectre de Banquo), aussi bien que Puck et Ariel. »

En 1914 son père est mobilisé et sa mère emmène les deux jeunes garçons à Grenoble pour vivre avec leur oncle. Le jeune Olivier Messiaen met en scène Shakespeare devant son petit frère, dans des décors faits maison à partir de cellophane peinte à l’aquarelle et collée sur des vitres. À cette époque, il acquiert une foi catholique qui ne le quittera plus. Il composera la plupart de sa musique dans cette région de Grenoble.

Il commence ses leçons de piano, après avoir fait l'apprentissage de l'instrument en autodidacte. Il est d’abord intéressé par les compositeurs français récents comme Claude Debussy et Maurice Ravel, dont il découvre très vite les Estampes et Gaspard de la nuit. Il demande comme cadeau de Noël des partitions d’opéras de Mozart, Gluck, Berlioz et Wagner. C'est à cette époque qu’il commence à composer.

En 1918, son père revient de la guerre, et la famille déménage pour Nantes. Le jeune Olivier, âgé de dix ans, continue néanmoins à suivre des cours de musique. Son professeur d’harmonie, Jean de Gibon, lui fournit la partition de l’opéra Pelléas et Mélisande de Debussy, qui est pour Messiaen une révélation parmi les plus décisives.

L’année suivante, son père obtient un poste de professeur au lycée Charlemagne à Paris, et la famille déménage à nouveau. C’est ainsi qu’en 1919, Olivier Messiaen, âgé de onze ans, entre au Conservatoire national de musique et de déclamation à Paris pour étudier le piano et les percussions. Il a notamment comme professeurs Maurice Emmanuel et Marcel Dupré pour l’improvisation et l’orgue, Paul Dukas pour la composition et l’orchestration.

Il y effectue de brillantes études. En 1924, à l’âge de 15 ans, il obtient un second prix d'harmonie dans la classe de Jean Gallon ; en 1926, la même année que Jean Rivier, il obtient un premier prix de fugue et contrepoint dans la classe de Georges Caussade ; puis en 1927, celui d'accompagnement au piano.
En 1928, après avoir suivi les cours de Maurice Emmanuel, il est lauréat d'un premier prix en histoire de la musique. Maurice Emmanuel lui inculque l'intérêt pour les rythmes grecs anciens, et les modes exotiques.
Il y étudie en outre l’orgue avec Marcel Dupré, qui lui transmet l’héritage de la tradition des grands organistes français (Dupré avait étudié l'orgue au Conservatoire avec Alexandre Guilmant qui en 1896 avait succédé à Charles-Marie Widor, ce dernier ayant repris la classe d'orgue en 1890 à la mort de César Franck). Messiaen décroche un premier prix en orgue et improvisation à l’orgue en 1929. Après un an de cours de composition avec Charles-Marie Widor, il suit l'enseignement à l’automne 1927 de Paul Dukas, nouvellement chargé de la classe de composition, avec qui il apprend notamment la maîtrise de l’orchestration. Les études de Messiaen au Conservatoire trouvent leur couronnement avec son obtention, en 1930, du premier prix en composition dans la classe de Paul Dukas.

Il devient organiste à l’église de la Trinité à Paris à l’âge de 22 ans, succédant ainsi à Charles Quef. L'orgue Cavaillé-Coll sera profondément modifié par la suite, sur sa demande, avec notamment une électrification des notes et des jeux et l'ajout de plusieurs jeux de détail. Il compose de très nombreuses œuvres pour cet instrument sur lequel il improvise pour expérimenter ses idées musicales de composition.
Olivier Messiaen se passionne également pour le plain-chant, les rythmes de l'Inde, les chants des oiseaux dont il entreprend la notation et le classement méthodique, l'interaction entre valeurs chromatiques et valeurs sonores.
Dès 1928, à l'âge de 20 ans, il fait plusieurs séjours dans la maison de ses tantes paternelles, Marthe et Agnès Messiaen, à Fuligny dans le département de l'Aube. C'est là qu'il compose sept de ses premières œuvres au piano. Il écoute les chants d’oiseaux des bois de Fuligny, qu'il mémorise et transcrit dans sa musique. Passionné par les oiseaux, qui ont inspiré toute sa vie et un grand nombre de ses compositions, il deviendra aussi ornithologue.

Il se marie une première fois en 1932 avec Claire Delbos, née Louise-Justine, une violoniste, dont il a un fils, Pascal-Emmanuel Messiaen (mort le 31 janvier 2020 à Pézenas) qui devient professeur de russe. Claire Delbos terminera ses jours dans un hôpital psychiatrique.
De 1936 à 1939 il enseigne à l'École normale de musique de Paris et à la Schola Cantorum de Paris et à la même époque participe à la fondation du groupe Jeune France avec André Jolivet, Daniel-Lesur et Yves Baudrier.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Olivier Messiaen est mobilisé comme simple soldat. Yves Balmer et Christopher Brent Murray précisent cependant au début de l'article qu'ils lui consacrent que les dates fournies par le compositeur au sujet de cette période ne sont pas conformes à la réalité et établissent qu’en avril- il est « musicien au centre musical et théâtral de la 2e armée » formé par Charles Huntziger, Henri Massis et Xavier de Courville où il rencontre Étienne Pasquier et Henri Akoka.
Fait prisonnier, il est envoyé au Stalag VIII-A à Görlitz. Il compose durant sa réclusion son Quatuor pour la fin du Temps. La première est donnée dans le camp le  par un groupe de musiciens prisonniers, la partie du piano étant jouée par le compositeur.
Il est libéré en  d’après Balmer et Brent Murray qui ajoutent qu’en mars 1941, Olivier Messiaen sort de quarantaine et « retrouve rapidement du travail à Vichy » au sein de l’association vichyste Jeune France. C’est dans ce cadre qu’il participe à un spectacle à la gloire de Jeanne d'Arc pour lequel il écrit Chœurs pour une Jeanne d'Arc.
Les mêmes historiens ajoutent que le compositeur obtient le poste de professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris (encore dirigé par Henri Rabaud), à la suite de l’élection du . Les lois antisémites ont écarté de son poste André Bloch, car juif, laissant ainsi une place dès 1940 à Olivier Messiaen.

Au Conservatoire, il rencontre une jeune élève, Yvonne Loriod, qui devient la première et la principale interprète de ses œuvres pour piano. Après le décès de sa première épouse en 1959, il épouse la jeune fille en 1961.
Au Conservatoire de Paris, devant l'hostilité d'un corps enseignant passéiste, Messiaen est d'abord professeur de philosophie de la musique, puis, avec l'évolution des années, sa classe d'analyse musicale de renommée mondiale devient officiellement classe de composition en 1966.
Il compte parmi ses élèves Pierre Boulez, Pierre Henry, Daniel Charles, Michel Merlet, Marius Constant, Antoine Duhamel, Jean Prodromidès, Gilbert Amy, François-Bernard Mâche, Paul Méfano, Karlheinz Stockhausen, Míkis Theodorákis, Iannis Xenakis, Michaël Levinas, Tristan Murail, Adrienne Clostre, Gérard Grisey, Philippe Fénelon, Michèle Foison, Kent Nagano, George Benjamin, Alain Louvier, Alain Abbott, Erzsébet Szőnyi, Alain Mabit, Jean-Pierre Leguay, Lalo Schifrin, Betsy Jolas, Serge Garant, Gilles Tremblay, Michel Fano, Claude Vivier, Michèle Reverdy et Qigang Chen.

Durant sa carrière, Olivier Messiaen voyage, se produit comme pianiste avec Yvonne Loriod, et enseigne dans divers pays : Argentine, Bulgarie, Canada, États-Unis, Finlande, Hongrie, Italie, Japon.

Il meurt le  à l'hôpital Beaujon de Clichy. Il est enterré au cimetière de Saint-Théoffrey, à 35 km de Grenoble, village dans lequel il possédait une propriété. Sa stèle, facilement reconnaissable, a été sculptée en forme d'oiseau.

Le langage musical d'Olivier Messiaen ne peut vraiment être rattaché à une école particulière -même si Messiaen a fait partie du groupe Jeune France avec André Jolivet, Jean Yves Daniel-Lesur et Yves Baudrier. Parmi les éléments caractéristiques de sa musique, on trouve :

  • la couleur : Olivier Messiaen disait être, intellectuellement, et non véritablement, synesthète ;
  • les chants d’oiseaux qu'il enregistrait et transcrivait lui-même, en faisant des recueils complets (Catalogue d'oiseaux pour piano) mais aussi en y faisant référence dans ses autres œuvres ;
  • les rythmes, dont les rythmes hindous, en particulier les Deçî-Tâlas, rythmes provinciaux de l'Inde antique, auxquels il fait subir des transformations qui rappellent celles que les contrapuntistes appliquent aux hauteurs : augmentation, rétrogradation, miroir, etc. ;
  • les modes à transposition limitée, gammes de notes dont la composition n’est pas changée par une transposition à la tierce mineure (3 transpositions) ou à la tierce majeure (4 transpositions) ou à la quarte augmentée (6 transpositions), alors qu’une gamme habituelle possède douze transpositions possibles toutes différentes ;
  • l'inspiration chrétienne d'un très grand nombre de ses œuvres, selon lui sa source d'inspiration la plus essentielle ;
  • la métrique grecque, le plain-chant.

Les travaux d'Yves Balmer, Thomas Lacôte et Christopher B. Murray, fondé sur des études génétiques et une analyse des partitions, ont montré comment Olivier Messiaen composait à l'aide d'éléments mélodiques, harmoniques et rythmiques empruntés à d'autres traditions musicales ou à d'autres compositeurs, tels que Jules Massenet, Emmanuel Chabrier, Igor Stravinsky, Claude Debussy, Maurice Ravel et André Jolivet.

Mario Pilati, 85 ans

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Mario Pilati (né à Naples le   et décédé dans la même ville le ) est un compositeur italien de musique classique de la période moderne.

Il entre à l'âge de 15 ans au Conservatoire de musique de Majella et en sort diplômé à 19 ans, âge auquel il commence à enseigner la composition à Cagliari.

Il déménage alors à Milan où il donne des cours privés de composition, Gianandrea Gavazzeni étant l'un de ses élèves.
Son œuvre commence à être connue, certaines présentées à la Biennale de Venise.

En 1930, il retourne à Naples comme professeur de contrepoint. Il est professeur de composition à Palerme entre 1933 et 1938, date à laquelle il retourne à Naples pour y mourir des suites d'une maladie.

Theodor Fürchtegott Kirchner, 200 ans

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Le compositeur danois Theodor Fürchtegott Kirchner est né le 10 décembre 1823 à  Neukirchen près de Chemnitz  et décédé le 18 septembre 1903 à Hambourg.

Theodor Fürchtegott Kirchner était de son vivant un compositeur, chef d'orchestre, organiste et pianiste très apprécié et très bien connecté dans les milieux musicaux. Il connaissait Robert et Clara Schumann, Felix Mendelssohn Bartholdy et Johannes Brahms avec qui il entretenait une amitié étroite tout au long de sa vie.
Mais même si Kirchner, alors âgé de 30 ans, fut un jour loué par Schumann comme "un artiste en pleine ascension des temps les plus récents" et que Johannes Brahms qualifia ses miniatures pour piano de "plus tendres des plus tendres", Kirchner ne parvint pas à obtenir une reconnaissance publique suffisamment importante pour lui permettre de bien vivre de son art. Toute sa vie, il a dû faire face à des soucis et des difficultés financières, si bien que des amis et des mécènes, parmi lesquels Edvard Grieg, Hans von Bülow et Carl Reinecke, ont même initié en 1884 une collecte de fonds dont les recettes bien placées ont permis à Kirchner de subvenir à ses besoins. De plus, son ami Johannes Brahms le soutint financièrement à plusieurs reprises.
Kirchner est né le 10 décembre 1823 à Neukirchen dans les Monts Métallifères. Il fréquenta l'école publique de Chemnitz et reçut dès son enfance des cours de piano et d'orgue. Son talent exceptionnel se révéla rapidement, si bien qu'à l'âge de 15 ans, il fut présenté à Schumann et Mendelssohn, qui furent également très impressionnés par ses capacités. Sur la recommandation de Mendelssohn, Kirchner se rendit à Leipzig pour y étudier la musique, où il fut inscrit en 1843 comme premier élève au tout nouveau Conservatoire de Leipzig, sous le numéro d'inscription 1.
La même année, toujours sur la recommandation de Mendelssohn, il prit le poste d'organiste à l'église de la ville de Winterthur, en Suisse.
En 1862, il se rendit à Zurich, où il dirigea les concerts d'abonnement de la Société générale de musique. Pour Kirchner, cela représentait une étape fatidique, car c'est là qu'il fit la connaissance de Johannes Brahms, qui allait devenir l'ami de toute une vie.
En 1868, Kirchner épousa la chanteuse Maria Schmidt.
En 1872, il retourna en Allemagne pour enseigner la musique à la Princesse Maria à Meiningen. Mais dès l'année suivante, il se rendit à Würzburg pour prendre le poste de directeur de l'école de musique.
Quatre ans plus tard, Kirchner s'installe à Leipzig et gagne sa vie pendant quelques années comme professeur de musique.
En 1883, il s'installe à Dresde, où il enseigne au conservatoire.
En 1890, Kirchner s'installe à Hambourg sans emploi fixe. Lorsqu'appauvri et malade, il commença à perdre la vue, son élève Mathilde Schlüter, veuve d'un propriétaire d'entreprise de construction, s'occupa de lui jusqu'à ce que Kirchner décède finalement le 18 septembre 1903, paralysé par plusieurs attaques cérébrales.

Kirchner a laissé derrière lui une œuvre musicale riche et variée. Outre de nombreuses œuvres de musique de chambre, des lieder et des œuvres chorales, son œuvre se concentre toutefois principalement sur le piano. Son œuvre pour piano comprend à elle seule plus d'un millier de compositions.
En outre, il a arrangé un grand nombre d'œuvres symphoniques et autres de Schumann, Brahms, Beethoven, Grieg, Haydn, Schubert et d'autres pour un usage domestique au piano et est considéré à cet égard comme le principal représentant de la miniaturisation du piano de l'époque romantique.
Son œuvre est toutefois rapidement tombée dans l'oubli après sa mort. Cela est certainement dû en grande partie au fait qu'il a renoncé aux grands types de formes. Ses pièces pour piano sont presque toutes des pièces de caractère romantiques expressives qui, en raison de leur brièveté, trouvaient au mieux le chemin des salles de concert en tant que bis et ne pouvaient donc pas développer une notoriété suffisante.

Giulio Caccini, 405 ans

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Chanteur, harpiste et compositeur italien de la fin de la Renaissance et du début de la période baroque, Giulio Caccini est né le 8 octobre 1551 à Rome et mort le 10 décembre 1618 à Florence. Il est le frère du sculpteur et architecte Giovanni Battista Caccini et père de la compositrice Francesca Caccini.

Giulio Caccini entre au service des Médicis en 1565. Il compose des madrigaux, sonnets et airs de style polyphonique, puis s'oriente vers un style monodique dans lequel l'intelligibilité du texte prime : une seule voix chante le texte, les autres voix sont confiées à des instruments. Il introduit dans ses compositions des ornements à l'origine de la virtuosité vocale et du bel canto.

Ses travaux musicaux sont en lien avec la Camerata fiorentina, un cénacle d'artistes actif à la fin du XVIe siècle, dont il est membre avec son collègue Jacopo Peri.
Le mot d'ordre de ce cénacle est de faire revivre le modèle antique grec, en s'appuyant sur des traités antiques. L'objectif de la musique ainsi composée est de représenter l'âme humaine, de transformer et d'élever l'homme.

C'est dans ce contexte qu'il publie en 1601 un recueil de madrigaux intitulé « Le nuove musiche ». Un recueil caractéristique de l'esprit novateur de Caccini puisque les madrigaux qu'il propose sont des monodies accompagnées alors qu'à l'époque un madrigal est polyphonique. De plus ce recueil structure deux genres piliers de l'époque baroque : le récitatif et l'aria.

Les recherches de la Camerata vont amener la création de l'opéra Euridice de Caccini, sur un livret d'Ottavio Rinuccini, publié en 1600 ; la première représentation eut lieu le 5 décembre 1602 à Florence. En 1607 Monteverdi compose son Orfeo. Peri compose lui aussi, en 1600, un Euridice.

Il épousa une chanteuse, Lucia di Filippo Gagnolandi puis, après la mort de celle-ci (le 8 janvier 1593), une jeune chanteuse de dix-huit ans issue d'une famille très pauvre, Margherita di Agostina della Scala. Ses trois enfants, Pompeo (enfant naturel), Francesca et Settimia (1591-v. 1640) sont également de remarquables chanteurs au service du Concerto Caccini, ensemble vocal qui organise des représentations à Paris au cours de l'hiver 1604-05. Sa fille Francesca s'y couvre de succès au point que le Roi Henri IV cherche à la retenir à la Cour, ce que le Grand-Duc de Toscane n'accepte pas.

Giulio Caccini compose Il rapimento di Cefalo (L'enlèvement de Céphale), certainement en collaboration avec d'autres compositeurs de l'école florentine, œuvre qui sera donnée trois jours après l'Euridice de Peri.

Le grand public connaît Caccini par une œuvre dont manifestement il n'est pas l'auteur : ce que l'on nomme couramment l' « Ave Maria de Caccini » est d'un compositeur russe du XXe siècle, Vladimir Vavilov. Cet auteur russe mort en 1973 avait l'habitude de réaliser de nombreux pastiches qu'il attribuait à toutes sortes de musiciens, sans tenir compte de la vraisemblance stylistique. Il est mort peu d'années après avoir publié cet Ave Maria, sans avoir eu le temps de certifier en être l'auteur, ce qui ne fait néanmoins aucun doute. Remarquons enfin que l'attribution à Caccini n'a été faite qu'après la mort de Vavilov.

 

Salzbourg 2024 : sous le signe de la révolte

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L'Idiot de Weinberg et Le Joueur de Prokofiev sont présentés pour la première fois au festival ; Don Giovanni et Titus de Mozart sont repris. Le programme d'art dramatique comprend des dramatisations de la "Montagne magique" de Thomas Mann et des "Sternstunden der Menschheit" de Stefan Zweig.

"Je me révolte, donc nous sommes" : c'est sous cette devise tirée de "L'homme en révolte" d'Albert Camus que le directeur Markus Hinterhäuser place le festival de Salzbourg 2024 : dans presque tous les opéras du programme, les personnages principaux se rebellent contre ce monde, disent non à ses normes. C'est le cas du "joueur" obsédé de la nouvelle de Dostoïevski, dont Prokofieff a tiré l'opéra du même nom. "Nous sommes entourés de joueurs qui jouent avec le monde", a commenté Hinterhäuser lors de la présentation à Salzbourg - en citant René Benko comme exemple.

Festival d’Aix-en-Provence 2024 : une édition bleu blanc rouge 

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Au programme, quatre titres français et le retour en force de l’opéra baroque.

Le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence annonçait une édition qui, du propre aveu de son directeur Pierre Audi, sera bleu blanc rouge. J’ai toujours adoré la musique française. C’est même l’une des raisons pour lesquelles j’ai accepté ce festival, confie le metteur en scène et homme de théâtre franco-libanais, et ancien proche du compositeur Pierre BoulezEt pour tout dire, je n’ai jamais trop bien compris ce désamour des Français pour leurs compositeurs !
Avec pas moins de quatre titres (sur les six opéras mis en scène cette année) issus du répertoire national, cette édition s’attachera à réparer cette injustice.
Il ne s’agit pas de ne faire que ça tous les ans, prévient le directeur artistique, dont cette 76e édition marquera le second mandat à la tête de l’institution. Le festival d’Aix est un festival d’envergure mondiale, accueillant les plus grands orchestres d’Europe, et qui a vocation à le rester. Mais je trouvais bien d’avoir cette alternance d’éditions aux couleurs tantôt très françaises, tantôt très internationales.

Première de "Written On Skin" de George Benjamin à Berlin

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Le 27 janvier, le Deutsche Oper Berlin fêtera l'année 2024 avec Written On Skin de George Benjamin dans une mise en scène de Katie Mitchell pour la première fois, qui a reçu de nombreuses récompenses et a beaucoup voyagé.
Sous la direction musicale de Marc Albrecht, le public assistera aux débuts dans la maison du remarquable contre-ténor Aryeh Nussbaum Cohen aux côtés du baryton Mark Stone et de la soprano Georgia Jarman qui s'est déjà distinguée à plusieurs reprises en jouant des rôles dans des œuvres de Benjamin.

L'auteur Martin Crimp, le compositeur et la metteuse en scène associent dans leur œuvre une histoire triangulaire sanglante du haut Moyen-Âge français à une réflexion sur le pouvoir de l'art, sur la capacité à représenter la réalité ou à recréer des mondes en images. La création dans le cadre du Festival d'Aix-en-Provence 2012 a fait sensation : le texte et la composition s'imbriquent ici avec une rare perfection, une histoire captivante et une langue à la fois précise et poétique se complètent avec une musique hautement théâtrale, résolument contemporaine, mais capable de captiver un public plus large par la richesse de ses sonorités. À cela s'ajoute la mise en scène psychologiquement précise de Katie Mitchell. C'est la première fois que cette œuvre est présentée sur une scène d'opéra berlinoise.