Le Journal

Erika Haase, 10 ans

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Erika Haase (Darmstadt,  - Francfort-sur-le-Main, ) est une pianiste allemande constamment engagée pour la nouvelle musique.

Erika Haase naît en 1935, fille d'un violoniste. À sept ans, elle reçoit ses premières leçons de piano. À Darmstadt, elle étudie auprès de Werner Hoppstock et Hans Leygraf.
En 1959, elle remporte le Prix musical Kranichsteiner de la ville de Darmstadt (catégorie piano).
Soliste et chambriste, elle se produit avec l'Académie de musique de la radio suédoise et différents orchestres suédois. Son centre de gravité se situe dans un engagement résolu pour la nouvelle musique.
En 1960, elle participe aux cours d'été d'Eduard Steuermann. Elle se perfectionne aussi après de Conrad Hansen. De 1963 à 1967, elle passe de longues périodes entre Londres et Paris, où elle collabore avec la BBC et Pierre Boulez.

De 1967 à sa retraite en 2000, elle enseigne à la Haute école de musique de Hanovre : d'abord maître de conférences et en 1974, elle est nommée professeur de piano. Parmi ses nombreux élèves, citons Gerrit Zitterbart, Andreas Staier et Ingo Metzmacher. Elle se lie aussi d'amitié avec György Ligeti.

Erika Haase a enregistré principalement pour les labels Col Legno Musikproduktion, Gutingi, Thorofon et Tacet :  Chopin, Ligeti, Ravel, Scriabine, Jansen, Stravinsky, Bartók, Messiaen, Lutosławski, Debussy, Liszt, Schumann et Brahms.

Aram Khatchaturian, 45 ans

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Le compositeur soviétique arménien Aram Ilitch Khatchatourian est né le 24 mai 1903 à Tiflis (dans l'Empire russe, actuelle Géorgie) et mort le  à Moscou (URSS).

Khatchatourian s'imposa peu à peu comme l'un des compositeurs « officiels » de l'Union soviétique. Il fut professeur au Conservatoire de Moscou et député au Soviet suprême. Son tempérament généreux et ses talents d'orchestrateur se retrouvent dans des ouvrages célèbres comme le ballet Gayaneh -et sa fameuse Danse du sabre- et Spartacus.

Le père d’Aram Khatchatourian, Eguia, avait quitté son pays d’origine, l’Arménie, dans les années 1870. Il s'installa à Tiflis (actuelle ville de Tbilissi, en Géorgie) pour y travailler et bâtir son atelier de reliure. C’est dans cette ville que sont nés ses cinq enfants. Aram était le cadet. L’aîné mourut jeune. Khatchatourian grandit avec les airs de musique que sa mère lui fredonnait et que certains musiciens de la rue lui inspiraient.

La découverte de la musique lui est venue du pensionnat où il prenait des cours de piano. Il y vécut de 1912 à 1921. Après avoir suivi ses cours de piano pendant deux ans, il décida de se lancer dans des études de commerce et il continua à apprendre le piano de façon autonome. Quand il se rendit pour la première fois à l’opéra, à onze ans, il tomba amoureux de la musique, même s’il ne pensait pas entreprendre d’études en profondeur dans ce domaine. Son frère Souren, qui était marié, partit pour Moscou. Il proposa à Aram et leur frère Levon de faire de même. À Moscou, Aram rejoignit l’Université ainsi que l’Académie russe de musique Gnessine. Entre-temps, il entreprit des cours de violoncelle. En 1922, ce fut l’année de son premier concert. Il se lança ensuite dans l’étude de la biologie et il débuta ses cours en composition. Outre le piano, il travailla le violoncelle et fut l'un des compositeurs à réellement étudier la plupart des autres instruments de l'orchestre, afin d'en utiliser les plus belles ressources par la suite.
Aram entra ensuite au Conservatoire de Moscou et fut l’élève de Nikolaï Miaskovski et de Reinhold Glière.

Khatchatourian avait déjà composé en 1932 un Trio pour clarinette, violon et piano remarqué par Prokofiev, qui le fit interpréter à Paris.
En 
1933, il composa une Suite pour la danse. Il s’inspira de toutes sortes de danses arméniennes, géorgiennes et ouzbeks et on découvrait un goût évident pour le folklore.
Il écrivit aussi une première symphonie, pour obtenir son diplôme du conservatoire, et aussi pour faire honneur à son pays, à l'occasion du quinzième anniversaire de ce dernier. Cette pièce composée en
1935 avait comme inspiration la musique occidentale et le folklore arménien. Il fit aussi, la même année, une musique du film "Pépo".
À partir de là, une longue carrière de compositeur de musique de scène débuta. Il allait produire plus de quarante œuvres pour le cinéma et le théâtre. Doté d’une oreille mélodique certaine, Aram était surtout doué pour le ballet, la musique de film ou de scène. Il faisait la plupart du temps appel à un orchestre au son sensuel, postromantique voire lyrique.

Khatchatourian a été le premier compositeur en Union soviétique à intégrer la musique moderne dans le ballet classique. Il croyait que le public devait ressentir la même chose que les artistes qui essayaient de s'exprimer. Le Concerto pour violon et orchestre, composé en 1940 et récompensé par le Prix Staline en 1941, lui valut la notoriété internationale et marqua sa carrière. Il devint alors un de ses compositeurs les plus célèbres. Il fut également le compositeur de l'hymne de la république socialiste soviétique d'Arménie, lequel fut adopté en 1944.

En 1948, il fut pointé du doigt pour ses tendances « formalistes », au même titre que Prokofiev, Chostakovitch, et Miaskovsky, son professeur au Conservatoire. Dès lors, sa production d'œuvres va peu à peu diminuer, bien qu'il écrive notamment en 1954 le célèbre ballet Spartacus que le chorégraphe Iouri Grigorovitch hissera dès les années 1960 à la notoriété mondiale.

En 1961, Aram recommença à écrire de la musique orchestrale et composa une sonate pour piano. L’année qui suivit, il continua avec trois concertos-rhapsodies qu’il voulait rajeunir particulièrement celui pour violoncelle (1963), très virtuose, dédié à Mstislav Rostropovitch.
Dans les dernières années de sa vie, Khatchatourian composa encore trois sonates pour violoncelle, violon et alto. Ces dernières œuvres sont rarement jouées et n'ont, à ce jour, pas été enregistrées.

En 1933, Khatchatourian avait épousé la compositrice Nina Makarova, élève de Nikolaï Miaskovski.

Khatchatourian meurt à Moscou le , peu avant son 75e anniversaire. Il est enterré à Erevan, comme d'autres Arméniens distingués pour avoir rendu l'art arménien accessible à tout le monde.

Son neveu Karen Khatchatourian (1920-2011) fut aussi un compositeur.

Luigi Arditi, 120 ans

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Le violoniste, compositeur et chef d'orchestre italien Luigi Arditi est né à Crescentino (Piémont) le  et mort à Hove en Angleterre le 

Luigi Arditi commence sa carrière musicale comme violoniste et étudie la musique au Conservatoire de Milan. Il fait ses débuts en 1843 comme chef d'orchestre à Verceil, où il est nommé membre honoraire de l'Académie Philharmonique.
Il parcourt toute l'Italie et voyage jusqu'à La Havane en 1846. C'est là qu'il fait connaissance de Giovanni Bottesini.
Il visite les États-Unis, où il dirige des opéras à New York, Philadelphie et ailleurs jusqu'en 1856. Cette année-là, après une visite à Constantinople, il décide de s'installer à Londres tout en continuant à se rendre aux États-Unis avec la Compagnie royale italienne d'opéra.
Il dirige des orchestres en Allemagne et dans d'autres grandes villes européennes telles que Saint-Pétersbourg, Vienne et Madrid.
Après 1855, il dirige au Covent Garden à Londres.

Compositeur aussi, ses opéras les plus célèbres d'Arditi sont I BrigantiIl Corsaro et La Spia. Il a par ailleurs écrit de nombreuses chansons et des paroles de valses chantées, dont les plus populaires sont Il bacioLe tortorelleSe saran rose et Parla Waltz.

Son Inno Turco (1856) pour le sultan Abdülmecid Ier, composé sur un texte en ottoman, fut chanté par une chorale britannique en  au Crystal Palace, lors d'une visite officielle du sultan Abdülaziz à Londres. Inno Turco fut enregistré pour la première fois par le musicologue turc Emre Araci avec l'Orchestre Symphonique et les Chœurs Philharmoniques de Prague. Il fut publié en 2005 par le label Brilliant Classics.

Prix International Francesco Rancesco de composition de musique sacrée, 5e édition

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Le Prix « Francesco Siciliani » a débuté en 2012, à la suggestion de H. Em. Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture. Après le succès des quatre premières éditions, qui ont eu lieu tous les deux ans depuis 2012 avec plus de 650 partitions du monde entier, la cinquième édition aprroche.

Le thème du Concours est une composition pour chœur, avec ou sans orgue, sur texte obligatoire, d’une durée comprise entre cinq (5) et quinze (15) minutes. Pour l’édition 2023, le candidat doit utiliser l’intégralité du texte d’Agnus Dei : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem.

Le Concours est ouvert aux compositeurs de toutes nationalités et sans limite d’âge. La date limite pour l’appel est le 1er juin 2023. Les partitions, envoyées selon les procédures prévues, peuvent également être téléchargées directement sur le site Web de la Fondation Perugia Musica Classica en suivant une procédure spécialement développée pour encourager la participation la plus large et la réduction des frais d’expédition.

Le jury, présidé par Berislav Šipuš (compositeur) et composé de Lorenzo Donati (chef d’orchestre), Gary Graden (chef d’orchestre), Rino Murakami (compositeur) et Marcello Filotei (compositeur et secrétaire artistique du Concours), examinera les œuvres envoyées et choisira les trois pièces finalistes, qui seront interprétées le 16 septembre 2023, dans le cadre de la SAGRA MUSICALE UMBRA 2023, par le Chœur de la Cathédrale Saint-Jacob de Stockholm dirigé par Gary Graden.

 

Concours de Montréal, l'oeuvre imposée en demi-finale

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C'est aujourd'hui à 14:00 (heure locale), que notre jeune compatriote Pauline Van der Rest présentera son programme de demi-finale du Concours International de Montréal, session violon.
Celui-ci comporte une ouvre imposée : L’Inconnu.e bouleversant.e de la compositrice canado-américaine Luna Pearl Woolf.

L’Inconnu.e bouleversant.e s’inspire du travail de Luna Pearl Woolf illustré dans Mélange à trois, une création pour violon, violoncelle et percussion, présentée pour la première fois dans le cadre d’une soirée compositeur-portrait à la Salle Bourgie en 2016. Dans l’œuvre originale, le violon joue le rôle d’un étranger séduisant qui rencontre un couple formé par le violoncelle et la percussion lors d’un moment de crise.
L’Inconnu.e bouleversant.e évoque l’envoûtement de l’étranger, le conflit entre les rivaux et l’amour, explique Luna Pearl Woolf. La pièce intègre des éléments musicaux de trois personnages. L’œuvre soliste met en exergue une déclaration de virtuosité flamboyante, de passion et d’intimité.

La compositrice, productrice et dramaturge montréalaise Luna Pearl Woolf a longtemps utilisé sa voix pour plaider en faveur du changement social et politique. Son travail a été salué comme étant brillant, déchirant… profondément émouvant (Opera Going Toronto) et pour «ses nuances et sa profondeur émotionnelle (The New York Times). Son album portrait de compositeur de la série Oxingale chez Pentatone intitulé Luna Pearl Woolf : Fire and Flood a été nommé aux Grammy Awards 2021, dans la catégorie de Best Classical Compendium.
Son opéra Jacqueline, lauréat du Prix Dora, est basé sur la vie de la violoncelliste Jacqueline DuPré. Il a été écrit pour Tapestry Opera de Toronto avec le librettiste Royce Vaverk et a été qualifié comme étant « extraordinaire, méritant une place incontestée dans le canon du XXI siècle » (The Globe and Mail). Parmi les autres opéras, citons Better Gods, pour le Washington National Opera, The Pillar, lauréat de la subvention Discovery Grant de Opera America, et The Limit of the Sun, développé avec Opera McGill.
Les autres œuvres acclamées de Luna Pearl Woolf, telles que Angel Heart pour narrateur et ensemble de violoncelles, ont été narrées par l’acteur oscarisé Jeremy Irons et Frederica von Stade; les œuvres sont publiées chez Pentatone avec une nouvelle édition en allemand, narrée par l’auteure Cornelia Funke. Après moi, le déluge, un concerto pour violoncelle et chœur écrit en 2006 à la suite de l’ouragan Katrina, a été présenté dans huit villes d’Amérique du Nord en 2012, y compris en Nouvelle-Orléans et à Carnegie Hall, à New York.
A Montréal a été présenté en 2016, une soirée de portrait de compositeur mettant en vedette l’opéra sans paroles de Luna Pearl Woolf, intitulé Mélange à Trois, ainsi qu’une nouvelle œuvre intitulée One to One to One, commandée pour l’événement par Arte Musica.
Présidente et cofondatrice du label innovant Oxingale Records, Woolf a produit des albums pour les étiquettes Analekta, Atma, Leaf et Oxingale. En tant que dramaturge et enseignante, elle travaille sur de nouveaux projets d’opéra et donne des conférences, en étroite collaboration avec Musique 3 Femmes de Montréal, et l’École nationale de théâtre du Canada.
Prochainement, des représentations auront lieu avec l’ensemble Radius de Boston et l’opéra West Edge de San Francisco.
Tout récemment, CBC Radio a mis en lumière Contact de Luna Pearl Woolf, commandé par l’ensemble à cordes montréalais Collectif9 pour leur album Vagues et Ombres (Alpha Classics), paru en 2022. CBC Music a qualifié l’enregistrement comme étant le meilleur album de l’année diffusé sur ses ondes.

Ayant la double citoyenne canado-américaine, Luna Pearl Woolf est née dans l’ouest du Massachusetts et vit à Montréal depuis 2004.

 

Jorge de León au Met dans "Aida" pour remplacer Marcelo Álvarez

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Le Metropolitan de New York a annoncé sur son site Internet la venue du ténor canarien Jorge de León dans le rôle de Radames (un role qu'il a déjà endossé) dans Aida en remplacement de son collègue Marcelo Álvarez.
Sous la direction de Paolo Carignani, il partagera l'affiche avec Angela Meade et Leah Crocetto dans le rôle-titre, et Olesya Petrova dans celui d'Amneris.

Ces représentations constituent la dernière reprise de la production d'Aïda de Sonja Frisell, qui a été créée au Metropolitan de New York en 1988 et a fait l'objet de plus de 250 représentations.

Günter Raphael, 120 ans

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Le compositeur allemand Günter Raphael est né le  à Berlin et mort le  à Herford.

Günter Raphael naît dans une famille de musiciens professionnels. Par sa mère, Maria Becker, une excellente violoniste, Raphael est le petit-fils du compositeur Albert Becker (1834-1899) qui avait un rôle important dans la capitale par ses responsabilité du chœur de la cathédrale. Becker eut notamment pour élève Jean Sibelius.
Georg Raphael (1865–1904) son père, descendant de drapiers juifs, s'était converti au protestantisme à cause de son amour pour la musique de Bach. Il avait commencé par étudier la médecine mais avait choisi ensuite la carrière musicale. Il avait un poste de cantor et d'organiste d'abord à l'église Luther, puis à l'église St Matthieu de Berlin.
Comme compositeur, son catalogue comprend des Psaumes, des motets, des chants sacrés, des œuvres pour orgue, des pièces pour violon ainsi que des œuvres pour orchestre.

Enfant, Günter raphael reçoit ses premiers leçons de musique de sa mère avec qui il découvre tout le répertoire du violon et de la musique de chambre, contenu notamment dans la bibliothèque de son grand-père et de son père réunies. Il commence à composer dès l'âge de dix ans -une petite mélodie pour piano. Ses premières pièces, toutes dédiées à sa mère, sont majoritairement des œuvres pour violon. La première publiée (1918) est un Rondo pour violon, alto et piano. Son style de jeunesse, acquis d'abord en autodidacte, est dans la mouvance de Brahms et de Reger.
Il prend des leçons particulières de composition avec Arnold Ebel puis, de 1922 à 1925, il suit l'enseignement systématique à l'Académie de Berlin : la composition avec Robert Kahn (186-1951), le piano avec Max Trapp, l'orgue avec Wilhelm Fischer et la direction d'orchestre avec Rudolf Krasselt, grâce à une bourse d'études de la Fondation Robert Schumann de Leipzig, attribuée en raison de ses dons exceptionnels.
Robert Kahn reconnaissait qu'il ne pouvait cependant pas lui apprendre grand chose, car Raphael le savait déjà. En composition du moins, car en 1925 il échoue à l'examen de direction ne connaissant pas le sens du bisbigliando : un effet de chuchotement sur la harpe -ce qu'il rapporte plus tard avec humour. Par l'entremise de Karl Straube, cantor de St Thomas (de Berlin), ancien élève et ami du grand-père Becker, Raphael peut recevoir des conseils en composition d'Arnold Mendelssohn (1855-1933) de Darmstadt.

Raphael bénéficie de l'aide du même Straube pour être engagé dès sa 23e année en tant que professeur de théorie musicale et de composition au Conservatoire de Leipzig (1926). Il l'introduit aussi auprès des éditeurs et des musiciens et chefs d'orchestre réputés : Adolf Busch et Wilhelm Furtwängler qui jouent sa musique.
Le premier Quatuor en mi mineur, opus 5 (1924) et le second en ut majeur, opus 9 (1925), sont créés par le Quatuor Busch à Berlin. En 1926 sa 1ère Symphonie est créée à Leipzig par l’Orchestre du Gewandhaus sous la direction de Furtwängler. Ce dernier déclare quelques années plus tard qu'il s'agit de l'un des meilleurs talents de la jeune génération allemande. Quelques années plus tard, c'est son Requiem qui est joué à Leipzig.

Après avoir signé un contrat avec Breitkopf & Härtel, ses premières œuvres publiées sont une série de Sonates pour violon, alto et violoncelle qui portent les opus 12, 13 et 14. Chaque œuvre est dédiée à l'un des membres du Quatuor Busch. Suivent les deux Quatuors à cordes, opus 5 et 9 et son premier Concerto pour violon.
Durant toutes les années 1920, Raphael compose énormément. Straube qualifie cette facilité de "créativité sans limites". Son style évolue lentement d'un classicisme issue de "l'école de Leipzig" à un "modernisme modéré".
Le compositeur Kurt Hessenberg (1908-1994) a été son élève en harmonie et contrepoint de 1927 à 1931, ainsi que le réputé Volker David Kirchner.

En 1934 Günter épouse la pianiste d'origine danoise Pauline Jessen. La famille s'installe à Meiningen où Pauline a un poste d'enseignante. Ils ont deux filles, Dagmar et huit ans plus tard, Christine qui deviendra violoniste.

Peu après la prise du pouvoir de Hitler en 1933, Raphael est frappé par les lois de Nuremberg et déclaré "demi-juif" (par son père). Il perd son poste de professeur à Leipzig et sa musique est interdite. Il peut enseigner d'abord en privé, mais les tracasseries administratives deviennent de plus en plus insurmontables : en février 1939 il est frappé d'interdiction totale d'exercer une profession et de se produire en public. Il a plusieurs fois tenté d'émigrer, mais sans succès.
Le danger devient plus pressant en 1942 avec les déportations massives. Atteint de tuberculose depuis 1937, des médecins lui épargnent la déportation. Sa santé se détériore et il est transféré à Bad Nauheim en Hesse pour y subir une opération qui lui sauve la vie. Durant cette période, malgré la situation troublée et sa santé, le musicien reste constamment productif.

Après la guerre, la famille Raphael vit à Laubach en Haute-Hesse, près de Gießen. Le musicien, qui a perdu sa renommée, travaille à se faire connaître de nouveau. Il trouve un éditeur pour les pièces non publiées d'avant 1945 (Bärenreiter). Raphael, bon pianiste, et sa femme se produisent en duo à travers l'Allemagne ou à l'étranger, pour des concerts ou pour la radio. De nombreux chefs d'orchestre, chanteurs, interprètes, défendent le compositeur au concert. En 1948, Günter Raphael reçoit le Prix Franz Liszt de composition de la ville de Weimar -tout comme son grand-père Albert Becker, 70 ans plus tôt.
Il enseigne au conservatoire de Duisbourg de 1949 à 1953. En 1951, une rechute l'oblige à une nouvelle opération et un séjour de dix mois en sanatorium à Uppsala, l'État suédois prenant généreusement à sa charge les frais.
En 1956 il reçoit une offre de réintégration à Leipzig d'où il avait été banni en 1934, mais il refuse le poste, ne voulant plus dépendre d'un État totalitaire.
De 1956 à 1958, il enseigne au Conservatoire Peter Cornelius de Mayence et, à partir de 1957, au Conservatoire de Cologne.
En 1953 il rédige des notes biographiques intitulées In me impsum.

Il meurt à l'âge de 57 ans à Herford le . Dans son éloge funèbre, Hans Joachim Moser évoque un homme aimable, un artiste des sons de haute volée, un croyant d'une authentique piété. Trois aspects de l'homme se dévoilent : l'homme, l'artiste et le croyant ce qui transparaît dans son œuvre.

En 1968 il est fait sénateur d'honneur à titre posthume de l'École supérieure de musique et de théâtre Felix Mendelssohn Bartholdy de Leipzig et, en 2010, une journée Günter Raphael est organisée par la municipalité de Meiningen.

Günter Raphael a composé environ 300 opus. Les oeuvres marquées d'un numéro sont étalées de 1922 à 1960, auxquelles s'ajoutent nombre de partitions moins importantes ou préparatoires, telles les quatre symphonies inédites. Selon le genre, on compte 120 œuvres vocales, dont un Requiem et un Te Deum, plusieurs cantates, des lieder ; 86 œuvres de musique chambre, dont six quatuors à cordes, un trio avec piano, un quintette avec clarinette ; une trentaine de pièces pour clavier et autant pour orgue ; 35 œuvres pour orchestre, dont onze concertos (violon, alto, violoncelle, flûte, saxophone alto, orgue) et cinq symphonies.

George Balanchine, 40 ans

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Le chorégraphe, danseur, acteur et réalisateur russe d'origine géorgienne George Balanchine (Giorgi Melitonis dze Balanchivadze en géorgien) est né à Saint-Pétersbourg le  et décédé à New York le .

Une blessure au genou met rapidement fin à sa carrière de danseur mais son activité de chorégraphe ne cessera de se développer, jusqu'à faire de lui l'un des chorégraphes les plus influents du xxe siècle et un pionnier du ballet aux États-Unis.
Cofondateur et maître de ballet du New York City Ballet, il a jeté les bases du ballet néo-classique fondé sur la profonde connaissance qu'il avait du ballet romantique.
Son travail sur les lignes du corps et son jeu avec le déséquilibre dans le mouvement contribueront à modeler un nouveau style qu'on qualifiera de "balanchinien".
Réputé pour son oreille musicale, il n'a pas écrit de partition mais a exprimé la musique par la danse et a principalement œuvré avec Igor Stravinsky, de 22 ans son aîné.

La deuxième édition du festival dédié à Giovanni Morelli

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La deuxième édition du festival dédié à Giovanni Morelli, organisé par la Fondation Ugo et Olga Levi avec le soutien de l'Association Giovanni Morelli, la Fondation Giorgio Cini, l'Université Ca' Foscari, le Conservatoire Benedetto Marcello, le Circuito Cinema Venezia, les Archives Luigi Nono et la Fondazione Teatro La Fenice, toutes institutions avec lesquelles le musicologue a collaboré au cours de sa vie, est programmée en mai à Venise. Le thème du festival intitulé D'abord la musique, ensuite le cinéma, titre du dernier essai du musicologue décédé en 2011, sera la relation entre la musique et le cinéma et en particulier la musique de film.

Le festival s'ouvrira avec un concert avec des oeuvres de Salvatore Sciarrino, György Kurtág et Luciano Berio, tous auteurs chers à Giovanni Morelli. Suivra le récital "Tirez sur le Pianiste !" avec, au piano, des séquences de films avec de la musique de Luciano Berio, John Cage et Frank Zappa. Deux concerts-ateliers sont consacrés à Nino Rota et Gian Francesco Malipiero. Le programme du festival prévoit également la projection de deux films examinés dans l'essai de Morelli à l'appui de la thèse selon laquelle "le cinéma a eu une grande mère dans la musique" : Barry Lindon de Stanley Kubrick  et Sacrifice d'Andreij Tarkovskij.

Une large place sera accordée aux tables rondes et aux conférences afin de poursuivre la réflexion initiée par Morelli sur le thème de la musique et du cinéma.

Jan Kapr, 35 ans

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Le compositeur tchécoslovaque Jan Kapr est né le  à Prague et y décédé le .

Il se dirige vers la musique à la suite d'un grave accident survenu à l'âge de 16 ans qui le rend invalide pour le reste de sa vie. Il étudie la composition avec Jaroslav Řídký au Conservatoire de Prague, il en est diplômé en 1938, il fréquente l'école de maîtrise du conservatoire avec Jaroslav Křička et termine ses études en 1940.
Il est producteur de musique pour la Radio tchèque entre 1939 et 1946.
Après l'arrivée au pouvoir des communistes en 1948, Jan Kapr devient l'une de leurs figures de proue de la musique, recevant plusieurs prix et distinctions du régime.
Entre 1950 et 1953 il est rédacteur en chef de l'éditeur musical Orbis.
Le prix Staline qui lui est décerné en 1951 pour la musique du film documentaire Nové Československo (La Nouvelle Tchécoslovaquie) est le plus élevé de ces prix.
De 1953 à 1960, il se consacre exclusivement à la composition.
Il sera aussi critique pour Lidove noviny et professeur de composition à l'académie de musique Janacek (1961-1970).