Le Journal

Jean-Claude Malgoire, 5 ans

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Hautboïste et musicologue, le  chef d'orchestre français  Jean-Claude Malgoire est né le  à Avignon et décédé le  dans le 14e arrondissement de Paris.

Rappel pour les plus jeunes

Né d'un père magasinier et d'une mère d'origine italienne, Jean-Claude Malgoire commence ses études musicales au conservatoire d'Avignon. À 16 ans, il monte à Paris où, en 1957, « sans famille et sans le sou », il est admis au Conservatoire de Paris où, à vingt ans4, il obtient un premier prix de hautbois et de musique de chambre. Il entame alors une carrière d'instrumentiste.

À l'issue de son service militaire, il intègre l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire2. En 1966, il fonde avec un groupe d'amis Le Florilegium musicum de Paris avec qui il enregistre quelques disques pour CBS Classique (Musique pour les instruments anciens [Musique instrumentale des xve et xvie siècles], Musique pour le Camp du Drap d'Or…), puis La Grande Écurie et la Chambre du Roy, un des premiers ensembles de musique spécialisés dans l'interprétation du répertoire baroque sur instruments d'époque en France.

En 1967, il rejoint le tout nouvel Orchestre de Paris dirigé par Charles Munch qui le nomme alors cor anglais solo, une place qu'il occupe durant sept ans aux côtés des hautboïstes Maurice Bourgue et Jacques Chambon. L'année suivante, il reçoit ex-æquo le deuxième prix du Concours international d'exécution musicale de Genève, le premier prix n'étant pas attribué.

En 1970, ce musicien curieux, éclectique et également passionné de musique contemporaine7 joue la création française de Sequentia VII de Luciano Berio et, en 1972, devient soliste de l'Ensemble 2e2m. En plus de son activité de chef d'orchestre avec La Grande Écurie et La Chambre du Roy, il joue dans de grands orchestres symphoniques sous la direction, entre autres, de Seiji Ozawa et de Herbert von Karajan.

À partir de 1975, il enregistre de nombreux opéras dont de nombreuses premières mondiales (Rinaldo de Haendel ; Alceste de Lully...) exclusivement sur instruments anciens. Il donne pour la première fois depuis sa création en 1693, en concert radiophonique, Médée de Marc-Antoine Charpentier. De cette pratique, il a fait la connaissance dès 1965 dans la Société de musique d'autrefois, fondée en 1925 par la musicologue et directrice du musée d'instruments du Conservatoire de Paris Geneviève Thibault, Comtesse de Chambure (1902-1975), qui assurait la mise à disposition d'« instruments authentiques », de traités musicaux et de partitions anciennes. En 1981, ce pédagogue reconnu devient directeur artistique de l'Atelier lyrique de Tourcoing lors de sa fondation et y développe une approche singulière et novatrice, une scène originale « d'art et d'essai »7 où il propose un répertoire diversifié.

En 1993, il est distingué pour son Montezuma de Vivaldi et, en 2003, pour sa trilogie Mozart-Da Ponte de 1994.

À l'opéra et au théâtre, Jean-Claude Malgoire collabore régulièrement avec des metteurs en scène comme Gildas Bourdet (Catone in Utica à l'Opéra-Comique, L'Histoire du soldat d'Igor Stravinsky, Der Jasager de Kurt Weill), Pierre Constant (Trilogie Mozart-Da Ponte, prix du meilleur spectacle lyrique 1995), Christian Schiaretti (Mère Courage et ses enfants et L'Opéra de quat'sous au TNP Villeurbanne.

Avec La Grande Écurie et la Chambre du Roy, dès 1971 il s'attache à faire connaitre l'œuvre de Marc-Antoine Charpentier alors en pleine découverte (7 enregistrements), puis de plus en plus il s'oriente vers le répertoire romantique et moderne, toujours sur instruments anciens (« année Berlioz » pour la saison 2002-2003 de l'Atelier lyrique de TourcoingPelléas et Mélisande à Tourcoing en 2015, Tannhäuser en 2016). Il est à l'origine de la redécouverte de compositeurs comme Sigismund Neukomm, dont il enregistre le Requiem, et Théodore Dubois (il recrée Aben Hamed à Tourcoing en 20141 et Le Paradis perdu en 2017).

Sa fille Florence poursuit la tradition familiale en tant que professeur de violon baroque à la Haute Ecole de musique de Genève et violoniste de nombreux ensembles, dont La Grande Ecurie et la Chambre du Roy et Les Arts florissants, entre autres.

Le 19 juin 2016, il célèbre le 50e, anniversaire de son orchestre La Grande Écurie et la Chambre du Roy en interprétant le Te Deum de Lully et le Requiem de Campra à la Chapelle royale du château de Versailles, avec la maîtrise de garçons des Petits Chanteurs de Sainte-Croix de Neuilly dirigée par François Polgár.

Au cours de sa carrière, Jean-Claude Malgoire s'est produit lors de plus de 7 000 concerts sur les 5 continents et on dénombre plus de 150 enregistrements à son actif1.

Il meurt le , à 77 ans, des suites d'une complication post-opératoire à l'Institut mutualiste Montsouris de Paris.

Qualité et fidélité à Beaune

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Quand Anne Blanchard a fondé, en 1983, le Festival d’Opéra Baroque de Beaune dont elle assure la direction artistique, elle lui a assigné d'ambitieux objectifs de qualité : "une politique artistique pionnière dans la redécouverte du répertoire lyrique baroque sur instruments d’époque, centrée sur l’excellence des productions, la recréation et la diffusion d’oeuvres inédites d’après les dernières recherches musicologiques ; une politique de chefs invités qui fait appel aussi bien aux chefs les plus réputés qu’aux jeunes chefs de la nouvelle génération ; une politique de repérage des jeunes voix de talent par des auditions en France et en Europe ; une politique de production et de coproduction par la mise en place d’un réseau de diffusion au niveau européen avec les festivals et les maisons d’opéra ; une politique d’enregistrements discographiques de ses événements avec plus de 20 réalisations en relation avec les grandes maisons de disque".
Le Festival est rapidement devenu le festival lyrique européen de référence du répertoire baroque, participant à la “révolution du mouvement baroque” et accompagnant sa diffusion auprès d’un nouveau public en France et en Europe.

C'est donc tout naturellement que le Choeur de Chambre de Namur y a été invité.
En 1999, il s'y produisait pour la première fois, avec Sigiswald Kuijken. Au cours des dix années suivantes, il y est retourné à plusieurs reprises avec d’autres chefs comme Paul Dombrecht ou Christophe Rousset.
Depuis plusieurs années, les relations sont plus étroites et son rôle s'y est renforcé : il s’y rend à la fois avec une production propre -tels les oratorios de Handel dirigés par Leonardo García Alarcón-  mais aussi, deux à trois fois par an, comme chœur invité pour des opéras (Tancredi ou L’Italienne à Alger de Rossini, la Flûte enchantée de Mozart, etc.), sous la direction de chefs comme Dantone, Sardelli, Rohrer ou Spinosi.
Cette année encore, le Choeur y sera dans Theodora de Handel avec Leonardo García Alarcón et dans un programme Mendelssohn avec Rohrer, avant de partir au Québec.
Une alchimie de qualité et de fidélité qui n'a d'égale que celle qui s'est développée avec le  Festival d’Ambronay depuis 1993.

Le Concours de Montréal 2023, on en sait davantage

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Le Concours de Montréal a communiqué l'ordre de passage des concurrents au premier tour. Celui-ci débutera le 25 avril à 14:00 et, le même jour à 19:30, notre compatriote Paulinevan der Rest se présentera en trosième position.

Pour rappel, Pauline van der Rest est née à Bruxelles en 2004. Elle a commencé le violon à l’âge de 7 ans avec Igor Tkatchouk, d’abord en privé et, à partir de  2016, comme "Jeune Talent" à l'IMEP à Namur.
En 2020, elle a commencé à étudier avec Boris Garlitsky, et elle a rejoint sa classe de baccalauréat à la Folkwang University of the Arts en 2021.

On connaît désormais le programme qu'elle a proposé :
En première épreuve :
- J.S.Bach : Partita pour violon no 2 en ré mineur, BWV 1004 (Chaconne)
- N. Paganini :  Caprice pour violon solo no 11 en do majeur, op. 1
- M. Ravel Rhapsodie pour violon et piano, M. 76 (Tzigane)
Pour la demi-finale :
- Beethoven : Sonate pour violon no 3 en ré-bémol majeur, op. 13
- Luna Pearl Woolf : L’Inconnu.e bouleversant.e
- S. Prokofiev : Sonate pour violon no 2 en ré majeur, op. 94a
-E. Ysaye : Sonate pour violon no 5, op. 27.
En vue de la Finale :
Le Concerto pour violon en ré mineur, op. 47 de jean Sibelius

Elle sera accompagnée par le pianiste  Philip Chiu.
Loué pour la virtuosité, la couleur et la sensibilité de son jeu, pianiste incroyablement à l'écoute, Philip Chiu est l’un des chambristes canadiens les plus demandés

Le Concours annonce aussi un changement à la Présidence du jury :
Zarin Mehta, empêché pour des raisons de santé, sera remplacé par Richard Rodzinski, un ami fidèle du CMIM.

 

 

 

 

 

Eric Lacrouts et Jean-Baptiste Fonlupt dans Franck et Fauré à l'IMEP

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Le jeudi 20 avril à 20:00, Eric Lacrouts, violon solo de l’Opéra de Paris, et Jean-Baptiste Fonlupt au piano proposeront un programme consacré à César Franck (Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 8) et Gabriel Fauré (Sonate pour violon et piano n° 1 en la majeur, op. 13).

Les oeuvres

César Franck et Gabriel Fauré ont été tous deux des artisans essentiels de la renaissance de la musique de chambre en France dans les dernières décennies du XIXe siècle. Le jeune Gabriel Fauré, jusqu’alors auteur de quelques ravissantes mélodies, encore organiste et chef de chœur à la Madeleine, fut nommé secrétaire de la Société en 1874. Et c’est pour elle qu’il composa son premier chef-d’œuvre, au charme profond et tenace, élégante et sensible, la Sonate pour violon et piano en la majeur. La nouvelle musique de chambre française voit ainsi le jour. Fauré, par son inspiration mélodique est le digne successeur de Schumann et Mendelssohn.

Neuf ans après la première sonate de Fauré, Franck compose sa propre sonate, l’un des opus pour violon et piano les plus joués aujourd’hui. Composée en 1886, entre les deux sommets fauréens, la Sonate en la majeur fait partie de cette incroyable moisson tardive de César Franck, trouvant sa voix la soixantaine venue, après une riche carrière de compositeur et d’organiste (il est titulaire du Cavaillé-Coll de Sainte-Clotilde). Et c’est pour Eugène Ysaÿe, belge comme lui et plus grand violoniste du temps, qu’il compose sa sonate. En quatre mouvements, elle témoigne d’une liberté inouïe, même si la filiation beethovénienne est claire (avec l’opus 101 par exemple). Proust, qui aimait passionnément cette œuvre et qui en fit l’un des modèles (sans doute le principal) pour la Sonate de Vinteuil, pouvait écrire : Par là, la phrase de Vinteuil avait [...] épousé notre condition mortelle, pris quelque chose d’humain qui était assez touchant... (cf. Christophe  Ghristi)

Les interprètes

Né en 1976 au sein d’une famille de musiciens, Éric Lacrouts commence l’étude du piano et du violon dès l’âge de six ans. Après avoir obtenu les plus hautes récompenses de violon (classe de Jacques Ghestem) et musique de chambre (classes de Régis Pasquier et Itamar Golan) au CNSM de Paris, il intègre son très sélectif cycle de perfectionnement. À l’issue de ses études en France, il aiguise son jeu auprès d’Igor Oistrakh, Yair Kless, Hermann Krebbers, Philippe Hirshorn et Joseph Silverstein.Il se produit dans de nombreux festivals européens entouré d’artistes tels que Salvatore Accardo, Bruno Giurana, Antonio Meneses, Régis et Bruno Pasquier, Denis Pascal et Cédric Tiberghien. Éric Lacrouts est le dédicataire et le créateur d’œuvres de Lucien Guérinel, Gérard Gastinel et Emmanuel Séjourné. Au disque, ses sonates d’Ysaye pour violon seul (label Klarthe) sont saluées par la critique. Il est violon solo de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris et membre depuis 2010 du World Orchestra for Peace sous la direction de Valery Gergiev.
Éric Lacrouts joue un Guarneri de 1730 et un archet de Christian Barthe de 2015.

Récemment invité de prestigieux orchestres tels que l’Orchestre du Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev ou l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine sous la direction de Paul Daniel, le pianiste Jean-Baptiste Fonlupt a étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Bruno Rigutto et à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin dans la classe de Michael Endres. Il a également reçu l’enseignement de Georges Pludermacher, de Yonty Solomon au Royal College of Music de Londres et d’Elisso Virssaladze au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou. Il se produit régulièrement dans de grands festivals en France et dans de nombreux pays : Italie, Belgique, Allemagne, Etats-Unis, Corée-du-Sud,... Il est familiers de grandes salles telles le Théâtre des Champs-Elysées, l’Auditorium de Bordeaux, le Beijing Forbidden City Concert Hall, le Salamanca Hall au Japon et le Simon Bolivar Concert Hall à Caracas. Sa discographie va des sonates de Carl Philipp Emanuel Bach aux pièces rares de Franz Liszt, auxquelless s’ajoutent des enregistrements consacrés à Frédéric Chopin, Robert Schumann et, dernièrement; aux Ballets d’Igor Stravinsky, Sergueï Prokofiev et Maurice Ravel pour le label La Dolce Volta. Passionné par la transmission, il enseigne actuellement à l’IMEP de Namur et au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison.

Éric Lacrouts et Jean-Baptiste Fonlupt ont tous deux enregistré les deux sonates de Fauré et celle de Franck. Ils proposent des interprétations modernes, remarquablement pensées et exécutées, dans une prise de son de première qualité. "Avec ce nouvel enregistrement, nous tenons un nouveau jalon absolument remarquable de l’histoire de l’évolution des interprétations de ces œuvres". ( Jacques-Philippe Saint-Gerand) (Label : Polymnie, 2022).


Salle de concert de l’IMEP

Tarif : 15€ - 10€ (60+) - gratuit (-26 ans)
Réservations obligatoiresbilletterie@imep.be ou 081 73 64 37

Départs de Vienne

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Le chorégraphe Martin Schläpfer (63 ans) a annoncé qu'il ne prolongerait pas son contrat de chef de ballet et de chorégraphe en chef de l'Opéra national de Vienne, qui court jusqu'à l'été 2025. Il n'a pas accepté la proposition de prolongation de contrat qui lui a été faite. Schläpfer avait pris le poste de chef en 2020. Auparavant, il était directeur de ballet et chorégraphe en chef à la Deutsche Oper am Rhein.
Il y a quelques mois, on avait appris que le contrat du directeur musical Philippe Jordan, qui expirait également en 2025, ne serait pas prolongé.

"Nouvelle expérience auditive" : le Philharmonic Brass donne ses premiers concerts

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C'est un mélange philharmonique avec des ingrédients de Vienne et de Berlin qui donne ses premiers concerts à la mi-avril : des membres des Orchestres Philharmoniques de Vienne et de Berlin se sont réunis pour l'ensemble Philharmonic Brass afin de proposer une "nouvelle expérience auditive passionnante". Les 16 instrumentistes à vent et les quatre percussionnistes se produiront pour la première fois le 19 avril dans la Stefaniensaal de Graz, puis à Eisenstadt et au Musikverein de Vienne.

Le projet est parrainé par Riccardo Muti et Tugan Sokhiev.
On entendra des "arrangements sur mesure" d'œuvres de Dmitri Chostakovitch, Giuseppe Verdi, Antonín Dvorárk ou John Williams.

Yannick Nézet-Séguin à Schönbrunn

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Le concert nocturne d'été de l'Orchestre Philharmonique de Vienne dans le parc du Château de Schönbrunn aura lieu le 8 juin et sera dirigé par Yannick Nézet-Séguin.
Elina Garanca chantera en soliste trois airs de Carmen (Bizet), de Sapho (Gounod) et de Samson et Dalila (Saint-Saëns).

Cette année, l'accent sera mis sur des œuvres allant du romantisme français à l'impressionnisme, a annoncé le directeur de l'Orchestre philharmonique de Vienne, Daniel Froschauer. Pour la première fois, nous avons inscrit au programme une œuvre de Lili Boulanger, une émouvante description de la nature par la jeune compositrice et première femme lauréate du prestigieux Prix de Rome en 1913.
L'oeuvre sera dédiée à la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Grosse journée pour Antonio Pappano

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Le 6 mai, Sir Antonio Pappano sera à la tête du Coronation Orchestra pour le sacre de Charles III d’Angleterre à l’Abbaye de Westminster. Une consécration de plus pour le chef d’orchestre et directeur artistique du Royal Opera House Covent Garden.

Moins de deux heures plus tard, il sera dans la fosse pour la neuvième des douze représentations de Turandot (Puccini) est l’affaire du moment.
A 63 ans, c’est la première fois que le Britannique d’origine italienne le dirigeait en fosse dans un théâtre. Il vient d’en publier un magnifique enregistrement chez Warner Classics.

Les "12 violoncellistes de l'Orchestre Philharmonique de Berlin" sont en deuil.

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Rudolf Weinsheimer, qui a longtemps joué à l'Orchestre Philharmonique de Berlin, faisait partie des fondateurs des "12 violoncellistes". Il est décédé mardi à Berlin à l'âge de 91 ans.

Le violoncelliste Rudolf Weinsheimer a fait partie de l'Orchestre Philharmonique de Berlin de 1956 à 1996. Il était l'un des musiciens polyglottes et charismatiques de l'ère Karajan. Weinsheimer était un artiste capable de rassembler les gens. Né en 1931 à Wiesbaden, il faisait partie de la génération des fondateurs des "12 violoncellistes de l'Orchestre Philharmonique de Berlin", devenus célèbres dans le monde entier.

Rudolf Weinsheimer avait intitulé son livre de souvenirs "Le septième violoncelliste" en 2019. Au début, les 12 violoncellistes étaient encore placés de manière fixe. En juillet 1966, Weinsheimer avait invité trois collègues violoncellistes à jouer en quatuor en guise de cadeau d'anniversaire.
Six ans plus tard, les "12 violoncellistes de l'Orchestre philharmonique de Berlin" sont nés au Mozarteum de Salzbourg. L'ensemble a rapidement fait fureur et a fait des émules. Lorsqu'en 1992, Zehlendorf -où résidaient à l'époque la plupart des violoncellistes de l'orchestre- fêta anniversaire, il fut décidé d'organiser une fête du violoncelle : 341 violoncellistes se retrouvèrent devant le Nouveau Palais à Potsdam.
La même année, les "12 violoncellistes" donnèrent un concert privé dans le palais de l'empereur japonais, lui-même violoncelliste. Weinsheimer s'était engagé de diverses manières pour l'amitié germano-japonaise.

Manon sans filtre à Barcelone

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Du 20 avril au 3 mai, le Gran Teatre del Liceu (Barcelone) accueillera la production d'Oliver Py de Manon de Massenet, avec Nadine Sierra et Michael Fabiano dans la distribution principale et Marc Minkowski à la tête de l'Orchestre Symphonique et du Chœur du Gran Teatre del Liceu.

La production de Py, explique le Liceu, situe l'action de Manon dans le quartier chaud et animé où toute la dimension lascive est montrée sans aucun filtre, ce qui permet de présenter de nombreux personnages sous leur vrai jour. Guillot de Morfontaine, par exemple, est un prédateur sexuel, Monsieur de Brétigny est un proxénète à la morale inexistante protégé par son argent, tandis que les actrices, Pousette, Javotte et Rosette, sont dès leur première apparition trois prostituées de rue. La réflexion de Py est évidente : pourquoi cacher par une rhétorique inutile ce qui est évident à l'œil nu ? Alors, quand le luxe et la joie sont au rendez-vous, la scène s'illumine de néons colorés et l'action défile à une vitesse folle : Py nous ramène dans les bordels, les casinos. Mais c'est la tournure narrative de la pièce, le contraste, la transition abrupte de la joie à la défaite, que Py nous fait vivre dans une production aussi sexy que sinistre.