Le Journal

A l'Opéra de Rome

par

Le Sicilien Francesco Giambrone est confirmé à la tête de l'Opera di Roma.

Doté d'une longue expérience de l'administration des arts, Francesco Giambrone (64 ans) est actuellement au Teatro Massimo de Palerme. Il lui reviendra de nommer un directeur artistique aux côtés du nouveau directeur musical, Michele Mariotti.

Marc Niemann à Montepulciano

par

Marc Niemann (48 ans), directeur musical du Stadttheater Bremerhaven et chef principal de l'Orchestre Philharmonique de Bremerhaven, a été nommé directeur musical du Festival italien Cantiere Internazionale d'Arte di Montepulciano.
Depuis sa création en 1976 par le compositeur Hans Werner Henze, le Cantiere Internazionale d'Arte compte parmi les principaux festivals de musique européens consacrés à l'art contemporain et la promotion des jeunes musiciens.

Après une formation de pianiste et de chef d'orchestre à Hanovre, Lübeck et Berlin, Marc Niemann a entamé une carrière de chef d'orchestre classique, passant par Lübeck, Eutin, Braunschweig, Pforzheim et Cottbus, où il s'est forgé un vaste répertoire dans de nombreux genres. Niemann a bénéficié d'une bourse de la Fondation Oscar et Vera Ritter, de la Fondation Richard Wagner et de la Fondation Max Grünebaum.
Il a été invité à diriger de nombreuses ensembles dont la Staatskapelle Halle, l'Orchestre Symphonique de Brandebourg, le Loh-Orchester Sondershausen, l'Orchestre Symphonique de Berlin, l'Orchestre Philharmonique d'Altenburg-Gera, l'Orchestre Philharmonique de Bielefeld, la Philharmonie Rhénane de Coblence, l'Orchestre Symphonique de Wuppertal, la Philharmonie Robert Schumann de Chemnitz, la Nouvelle Philharmonie de Westphalie, l'Académie de Chambre de Potsdam, la Staatskapelle Schwerin, l'Opéra de Chambre du château de Rheinsberg et le Beethovenfest de Bonn.

Depuis la saison 2014-15, Niemann est directeur musical de l'Orchestre Philharmonique de Bremerhaven avec lequel il boucle l'enregistrement des symphonies de Beethoven et celui de deux symphonies de la compositrice allemande Emilie Mayer.

Le rossignol cubain s'est envolé

par

La soprano colorature Maria Remolá, connue sous le nom de Rossignol cubain, est décédée dans une maison de soins de Saint-Domingue à l'âge de 91 ans.

Bien connue des amateurs de suraigus stratosphériques, le soprano nait le 7 décembre 1930, une date prémonitoire pour une future chanteuse puisqu’il s’agit de la date traditionnelle d’ouverture de la Scala de Milan.
En 1952, Maria Remolá souhaite rendre visite à une de ses tantes établie à Cuba. Comme cela se pratiquait dans les pays communistes à l’époque, c’est sa tante qui l’invite officiellement pour 15 jours mais décidera de s’y installer définitivement avec sa famille.
María Remolá commence des études de chant avec Francisco Fernández Dominicis (1883-1968), un ancien ténor cubain qui connut une certaine carrière internationale : il avait débuté à la Scala en 1914, à l’Opéra-comique en 1916, à Monte-Carlo en 1917. Toscanini l’avait choisi comme Fenton à Milan en 1921. Il était revenu à Cuba en 1930.
Remolá se perfectionne ensuite avec le soprano bulgare Liliana Yablenska.
Ses débuts professionnels ont lieu en 1958 avec la compagnie Aguilá-Martelo, dans le rôle-titre de Marina d’Emilio Arrieta (zarzuela en deux actes révisée en opéra en trois actes). Elle fait partie des fondateurs du Teatro Lírico Nacional, avec lequel elle interprète un grand nombre d’opéras (Rigoletto, Don Pasquale, Il Barbiere di Siviglia, La Traviata, Lucia di Lammermoor…), des zarzuelas (Los Gavilanes, Bohemios, Doña Francisquita, Maria de la O…) et des opérettes (Le Comte de Luxembourg, La Veuve joyeuse, Princesse Czardas…).
Surnommée le Rossignol cubain, sa carrière devient internationale (surtout de l’autre côté du rideau de fer) : elle chante en URSS, en Bulgarie, en Mongolie, au Viet Nam, en Corée ou au Mexique, mais aussi aux Etats-unis et en France. Son registre suraigu est particulièrement étendu et le contre-sol ne lui fait pas peur. Elle couronne même « Ah vous dirais-je Maman » d’un contre si. Néanmoins, sa voix dispose d’une certaine aisance dans le grave, ce qui lui permet de chanter des rôles plus lyriques (Liu par exemple) quoique son médium soit un peu blanc.
Elle se consacre aussi à la musique populaire latino-américaine, et en particulier cubaine (des tubes de l'époque comme Siboney), à la radio, à la télévision et même dans des cabarets, et ce jusque dans les années 80.
Elle était mariée au compositeur cubain Felix Guerrero qui dirigea également l’orchestre de l’opéra de La Havane dans les années 60. Elle s’établit plus tard à Saint-Domingue où elle enseigna le chant.

 

Maria Rosa Coccia honorée à Madrid

par

Patrimonio Nacional a clôturé sa saison par un concert consacré aux œuvres inédites de la Romaine Maria Rosa Coccia, première femme à avoir obtenu le titre pour exercer professionnellement en tant que musicienne dans sa ville natale : une sélection d'arias et de duos de la cantate Iphigénie.

La partition de la cantate est conservée à la Bibliothèque royale et a été composée en 1779 pour la princesse des Asturies de l'époque, María Luisa de Parma. Cependant, l'œuvre est restée anonyme pendant près de 250 ans, depuis son entrée à la Bibliothèque royale en tant que partie de la collection de musique de la Chambre royale au 18e siècle. Son identification a été rendue possible grâce à l'apparition aux enchères d'un livret portant le même titre, le même type d'écriture et la même reliure, et dans lequel il était fait référence à l'auteur.

Maria Rosa Coccia compte parmi les plus importants compositeurs italiens du XVIIIe siècle. Enfant prodige de la musique, elle compose à 12 ans six sonates pour clavecin dédiées au prince anglais Charles E. Stuart. À 13 ans, elle a créé une autre de ses œuvres à l'oratoire de San Filippo Neri à Rome, une ville où les femmes n'avaient pas le droit d'assister à de telles représentations. Son intelligence et sa détermination lui ont permis de surmonter les obstacles que les femmes de l'époque rencontraient pour faire carrière dans la musique. En fait, elle a été la première femme à obtenir le titre de Maestro di Capella à Rome, qui était indispensable pour devenir un musicien professionnel dans la ville. Et le deuxième à être admis à l'Académie philharmonique de Bologne en 1779.

Elle a dédié des œuvres aux membres de l'élite européenne, en particulier aux femmes, pour en assurer la diffusion. C'est le cas d'Iphigénie, dédiée à Maria Luisa de Parme. Le fait que le système ait fonctionné montre l'importance des réseaux de femmes dans la protection et la promotion de l'activité professionnelle d'autres femmes.

La rumba congolaise à l'Unesco

par

La rumba congolaise fait désormais officiellement partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
L'Unesco, réunie cette semaine pour étudier une soixantaine de candidatures, a annoncé mardi que la rumba congolaise était admise sur sa liste. Elle y rejoint la rumba cubaine et, pour l'Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique ou les tambours du Burundi.

A Kinshasa et Brazzaville, les spécialistes situent les origines de la rumba dans l'ancien royaume Kongo, où l'on pratiquait une danse appelée Nkumba, qui signifie "nombril", parce qu'elle faisait danser homme et femme nombril contre nombril.

Avec la traite négrière, les Africains ont emmené dans les Amériques leur culture et leur musique et fabriqué leurs instruments, rudimentaires au début, plus sophistiqués ensuite, pour donner naissance au jazz au nord, à la rumba au sud. Avant que cette musique soit ramenée en Afrique par les commerçants, avec disques et guitares.

La rumba dans sa version moderne a une centaine d'années. C'est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, de "résistance et de résilience", de "partage du plaisir aussi", avec son mode de vie et ses codes vestimentaires ("la sape").

 

Confirmations au Teatro Real de Madrid

par

Cinq mois après que le conseil d'administration du Teatro Real ait réélu Gregorio Marañón à la présidence de l'institution pour un nouveau mandat de cinq ans, la plus haute instance dirigeante du théâtre a approuvé son plan stratégique pour les cinq prochaines années.
Helena Revoredo de Gut a été confirmée en tant que vice-présidente du conseil d'administration. Les mandats d'Ignacio García-Belenguer, directeur général, et de Joan Matabosch, directeur artistique, sont confirmés jusqu'en décembre 2026. Celui d'Ivor Bolton, directeur musical, jusqu'en juillet 2025.

 

Karl Heinz Wahren est décédé

par

Le compositeur et pianiste Karl Heinz Wahren est décédé mardi à Berlin à l'âge de 88 ans. C'est ce qu'a annoncé l'Association allemande des compositeurs, dont Wahren a été pendant de nombreuses années le président et le président d'honneur.

Né en 1933 à Bonn, Wahren a grandi à Gera, en Thuringe, où il a suivi des cours de piano et de contrebasse. Après que les conservatoires de Leipzig et de Weimar lui ont refusé l'examen d'entrée, il part pour Berlin-Ouest en 1953. Il y étudie le piano, l'écriture et la composition jusqu'en 1965. De 1961 à 1963, il a également suivi des études privées auprès de Karl Amadeus Hartmann à Munich.

En 1965, Wahren a été l'un des fondateurs du groupe Neue Musik Berlin. Son œuvre comprend des compositions pour orchestres, opéras, formations de chambre et solistes ainsi que des musiques de film. L'artiste, qui a reçu plusieurs prix, a été membre du conseil de surveillance de la GEMA de 1981 à 2003, puis membre honoraire.
De 1990 à 2004, il a été président de l'association des compositeurs, qui l'a nommé président d'honneur en 2004.

Résidence-Tremplin Jean Claude Malgoire : appel à candidature

par

Nos amis de l'Atelier lyrique de Tourcoing font paraître l'appel à projet de la  Résidence-Tremplin Jean Claude Malgoire pour les années  2022-2023.

Depuis 2 saisons, avec la Résidence-Tremplin Jean Claude Malgoire,
l’Atelier Lyrique de Tourcoing soutient les ensembles émergents et
valorise les nouveaux talents. En plus d’un accompagnement complet
et d’une aide financière, le dispositif permet au lauréat de se voir
programmé au cours de la saison et ainsi intégrer un réseau solide. Deux beaux ensembles ont déjà été lauréats :   Les Frivolités Parisiennes en 2021 et Virévolte en 2022.

Plus d'informations sur le site de l'Atelier Lyrique : www.atelierlyriquedetourcoing.fr/residence-tremplin-jean-claude-malgoire/

Autour des Musiciens du Louvre

par

Au moment où Marc Minkowski va quitter l'Opéra de Bordeaux, on apprend que ses Musiciens du Louvre s'entourent de deux nouvelles personalités : l'ancien Premier Ministre français Bernard Cazeneuve en devient le Président (il succède à Pascal Lamy), et Julien Caron qui va quitter le Festival de la Chaise-Dieu pour prendre le poste de  délégué général.
Le Festival va lancer la procédure pour se trouver une nouvelle direction.

La bibliothèque de Hans Werner Henze sera disponible

par

Pendant 50 ans, la propriété de Hans Werner Henze à La Leprara, au sud de Rome, a servi de refuge au compositeur. Non seulement ses œuvres les plus importantes y ont été créées, mais des musiciens, des artistes et des écrivains célèbres comme Ingeborg Bachmann ou Rudi Dutschke y sont venus.
Sa bibliothèque privée a désormais rejoint la bibliothèque musicale de l'école supérieure de musique de Detmold où elle sera disponible à des fins scientifiques pour mieux comprendre le travail de Henze lui-même, mais aussi l'ensemble du discours politique et philosophique de l'après-guerre.

Cette initiative est due au  Dr Antje Tumat, professeur et directrice du séminaire de musicologie de Detmold/Paderborn, qui, en tant que membre du comité consultatif de la fondation Hans Werner Henze, s'est engagée, après la vente de la propriété, à transférer les biens privés du compositeur à la bibliothèque musicale de Detmold.

Antje Tumat, qui a déjà multiplié les recherches sur Henze, poursuit le projet d'une édition numérique des lettres. Un premier échantillon de lettres inédites est prévu dès 2022 dans le cadre d'une coopération avec l'Université de Paderborn à l'occasion de son 50e anniversaire.

Hans-Werner Henze, décédé en 2012 et dont les œuvres ont résolument marqué la musique jusqu'au XXIe siècle, est originaire de Gütersloh où, en 2020, la place devant le théâtre a reçu le nom de  "Hans-Werner-Henze-Platz".