La première mondiale d'un opéra italien n'est pas un événement fréquent, aussi la représentation de Le ossa di Cartesio, née de la collaboration entre Mauro Cardi, l'un des plus importants compositeurs italiens actuels, et Guido Barbieri, dramaturge et musicologue, voix historique de Rai Radio3, mérite d'être mentionnée.
Il s'agit d'une commande de l'Associazione In Canto et il y aura deux représentations, celle de 11h00 réservée à Opera Scuola, celle de 18h00 ouverte au public.
Avant la représentation de l'après-midi, à 17 h 30, il y aura une rencontre avec les auteurs. Après Terni, la représentation sera reprise à Rome dans le cadre du festival Nuova Consonanza.
Au centre de cet ouvrage se trouve l'incroyable histoire du crâne de Descartes. Le grand philosophe et mathématicien français est mort à Stockholm en 1650 et les causes de sa mort sont encore entourées de mystère. Quelques années après sa mort, son crâne a été volé et depuis lors, il a été acheté et vendu plusieurs fois par diverses personnes, chacune d'entre elles se sentant autorisée à y graver sa propre signature, sa devise ou sa pensée.
Dans l'opéra, explique Guido Barbieri, auteur du livret, nous imaginons que Descartes lui-même, après sa mort, reconstruira ces événements et rencontrera les ombres des personnages qu'il avait déjà rencontrés au cours de sa vie : la reine Christine de Suède, son empoisonneur présumé, l'abbé Viogué, Helèna, la mère de sa fille unique, son médecin personnel van Wullen et le capitaine suédois Planstrom qui a volé son crâne. Ce sont les ingrédients idéaux pour une sorte de roman policier du XVIIe siècle avec un fort impact dramaturgique.
Mais c'est aussi, ajoute le compositeur Mauro Cardi, une œuvre sur la beauté du raisonnement spéculatif, de la "méthode" et des symétries, une œuvre qui se déroule, visuellement aussi, le long des trajectoires et des croisements entre les passions -l'une des dernières œuvres du philosophe s'intitule Passions de l'âme- inscrites dans le plan cartésien. Les six "chapitres" de l'œuvre sont ponctués de citations de musiques de Haendel, Sigismondo D'India, Claudio Monteverdi, Barbara Strozzi et Domenico Mazzocchi, qui tissent avec ma musique un jeu d'effacement et de transfiguration.
Franco Mazzi jouera le rôle de Descartes et la mise en espace est confiée à Enrico Frattaroli. l'Ensemble In Canto sera dirigé trouve un spécialiste de la musique contemporaine, Fabio Maestri.