Le piano suave de Respighi

Ottorino RESPIGHI
(1879 - 1936)
Intégrale de la musique pour piano seul
Michele D’AMBROSIO (piano)
DDD–2016–70’ 59’’ et 62’ 10’’–Texte de présentation en anglais–Brilliant 94442Jusqu’à une date encore récente, la discographie d’Ottorino Respighi se limitait à quelques grands tubes, comme Les Fontaines de Rome (1917), Les Pins de Rome (1924) et La Boutique fantasque (1919), sur des thèmes de Gioachino Rossini, voire les Fêtes romaines, son dernier poème symphonique créé en février 1928 par Arturo Toscanini en personne, à la tête de l’Orchestre Philharmonique de New York. En quelques années, cette discographie s’est considérablement enrichie, et pour le plus grand bonheur des mélomanes car le compositeur italien (il est né à Bologne, et non pas à Rome, ainsi qu’on serait tenté de le croire) est un artiste authentique, qui fait passer dans la plupart de ses œuvres, et quel que soit le genre qu’il aborde, un sens mélodique d’une extrême richesse.
Les deux disques édités ici par Brilliant contiennent pour la première fois l’intégralité de sa musique pour piano seul, soit treize pièces de longueur inégale écrites entre 1895 et 1919. En les écoutant, on sent qu’Ottorino Respighi a une parfaite connaissance du clavier et qu’il a lui-même été un remarquable pianiste, lui qui, de 1903 à 1908, a mené une carrière de violoniste et qui a également été altiste au sein d’un quatuor de sa ville natale. Ce sont presque tous des chants -des airs chantants, élégants, gracieux et souvent suaves. Rien de révolutionnaire, non. Rien non plus de très audacieux. Mais qu’importe puisqu’elles apportent du pur plaisir, une dimension à laquelle Ottorino Respighi a été attentif toute sa vie durant et qui lui vaut de ne pas être tombé dans le populeux purgatoire de la musique. Pur plaisir que dans une interprétation chatoyante, le pianiste romain Michele D’Ambrosio, qui a notamment travaillé avec Aldo Ciccolini, restitue à tout instant.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 6 – Répertoire 9 – Interprétation 9