Loin des larmes et du cœur
Franz SCHUBERT
(1797 - 1828)
Schwanengesang D 957 - Klavierstück D 946/2
Stephan GENZ baryton, Michel DALBERTO, piano
2017- 66'29- Présentation et livret en français, anglais, allemand- chanté en allemand-Aparte AP151Dès le premier Lied, Liebesbotschaft, la joie promise par la rencontre de ces deux admirables musiciens autour du dernier Schubert fait place au doute. Car le duo s'avère en fait trio avec un Bösendorfer dont l'image sonore riche, opulente, cérémonieuse même, absorbe à son profit tout l'espace. On comprend ce qui a pu séduire les deux artistes dans les qualités indiscutables d'un tel partenaire instrumental. Certes Michel Dalberto dompte la bête, la conduit où il veut, toujours fluide et éloquent. Mais on peut tout de même se demander s'il n'y a pas là erreur de casting : avec le choix d'un instrument aussi extraverti pour plonger au plus intime de Schubert. Même le Klavierstück (D 946 N°2) s'alourdit d'un spectre pesant en dépit du chant large et souple déployé par le pianiste finalement tenté comme son partenaire par un certain maniérisme. Alors, la voix paraît lointaine, presqu'apeurée dans ce monde fantastique et qui pourtant nous intrigue. Donnant l'impression d'être « de trop », le chanteur est incité par cet excès de présence sonore à arrondir exagérément son émission et adopter des tempi (Abschied ) express. Au détriment de l'émotion qui devrait sourdre de la simplicité et d'une forme de dénuement jointe à ce velouté du timbre qui fait penser à Dietrich Fischer Diskau et auquel on revient décidément toujours.
Bénédicte Palaux Simonnet
Son 7 - Livret 9 - Répertoire 9 - Interprétation 7