Minnaar mêle douceur et enchantement

par

Ludwig van Beethoven
(1770 – 1827)
Concertos pour piano n. 1 (opus 15) et 2 (opus 19)
Hannes Minnaar (piano) et The Netherlands Symphony Orchestra, dir. : Jan Willem de Vriend
2016 – SACD – Textes de présentation en anglais et allemand – Challenge Classics CC72712Nous retrouvons avec plaisir le pianiste Hannes Minnaar, troisième lauréat très remarqué du Concours Reine Elisabeth 2010, qui poursuit sa collaboration avec The Netherlands Symphony Orchestra placé sous la direction de Jan Willem de Vriend, dans la suite de l’intégrale des concertos pour pianos de Beethoven. Le pianiste apprécie beaucoup ce compositeur et en a par ailleurs enregistré les sonates pour violon avec Isabelle van Keulen. Cette fois, il interprète donc les deux premiers concertos. Précisons-le d’emblée : cette version n’aura pas à rougir parmi ses nombreuses concurrentes. Dès l’entame du Deuxième Concerto, on ne peut que constater les qualités du Netherlands Symphony Orchestra (aussi appelé Orkest van het Oosten) qui expose, avec une touchante simplicité, le premier thème de la très longue introduction orchestrale. Le piano fait alors son entrée et Hannes Minnaar n’aura de cesse, tout au long du mouvement et dans la longue cadence que Beethoven écrivit en 1809, de nous enchanter par des phrasés déjà très romantiques. Romantique, l’Adagio l’est tout particulièrement dans ce concerto : le thème très simple est exposé par l’orchestre, puis repris et développé par le piano qui fait preuve ici d’une infinie douceur ; et nous nous sentons complètement éloignés de la veine classique de Beethoven qui semble alors bel et bien achevée. Mais c’est sans compter le Rondo qui ressemble bien davantage à celui du Premier Concerto et aux œuvres plus classiques du compositeur ; le soliste interprète ce mouvement plus dynamique et rythmique en conservant son toucher doux et enchanteur, ne se faisant jamais excessif d’aucune manière.
Vient ensuite le Premier Concerto qui apparaît d’emblée plus classique, même dans sa structure, dans une veine plus mozartienne. Dans l’introduction, les choix de l’orchestre nous apparaissent plus clairs que dans le Deuxième Concerto, puisque les cuivres et timbales d’époque sont facilement perceptibles. Dans ce premier mouvement, tout comme dans le Largo ou le Rondo, Hannes Minnaar ne cessera de nous ravir : un son toujours beau et discret, une musique intelligente, sans excès ni superficialité. Assurément, ce deuxième volume consacré aux concertos de Beethoven plaira tout autant que le premier.
Guillaume Knop, Reporter de l’IMEP

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