Originals and beyond ? Vrai ou faux ?

par

Originals and Beyond
Original transcriptions for piano duo
Arnold SCHÖNBERG (1874-1951)
Symphonie de chambre n°1, op. 9
Ludwig Van BEETHOVEN (1770-1827)
Grande Fugue, op. 134
Robert SCHUMANN (1810-1856)
Symphonie n°2 en do majeur, op. 61
Duo Norie TAKAHASHI et Björn LEHMANN, piano
2014-DDD-72'49''-Texte de présentation en allemand et anglais - 1 CD Audite 97.706

Des originaux et encore plus ? Certes, on n'est pas ici dans un retour à l'authenticité des versions originales. Mais on retrouve bien la vieille tradition des "quatre mains". Combien de pianistes n'ont-ils pas découvert les symphonies de Haydn, de Mozart, de Beethoven ou de Schubert dans les légendaires transcriptions pour piano à quatre mains de Hugo Ulrich chez l'éditeur Peters de Leipzig ? L'absence de supports audio à la fin du XIXe et au début du XXe siècle a imposé la nécessité de ce type de transcriptions pour deux ou quatre mains et un ou deux pianos. Dans cet enregistrement du duo Norie Takahashi - Björn Lehmann, l'originalité vient du fait que les transcriptions sont réalisées par les compositeurs eux-mêmes.
C'est Arnold Schönberg qui a l'honneur des cinq premières plages avec sa première symphonie de chambre op. 9. Ecrite pour quinze instruments, huit bois, deux cors et cinq cordes, la symphonie se prête admirablement à la transcription. La grande linéarité de l'approche pré-sérielle de Schönberg à ce moment y trouve une clarté et une lisibilité qui maintient notre intérêt tout au long des vingt-deux minutes de l'écoute.
La grande fugue est encore le sixième mouvement du quatuor en si bémol majeur op. 130 lorsque Beethoven accepte la requête de son éditeur Artaria pour qu'une version pour piano à quatre mains en soit faite. Déçu par la version qui en est faite par Anton Halm, Beethoven écrit sa propre partition qui paraît sous le numéro d'opus 134. La grande fugue originale occupera l'op. 133 lorsque le sixième mouvement de l'op. 130 aura été remplacé par l'allegro que nous trouvons aujourd'hui dans la version finale. L'écriture contrapuntique savante de l'œuvre est superbement mise en valeur par la transcription.
Schumann s'est également chargé lui-même de l'adaptation de trois de ses quatre symphonies ; l'arrangement de la troisième symphonie, la Rhénane, est dû à Carl Reinecke. Schumann, l'orfèvre du piano, crée ici une composition nouvelle où toute sa technique pianistique est maîtrisée. Un beau complément à un corpus pour piano à quatre mains qui n'est guère abondant ; on n'y trouve que les Bilder aus Osten, op. 66 de 1848, les douze pièces op. 85 de 1849, les Ball-Scenen, op. 109 de 1851 et les Kinderball, op. 130 de 1853.
En conclusions, ce sont de nouvelles œuvres qui nous sont ainsi révélées ! Beaux moments de piano !
Jean-Marie André

Son 9 – Livret 9 –  Répertoire 9 – Interprétation 10

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