Ouverture du Festival Musical de Namur: “Un peu comme à la maison”
C’est en quelque sorte le “tube” de la maison que le Festival Musical de Namur offre à son public en guise de concert d’ouverture. Dans la salle bien remplie, on repère facilement ceux qui portent déjà le Diluvio dans leurs coeurs. Alors que Leonardo García Alarcón peut se vanter de l’avoir dirigé à la Chapelle Royale de Versailles deux jours auparavant, il déclare avec affection au public namurois qu’à l’Eglise St-Loup, “on se sent toujours un peu comme à la maison”.
Oublié pendant trois siècles, Il Diluvio Universale de Falvetti est découvert en 2002 puis créé au Festival d’Ambronay en 2010. Il fait depuis lors la fierté du Choeur de Chambre de Namur et de la Cappella Mediterranea et les emmène sur des scènes telles que celles du Châtelet ou du Concertgebouw. Les artistes ne semblent pas du tout lassés de l’oeuvre avec laquelle ils tournent depuis 6 ans; et le public, venu très nombreux, non plus ! Le spectacle est encore plus vivant qu’avant, et les chanteurs profitent bien de l’espace pour livrer une performance particulièrement théâtrale pour un oratorio. Jean-Marie Marchal, directeur artistique du festival et membre du choeur, ajoute avec humour dans son discours d’introduction que “c’est comme une rediffusion de La Grande Vadrouille, on ne s’en lasse pas”.
Parmi les plus acclamés du public, on retrouve par exemple la douce Caroline Weynants et l’élégante Magali Arnault Stanczak. Bien qu’il ait semblé un peu fatigué vocalement, Fabián Schofrin est chaleureusement applaudi par le public pour son inoubliable rôle de la Mort, habillé en Faucheuse, sautillant tambourin à la main. Et comment ne pas mentionner l’éternellement populaire Mariana Flores qui, avec le ténor Fernando Guimarães, forme un sensuel duo de Noé et Rad. Mais celui qui se distingue le plus de l’ensemble, c’est certainement Keyvan Chemirani, percussionniste de tradition iranienne. Ses interventions intrigantes rappellent le carrefour culturel qu’était la Sicile de Falvetti. Cette référence aux sonorités orientales faisait déjà partie du Diluvio à sa création mais elle se prête spécialement bien à la thématique Orient-Occident du festival. Un festival qui commence bien, un public namurois vraisemblablement fidèle… On se dit “à demain” pour retrouver les mêmes artistes et le même compositeur avec Nabucco!
Aline Giaux, reporter de l'IMEP
Namur, le 2 juillet 2016