Quatre cantates du Baroque espagnol, surchauffées à gros feu

par

Cantadas. José de Nebra (1702-1768) : Sinfonia de la Misa a 8 de la Basilica de Guadalupe ; Divina mesa provida ; Suavidad el aire inspire. Francesco Corselli (1705-1778) : Rompa, Señor, mi acento ; Por el bosque del mondo. Nicola Porpora (1686-1768) : Sinfonia en sol mineur opus 2 no 3. Alberto Miguélez Rouco, contre-ténor. Los Elementos. Claudio Rado, Lathika Vithanage, violon. Thomas Chigioni, violoncelle. Teodoro Baù, contrebasse. Chiara Granata, harpe baroque. Deniel Perer, orgue.  2020. Livret en allemand, anglais ; paroles en espagnol, traduction anglaise. 65'67'' . Pan Classics PC 10416 

Deux importants compositeurs de l’apogée du Baroque espagnol au milieu du XVIIIe siècle : le premier plutôt réputé au clavier et actif dans la sphère publique ; le second né Courcelle d’un père maître de danse pour les Farnese, venu de Parme en quête de nouvelles opportunités, se distingua à la Cour madrilène. « Corselli utilise toutes les ressources qu’il déploie dans ses opéras, Nebra écrit dans une manière plus spirituelle et fervente » affirme Alberto Miguélez Rouco dans le livret. Il nous y explique avoir découvert en mars 2020 ces œuvres influencées par la cantate napolitaine, et pour lesquelles il a reconstitué des parties manquantes de violon (Divina mesa provida) ou transposé pour contralto l’air de Suavidad el aire inspire. Le programme vocal est complété par une Sinfonia de Nicola Porpora, éditée à Londres en 1736. 

Malgré l’orchestre fourni qu’entretenait la Real Capilla (Corselli contribua d’ailleurs à l’amplifier et le moderniser, installant basson, alto, et cors), ce CD opte pour un format d’accompagnement chambriste incluant la harpe, et un petit orgue à cinq registres construit et joué par Deniel Perer. L’interprétation ne manque pas d’animation (Hallandose perdida, De alterados elementos) ni d’une certaine tendresse (Confuso Corazon), mais la subtilité fait défaut tant pour la contribution instrumentale que la prestation soliste qui semble forcée et pauvre en couleurs. Cette perception provient aussi voire surtout de la captation : même en modérant l’amplificateur, le niveau d’enregistrement invraisemblablement élevé concourt hélas à écraser les nuances, boursoufler la perspective et durcir le ton. Ce qui prive l’écoute d’une sensualité et d’une finesse pourtant bien nécessaires à ces partitions, au demeurant servies avec chaleur.

Son : 5 – Livret : 9 – Répertoire : 7-8 – Interprétation : 7

Christophe Steyne

 

 

 

 

 

Vos commentaires

Vous devriez utiliser le HTML:
<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.