Raretés pour violoncelle et orchestre en premières mondiales

par

Julius Rietz (1812-1877)
Fantaisie pour violoncelle et orchestre (en la mineur), op. 2
Concerto pour violoncelle et orchestre (en mi majeur), op. 16
Johann Benjamin Gross (1809-1948)
Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur
Klaus-Dieter Brandt, violoncelle, L'arpa festante, Riccardo Minasi
2014-SACD-71'32''-Texte de présentation en allemand et anglais - 1 CD Ars Production ARS 38 113

Rietz et Gross sont plus que probablement des compositeurs inconnus pour nos lecteurs ? Les pianistes devraient pourtant se rappeler le nom de Julius Rietz car c'est lui qui a édité les œuvres de Mendelssohn pour Breitkopf et Härtel. Le répertoire du concerto romantique pour violoncelle et orchestre est fort réduit. On pense à Schumann, Lalo et Dvorak et parfois à Offenbach, Vieuxtemps et Anton Rubinstein. Il y a peu, Gautier Capuçon nous avait révélé le concerto en mi mineur de Victor Herbert antérieur d'un an à celui de Dvorak. C'est maintenant au tour de Klaus-Dieter Brandt de nous plonger dans l'univers inconnu de Julius Rietz et de Johann Benjamin Gross. Cet univers est aussi celui de précurseurs. En effet, les concertos enregistrés ici datent des années 1830 alors que le concerto de Schumann ne verra le jour qu'en 1850. Ils laissent apparaître l'influence évidente de Mendelssohn et de Schumann. Rietz a succédé à Mendelssohn à Düsseldorf et Gross a fréquemment joué en musique de chambre avec Clara Schumann avant d'être engagé à la cour impériale de Nicolas Ier. Les trois œuvres attirent notre attention. Elles démontrent une belle maîtrise de l'instrument. La fantaisie de Rietz - une composition de plus de vingt minutes s'ouvre par une longue cadence du violoncelle et est ensuite structurée dans l'alternance traditionnelle allegro - adagio - allegro molto. Son concerto est plus long, près d'une demi-heure. Il débute également par un lent dialogue entre le violoncelle et l'orchestre qui se poursuit par trois mouvements oscillant entre passages mélodiques et rythmes de danses. Moins étendu et moins développé, le concerto de Gross n'en est que plus virtuose. Ces trois partitions sont certes des curiosités, mais on les écoute avec intérêt. Elles sont d'un romantisme élégant, mélodique et bien orchestrées. Elles devraient être mieux représentées au répertoire de nos conservatoires et instituts supérieurs de musique et figurer plus souvent aux programmes de nos concerts.
Jean-Marie André

Son 9 – Livret 10 –  Répertoire 7 – Interprétation 10

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