«Side by Side» un coup de jeune à la Philharmonie du Luxembourg

par

Modeste Moussorgski: Une nuit sur le Mont chauve (Eine Nacht auf dem kahlen Berge) (arr. N. Rimsky-Korsakov)
Modeste Moussorgski: Tableaux d'une exposition (Bilder einer Ausstellung) (arr. M. Ravel)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Étudiants des Conservatoires du Luxembourg, dir.: Maxime Tortelier

Une jeune clarinettiste vient de terminer son solo, un peu essoufflée mais fière d’elle-même. À ses côtés, dans l’orchestre, un musicien aux cheveux poivre-et-sel se tourne vers elle et lui adresse un affectueux sourire d’encouragement. Voilà sans doute l’image la plus touchante de ce que représente le projet “Side by Side”.
Pour la quatrième année consécutive, cette collaboration entre l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg et les Conservatoires du Grand-Duché a permis à 68 étudiants de vivre une expérience inoubliable sur la scène de la Philharmonie de Luxembourg-Ville. Sous la baguette de Maxime Tortelier, les jeunes se sont mêlés à l’ensemble professionnel dans une interprétation poignante de la Nuit sur le Mont chauve et des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski. Dix contrebasses, une douzaine de clarinettes, 8 percussionnistes,... des effectifs grandioses au service d’une oeuvre grandiose. Le bâtiment lui-même de la Philharmonie, avec ses passerelles, ses rampes, et ses grands espaces, reflète bien l’esprit novateur du projet et les ponts qu’il crée entre les générations. L’effet se note même au niveau du public dont on remarque un certain rajeunissement. Sans pour autant être un spectacle destiné jeune public, ce fut un concert de haute valeur pédagogique et sociale. Quel bonheur de voir des familles entières entrer dans ce pôle culturel européen et s’émerveiller devant la magie de l’orchestre !
Même si les moyens financiers y sont plus élevés qu’en Belgique, nos orchestres auraient intérêt à s’inspirer de tels évènements. Des programmes d’insertion professionnelle voient bien le jour chez nous… mais rarement à une échelle telle que l’orchestre soit à moitié constitué d’étudiants. Et rappelons que les jeunes des Conservatoires luxembourgeois n’ont pas nécessairement une vocation professionnelle dans la pratique de leur instrument car ces établissements équivalent aux académies de chez nous. Inclure davantage les jeunes dans la vie culturelle serait sans aucun doute un bon élément déclencheur pour donner à nos salles de concert le petit coup de pouce (ou, oserais-je dire, le lifting) dont nos salles et nos ensembles ont besoin.
Aline Giaux, Reporter de l’Imep
Luxembourg, Philharmonie, le 27 mai 2016

(Ce concert a été enregistré par radio 100,7 et sera diffusé le 6 juillet 2016 dans le cadre de l’émission «Soirée Philharmonique».)

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