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Intimité de claviers et de violon au Festival de Saintes

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La 48e édition du Festival de Saintes s’est tenue du 13 au 20 juillet, avec une programmation qui garde toujours son identité initiale : La Mecque de musique ancienne. En effet, à ses débuts, dans les années 1970, le Festival a accueilli des chefs de file du mouvement baroque alors encore balbutiant, comme Jordi Saval, William Christie ou encore Philippe Herreweghe. Celui-ci en est devenu le directeur artistique en 1993 et a élargi le répertoire aux musiques classique et romantique. Aujourd’hui, tous les styles et genres sont à l’affiche, de la musique médiévale jusqu’au jazz et aux musiques du monde. Du 17 au 19 juillet, nous avons assisté à trois récitals intimes et envoûtants, par le pianiste Adam Laloum, par les deux clavecinistes Pierre Gallon et Yoann Moulin, et enfin, par le duo violon/piano constitué de Geneviève Laurenceau et David Bismuth.

Lille Piano(s) Festival, grands moments du piano

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L’édition 2019 de Lille Piano(s) Festival fut la dernière concoctée par son fondateur Jean-Claude Casadesus. En effet, le père de l’Orchestre National de Lille, qui demeurait le directeur artistique du Festival, va finalement passer la main dès l’édition prochaine. Pour illustrer cette année-clef, la programmation était particulièrement remarquable avec, notamment, l’entrée de l’orgue dans la programmation.

Récitals d’orgue

C’est à la Cathédrale Notre-Dame de la Treille que les trois récitals d’orgue se sont déroulés. La construction de l’édifice de style néo-gothique mais se servant de technique et de matériel moderne, a débuté en 1854 pour ne se terminer qu’en 1999. La cathédrale possède deux orgues : l’orgue de chœur dû à Cavaillé-Col et date de 1869 et le grand orgue, inauguré en juin 2007 par Jean Gillou. Il s’agit de l’instrument qui se trouvait au studio 104 de la Maison de la Radio à Paris, c'est l’un des plus importants orgues européens. Les récitals ont été donnés sur le grand orgue, tandis que les « préludes » par des élèves du Conservatoire se passaient sur le Cavaillé-Col.

Le 14 juin, Thierry Escaich donne un programme sous le signe de l’improvisation. Son Ouverture improvisée, utilisant des notes rappelant le nom de Chostakovitch, annonce d’emblée la teneur du concert : clarté et virtuosité. Quelques changements au programme permettent d’insérer une improvisation de plus, celle sur le thème initial du Concerto pour violon de Mendelssohn. Celle-ci est merveilleusement… mendelssohnienne, avec toutes les caractéristiques du compositeur comme une figue à veine romantique, des cantilènes à l’instar de Romances sans paroles ou encore un scherzo final et ce, en passant par différentes couleurs instrumentales et orchestrales. Ses idées musicales, d’une richesse impressionnante, s’enchainent de façon si naturelle et si fluide que l’improvisation semble sa langue maternelle. Ses commentaires ponctuent le concert et attirent davantage l’attention de l’auditoire. Après le récital de Ghislain Leroy (titulaire des orgues de Notre-Dame de la Treille) le 16 juin, auquel nous n’avons pas pu assisté, l’un des organistes de Notre-Dame de Paris, Olivier Latry, présente un concert commenté sous le thème de « Bach et les Romantiques ». Son programme est en grande partie constitué de transcriptions, de Schumann, Widor, Liszt, Gigout et, surtout, la Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542 de Bach d’après la version de piano de Liszt réadaptée pour orgue par Olivier Latry. Son interprétation, solennelle, est d'une grande rigueur malgré la fantaisie et le spectaculaire qui caractérisent l’œuvre de Liszt.