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Picture a Day Like This de George Benjamin à l'Opéra Comique

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L’œuvre, qui s’étend sur un peu plus d’une heure, est traversée par une atmosphère perpétuellement mystérieuse et inquiétante. Au commencement, un silence. Ce silence dense et troublant précède le début de l’histoire, instaurant une attente qui saisit l’auditoire. La scène, faiblement éclairée, dévoile un enclos aux parois de miroirs, renvoyant à chaque personnage le reflet de sa propre image.

La protagoniste, une mère en deuil, exprime d'abord la perte de son enfant avec un détachement apparent, presque distant, avant que la douleur ne l’envahisse. Elle lit alors dans un livre : « Trouve une personne heureuse en ce monde et prends un bouton de la manche de son vêtement. Fais-le avant la nuit et ton enfant vivra ». Commence alors son voyage initiatique, ponctué de rencontres singulières : Les Amants en extase, L’Artisan fier de ses créations, La Compositrice au sommet de sa gloire parcourant le monde, Le Collectionneur qui détient tous les chefs-d’œuvre du globe, et Zabelle habitant son jardin-paradis. Tous se disent heureux, mais finissent par révéler une angoisse profonde et un malheur qu’ils ne parviennent pas à apaiser. La Femme trouvera-t-elle alors ce qu’elle est venue chercher ?

Le livret se compose de phrases courtes, parfois hachées, évoquant le déchirement intérieur des personnages. Ces fragments de texte prennent vie dans une musique construite sur des micro-intervalles ou de larges sauts d’intervalles, signature caractéristique de l’écriture de George Benjamin. D’une atmosphère calme rendue par les micro-intervalles surgissent parfois des éruptions de sentiments intenses, soulignées par ces écarts soudains. Benjamin affine également la caractérisation de chaque scène et personnage grâce à des choix instrumentaux subtils : pour la scène des Amants, par exemple, il recourt à un instrumentarium particulier comprenant des flûtes ténor et basse ainsi qu’une clarinette contrebasse.

Martin Helmchen, Anna Prohaska, Christoph Eschenbach : on fête Weber à Berlin

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Carl Maria von Weber (1786-1826) : Le Maître des esprits, ouverture op. 27. Konzertstück pour piano et orchestre en fa mineur op. 79. Extraits du Freischütz, op. 77 : Ouverture, Airs « Einst traümte meiner sel’gen Base » et « Kommt ein schlanker Bursch gegangen ». Obéron : Ouverture. Martin Helmchen, piano ; Anna Prohaska, soprano ; Konzerthausorchester Berlin, direction Christoph Eschenbach. 2020/21. Notice en allemand et en anglais. Textes des airs vocaux en allemand avec traduction anglaise. 53.33. Alpha 744.

Au festival de Pentecôte de Salzbourg : Cecilia Bartoli rend hommage à Rome

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Pour la dixième édition du festival de Pentecôte de Salzbourg sous sa direction artistique Cecilia Bartoli a choisi comme thème ”Roma Eterna” : un hommage à sa ville natale. Pendant quatre jours le festival proposait sept spectacles et concerts dans les différents théâtres de la ville de Mozart ainsi que des projections de film comme  La dolce vita  de Fellini et  Accatone de Pasolini.  Cependant, l’affiche a été un peu modifiée du fait de la pandémie et le le “Diner de Gala” proposé par un chef trois étoiles n’a pas survécu aux exigences sanitaires. 

Il trionfo del tempo e del disinganno, un oratorio de Händel en deux parties de 1707 ouvrait le festival. C’est le premier oratorio de Händel qui choisit un livret du cardinal Benedetto Pamphili : une discussion de quatre figures allégoriques. Piacere (plaisir) invite Bellezza (beauté) à poursuivre une vie d’insouciance et de distraction tandis que Tempo (temps) et Disinganno (désillusion) la mettent en garde. Si Bellezza veut échapper aux ravages du Temps elle doit se procurer une place au ciel où le temps n’a plus d’influence. Le metteur en scène Robert Carsen a réalisé le contraste entre ces deux mondes en les transportant dans notre temps avec ses concours de beauté, shows, discothèques, alcool et drogues qui lentement cèdent la place à cet autre monde (décor et costumes Gideon Davey). La dernière image nous montre une Bellezza épurée, traversant dans une simple robe blanche une scène vide se dirigeant vers une lumière lointaine “portant à Dieu son nouveau coeur”. C’est la jeune soprano française Mélissa Petit qui était cette Belezza et exprimait ses émotions dans les multiples airs qui lui étaient dévolus avec une voix fraîche et souple et une belle virtuosité. Gageons qu’elle gagnera en autorité  à l’occasion des cinq reprises estivales salzbourgeoises d’Il trionfo del tempo e del disinganno. L’autorité n’est pas ce qui manque à Cecilia Bartoli dans le rôle de Piacere , l’esprit diabolique en tailleur-pantalon rouge qui manipule Bellezza (son imprésario?) mais nous offre avec son interprétation de “Lascia la spina, cogli la rosa“ le moment inoubliable de la soirée ! Lawrence Zazzo (Disinganno) et Charles Workman (Tempo) jouaient des rôles moins importants dans le concept de Carsen mais nous offraient aussi de belles prestations vocales . Dans la fosse, Les Musiciens du Prince-Monaco, l’orchestre fondé en 2016 à l'initiative de Cecilia Bartoli,  est subtilement dirigé par le fidèle  Gianluca Capuano. Ensemble, ils ont donné vie à la partition de Händel, fait ressortir les nuances et envoûté le public.

Une semaine en streaming : Cologne et Berlin

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La première vidéo que nous vous recommandons est un hommage à Stravinsky avec le Gürzenich Orchester de Cologne et François-Xavier Roth. Pour marquer les 50 ans du décès du musicien, la phalange de Cologne a souhaité mettre à l’honneur différentes oeuvres moins connues du compositeur : le Capriccio pour piano et orchestre (avec Jean-Efflam Bavouzet) ou le Divertimento tiré du Baiser de la Fée. Lors de cette soirée, on pouvait également retrouver l’interprétation phénoménale du Concerto pour violon (avec Vilde Frang et Fabien Gabel) et rien moins que le Directeur du légendaire Musée Ludwig de Cologne pour parler du lien entre le compositeur et les arts. 

On reste en Allemagne avec un Stabat Mater de Pergolèse depuis le Konzerthaus de Berlin avec Philippe Jaroussky (artiste en résidence au Konzerthaus de Berlin) et Anna Prohaska.

https://www.youtube.com/watch?v=GhGAm2-C2PQ