Mots-clé : Emmanuelle Bertrand

Juliette Hurel et Hélène Couvert, trente ans d’amitié musicale

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Nature romantique. Carl Maria von Weber (1786-1826) : Trio en sol mineur pour flûte, violoncelle et piano, op. 63. Franz Schubert (1797-1828) : Schäfers Klagelied, D. 121, transcription pour flûte et piano ; Introduction, thème et variations sur ‘Trockne Blumen’ tiré de Die schöne Müllerin, D. 802 ; ‘Trockne Blumen’ tiré de Die schöne Müllerin D. 795, transcription pour flûte et piano. Carl Reinecke (1824-1910) : Sonate ‘Undine’ pour flûte et piano, op. 167. Juliette Hurel, flûte ; , piano ; Emmanuelle Bertrand, violoncelle. 2022. Notice en français, en anglais et en allemand. Texte des lieder en langue en allemand, avec traduction française et anglaise. 69.31. Alpha 982.

L’infinie sensibilité des sœurs Boulanger

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Les Heures claires. Nadia Boulanger (1887-1979) ; Lili Boulanger (1893-1918) : Intégrale des Mélodies. Pages pour piano seul et de musique de chambre. Lucile Richardot, mezzo-soprano ; Stéphane Degout, baryton ; Raquel Camarinha, soprano ; Anne de Fornel, piano ; Sarah Nemtanu, violon et Emmanuelle Bertrand, violoncelle. 2022. Notice en français et en anglais. Textes complets des mélodies. 190’00’’. Un coffret de 3 CD Harmonia Mundi HMM 902356.58.

La sincérité au cœur de la musique : rencontre avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand

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La violoncelliste Emmanuelle Bertrand et l’Orchestre National de Bretagne ont récemment sorti du silence le sublime, et même pianistique, Concerto pour violoncelle de Marie Jaëll. Au cours de  notre entretien, nous avons aussi abordé le rôle de musicien dans la société, les 20 ans de son duo avec Pascal Amoyel, toujours d’une sincérité musicale absolue, et son rôle de pédagogue.  

Quelle est l’histoire de votre rencontre avec le Concerto pour violoncelle de Marie Jaëll ? Dans une interview accordée à l’Orchestre National de Bretagne, vous avez évoqué votre sœur Florence Badol-Bertrand (la musicologue et personnalité hors norme qui nous a quittés en décembre 2020), comme à l’origine de cette aventure musicale.

Nous avons toujours eu beaucoup de plaisir à collaborer sur différents projets, et la personnalité de Marie Jaëll était un sujet d’échange. J’ai une grande pile d’œuvres que je m’apprête à jouer un jour et le Concerto de Marie Jaëll en faisait partie. Florence (qui de son côté s’est beaucoup intéressée à Hélène de Montgeroult mais qui a aussi croisé Marie Jaëll et nombre d’autres compositrices) m’a incitée à jouer ce concerto. Nous l'avons donc programmé d’abord avec l’Orchestre de Saint-Étienne, notre ville d’attache. Ce premier concert m’a permis de mesurer à quel point l’œuvre méritait qu’on la diffuse davantage. Je l’ai alors présentée à Marc Feldman, l’administrateur de l’Orchestre National de Bretagne.
Cette captation s’est déroulée dans le contexte que nous connaissons tous. Lorsque des musiciens se retrouvent pour jouer ensemble, il se passe quelque chose de particulier. Actuellement, c’est même devenu un privilège. 

Nous sommes encore parfois étonnés qu’une pianiste virtuose comme Marie Jaëll compose pour un autre instrument (une démarche inverse de celle de Chopin ou de Liszt qui n’ont quasi écrit que pour leur instrument, le piano). Mais vous avez évoqué l’écriture parfois pianistique de ce concerto. Comment cela se traduit-il ? Est-ce que le Concerto de Marie Jaëll « tombe bien » dans les doigts ? 

Oui, magnifiquement bien, même s’il est redoutable et nécessite du temps de préparation pour ses passages d’une grande vélocité. On y sent l’intelligence instrumentale et sensible de la compositrice. Pourtant, je ne pourrais pas le comparer à quoi que ce soit d’autre dans le répertoire. Il y a des modes de jeu qui sont singuliers, notamment dans les passages les plus virtuoses, que je n’ai pas retrouvé ailleurs et qui sont très proches de l’écriture du piano.