Mots-clé : Florian Sempey

La Favorite de Donizetti à Bergame, entre grand spectacle et féminisme

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Gaetano Donizetti : La Favorite, opéra en quatre actes. Annalisa Stroppa (Leonor de Guzman), Javier Camarena (Fernand), Florian Sempey (Alphonse XI), Evgeny Stavinsky (Balthazar), Edoardo Milletti (Don Gaspar), Caterina Di Tonno (Inès), Alessandro Barbaglia (Un seigneur) ; Coro Donizetti Opera et Coro dell’Accademia Teatro alla Scala ; Orchestra Donizetti Opera, direction Riccardo Frizza. 2022. Notice et synopsis en italien et en anglais. Sous-titres italiens, anglais, français, allemands, japonais et coréens. 190’ 00’’. 2 DVD Dynamic 37992. Aussi disponible en un DVD Blu Ray.

Don Pasquale à l’Opéra Garnier, une réussite au goût doux amer

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Bien accueillie en 2018, cette mise en scène dans le style bande dessinée des années 50, réglée au cordeau par Damiano Michieletto, conserve aujourd’hui son efficacité. Coproduite avec le Royal Opera House Covent Garden de Londres et le Teatro Massimo de Palerme, elle se révèle encore plus coruscante.

En effet, ce drama buffo en trois actes destiné au Théâtre Italien de Paris fut créé le 3 janvier 1843, soit cinq ans avant la mort du compositeur. S’il emprunte le canevas de la commedia dell’ arte qui prospère depuis plus de deux siècles, il s’en écarte par sa structure très schématique, par le double sens permanent et un ton de parodie voire de désespoir masqué.

Comme chez Molière, Goldoni ou Shakespeare -on pense naturellement à Falstaff- un vieux célibataire riche décide soudainement de prendre femme. Son ami, le Docteur Malatesta, faute de l’en dissuader, ourdit une farce pour le guérir de sa lubie. Norina et son amoureux, l’ingrat neveu Ernesto, ainsi qu’ un notaire de complaisance en seront les acteurs. 

Mais la manipulation s’avère si cruelle que l’auteur lui-même comme les protagonistes s’en émeuvent... ce qui est tout à fait inhabituel !

Certes, la partition regorge de pages ravissantes, pleines de verve et de virtuosité qui en ont fait le succès. Et pourtant, elles participent  également de l’amertume. Pourquoi ? Parce qu’elles se placent en porte à faux avec des situations qui n’en demandent pas tant. Ainsi la vocalité belcantiste confiée à Ernesto suscite l’admiration mais aussi le malaise, à l’instar de l’éclat de Norina/Sofronia. Comme si les codes belcantistes s’étaient vidés de leur substance.

Hip-Hop, bonheur baroque avec les Indes Galantes à Paris

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« Les Indes Galantes » de Jean-Philippe Rameau, dirigé par Leonardo Garciá Alarcón, mis en scène par Clément Cogitore et chorégraphié par Bintou Dembélé

Enthousiasme unanime à Paris Bastille pour ovationner Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau dans leur interprétation -Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón, mise en scène -Clément Cogitore- et chorégraphie -Bintou Dembélé. Un bonheur baroque, un bonheur tout court.

C’est en effet ce que manifestement les deux mille cinq cents spectateurs de l’Opéra Bastille ont ressenti -et c’est ainsi chaque soir. Quatre heures de représentation qui filent, une mise en scène inventive, des trouvailles scénographiques judicieuses, des interprètes aussi talentueux qu’heureux d’être là, un émerveillement renouvelé.