Hopper plays Slinckx : ovation pour une musique jubilatoire
Pierre Slinckx, ce soir joué par l’Ensemble Hopper pour la release party de son nouvel album, h#1|2|3|4, invité par Ictus (qui lui-même squatte) chez une copine, au Rosas’ headquarters, la salle de danse de la compagnie d’Anne Teresa De Keersmaeker à Bruxelles, a un peu le trac (« je préfère l’avoir avant plutôt que pendant ») en regardant les rangées de chaises, alignées sur le revêtement qui protège le plancher de la salle de répétition, se remplir rapidement, dans le joyeux brouhaha de ceux qui se retrouvent, encore appuyé par les conversations des fumeurs ou de ceux qui profitent de l’air frais (les uns n’empêchent pas les autres) de l’autre côté de la porte-fenêtre, sur la pelouse au-delà de laquelle on aperçoit les caténaires de la ligne de chemin de fer. Peut-être sont-ce les auditeurs habitués des « Ictus Invites », peut-être est-ce l’âge du compositeur (34 ans), sa musique mixte qui flirte ouvertement avec l’ambient décliné dans ses années charnières chez Obscure Records, le minimalisme américain et l’électronique, ou alors la présence du bar dans la salle, en tout cas le public est plus jeune que celui des habituels lieux qui accueillent la musique écrite -et c’est un plaisir de ressentir la vie vibrer dans ce rectangle de béton et de bois, dont je me demande un instant comment il va résonner avant de me concentrer sur ce drôle d’instrument qui, avec l’ordinateur de Slinckx, fait le duo de la première partie.