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A Genève : triomphal Charles Dutoit

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Que l’Orchestre de la Suisse Romande est magnifique lorsqu’il est dirigé par un alchimiste sonore aussi chevronné que Charles Dutoit ! 

Dans un Victoria Hall dont les places ont été prises d’assaut jusqu’au moindre strapontin, le public en reste médusé, car dès les premières mesures des Valses nobles et sentimentales de Maurice Ravel, il se laisse griser par la rutilance des accords initiaux encadrant l’effervescence du discours mélodique qu’étire la flûte pour un Assez lent voluptueux acidifié par les bois. La subtilité des accents prête au Modéré un tour désinvolte qui se pare de chatoyantes moirures dans l’Assez animé, tandis que le Presque lent est nourri d’inflexions rêveuses. Un flux chaloupé parcourt un Assez vif qu’endigue le ritenuto sur les aigus afin de parvenir à un Moins vif où les véhéments contrastes entre brillance et langueur touchent à un paroxysme que diluera l’Epilogue, enveloppé des demi-teintes de la réminiscence.

Intervient ensuite la violoniste néerlandaise Janine Jansen, interprète du Concerto en ré majeur op.47 de Jean Sibelius, dialogue au sommet entre une soliste d’exception et un chef qui impose d’emblée à l’ensemble un pianissimo presque imperceptible d’où le violon extirpe un cantabile désespéré qui s’exacerbe progressivement jusqu’à une première cadenza hérissée de traits diaboliques. A la houle du tutti répond l’effusion généreuse du solo qui s’intériorise dans le grave. Sous un voile ténu des cordes semble sourdre des profondeurs l’Adagio di molto aux effluves douloureuses que le contre-sujet intensifiera en de pathétiques élans, alors que le Final, soutenu par un martellato des basses, tient d’un halling sauvage, zébré de traits à l’arraché que produit le violon avec une ahurissante maestria. Devant l’accueil délirant des spectateurs, Janine Jansen offre en bis l’une de ces sarabandes de Bach que rendent expressives les doubles cordes en un chant où le temps suspend son vol…

Diptyque singulier peut-être, mais très réussi

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JOKERJohannes BRAHMS
(1833-1897)
Concerto pour violon op. 77 (1)
Béla BARTOK
(1881-1945)£
Concerto pour violon n°1 Sz. 36 (2)
Janine JANSEN (violon), Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia (1) - London Symphony Orchestra (2) - dir. : Antonio PAPPANO
2015 - DDD - live (1) - 59' 08''- Texte de présentation en anglais, français, allemand et néerlandais - Decca 478 9216

Le retour de Sir Antonio Pappano

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Antonio Pappano © Riccardo Musacchio & Flavio-Ianniello EMI-Classics

Paul Dukas (1865-1935) : L’apprenti sorcier
Pyotr Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op.35

Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n°4 en ré mineur, op.120
Orchestra dell’ Accademia Nazionale di Santa Cecilia – Roma, Sir Antonio Pappano, direction – Janine Jansen, violon