Mots-clé : Kazushi Ono

A l’OSR, un chef invité remarquable, Kazushi Ono  

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Pour sa série ‘Appassionato’, l’Orchestre de la Suisse Romande invite le chef japonais Kazushi Ono que l’on a souvent applaudi à l’Opéra de Lyon et qui est actuellement le directeur musical du Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra et de l’Orchestre Symphonique de Barcelone, tout en assumant la responsabilité artistique du Théâtre National de Tokyo.

A Genève, son programme débute par l’Akademische Festouvertüre op.80 que Brahms avait écrite en 1879 à l’intention de l’Université de Philosophie de Breslau qui l’avait nommé Docteur Honoris causa. En sollicitant largement les cordes graves, le chef lui instille d’emblée un brin d’humour avec un basson gouailleur qui s’immisce dans un tutti emphatique ; puis un presto brillant cite des bribes de chansons estudiantines culminant sur un ‘Gaudeamus igitur’ jubilatoire. 

À la Monnaie, Castellucci réduit en cendres la Jeanne d’Arc au bûcher de Claudel-Honegger

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Composée en 1935 à l’instigation de la danseuse, actrice et mécène russe Ida Rubinstein, Jeanne d’Arc au bûcher demeure, avec Le Roi David, l’œuvre lyrique la plus célèbre et la plus jouée d’Arthur Honegger. Fruit de sa première collaboration avec Paul Claudel, cet oratorio dramatique en onze scènes et un prologue (créée à la Monnaie dans sa version intégrale en 1946) retrace, à rebours, la vie tristement écourtée de la Pucelle d’Orléans, depuis la première scène, qui prend place au seuil de l’échafaud, jusqu’à la dernière, qui referme la boucle en revenant au bûcher de Rouen. 

L’alchimie de deux grands talents 

L’esprit de l’œuvre est celui du "jeu populaire" ou "mystère" médiéval. Véritable "cathédrale en puissance faisant voisiner le chapiteau et la gargouille", comme l’a si joliment dit Harry Halbreich, le livret de Claudel dont se saisit Honegger permit au compositeur suisse de ciseler une partition aux couleurs les plus contrastées, mêlant de véritables chansons populaires ("Voulez-vous manger des cesses" et "Trimazô"), des fanfares et carillons et des airs aux accents jazzy à des chants grégoriens et des thèmes lyriques exaltant la Foi, l’Amour et l’Espérance. Au chant, Honegger ne confie que les parties visionnaires du texte -celui que prononcent la Vierge Marie, sainte Catherine et sainte Marguerite ; ne font exception que quelques interventions burlesques de Cauchon, l’évêque de Beauvais, alias Porcus, qui préside au procès de la jeune Lorraine. Dans la fosse, le compositeur se taille un orchestre sur mesure, remplaçant les cors par trois saxophones et la harpe par deux pianos et un célesta; sans oublier d’y convier les ondes Martenot, si chères à son cœur, auxquelles il délègue l’un des thèmes cycliques de l’œuvre. 

A Aix-en-Provence, bonheur et amertume

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Die Enführung aus dem Serail © Pascal Victor

C’est Alcina de Händel qui a ouvert la 67e édition du Festival d’Aix en Provence qui se déroulait jusqu’au 21 juillet. Patricia Petitbon dans le rôle-titre et Philippe Jarroussky en Ruggiero en étaient les stars, acclamés par un public réjouis de ce spectacle confondant imaginé par Katie Mitchell.

Le talent remarquable de Benjamin Britten

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Peter Grimes © Jean-Pierre Maurin

C’est devenu une habitude, l’Opéra de Lyon présente au printemps un festival qui propose trois opéras liés par une thématique commune ou dédiés à un compositeur. Cette année, Benjamin Britten -dont 2013 marquait le 100e anniversaire de la naissance (22 novembre)- était à l’honneur avec Peter Grimes, The Turn of the Screw et Curlew River.