Mots-clé : Klaus Florian Vogt

Beethoven en rouge et or avec Paavo Järvi

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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : intégrale des symphonies ; ouverture Des créatures de Prométhée, Coriolan, Fidelio, Leonore, Egmont, la Consécration de la maison. Christiane Oelze, soprano ; Petra Lang,  alto ;  Klaus Florian Vogt, ténor ; Matthias Goerne, baryton. Deutsche Kammerchor. Deutsche Kammerphilharmonie Brêmen, Paavo Järvi. 2004-2012. Livret en : anglais et allemand. 6 CD RCA. 194-439-82817-2

Les Maîtres chanteurs des possibles avec Christian Thielemann ! 

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Richard Wagner (1813-1883) : Die Meistersinger von Nürnberg. Georg Zeppenfeld, Hans Sachs ; Klaus Florian Vogt, Walther von Stolzing ; Jacquelyn Wagner, Eva ; Adrian Eröd, Sixtus Beckmesser ; Vitalij Kowaljow, Veit Pogner ; Günter Haumer, Konrad Nachtigall ; Rupert Grössinger, Hermann Ortel ; Sebastian Kohlhepp, David ; Iurie Ciobanu, Kune Vogelsang ; Christa Mayer, Magdalene. Salzburger Bachchor, Chor der Sächsischen Staatsoper Dresden, Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann. 2019. Livret en allemand et anglais. 4 CD Profil. PH20059

À la Scala, un Korngold fascinant, un Verdi mi-figue, mi-raisin

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De vaporeux rideaux couvrant de larges baies vitrées où seront projetées les tours de Bruges, des volées de cloches ou des bougies rouges, un portique illuminé aux néons, un vaste écran de télévision jouxtant un sofa design et un chariot de service contenant les intouchables reliques telles qu’un luth, un éventail, un écrin avec une mèche de cheveux, ainsi le décorateur-costumier Stuart Nunn conçoit ‘le temple de ce qui fut’ voulu par le librettiste Paul Schott pour Die tote Stadt d’Erich Wolfgang Korngold, ouvrage créé par le Stadttheater de Hambourg le 4 décembre 1920. Curieusement, ce chef-d’œuvre inspiré par Bruges-la-morte, le roman de Georges Rodenbach, n’a jamais été représenté à la Scala de Milan. Et Graham Vick conçoit une mise en scène fluide centrée sur le personnage de Paul, obsédé par le souvenir de son épouse défunte, Marie. Transposant l’action à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale, il joue sur l’opposition du réel concrétisé par Frank, l’ami de Paul, et Brigitta, la gouvernante, et de l’univers fantasmagorique suscité par Marietta et sa troupe de danseurs. Habillée godiche comme l’Eliza Doolittle de My Fair Lady, elle a le don d’utiliser sa ressemblance flagrante avec la morte pour assujettir le malheureux veuf qui frise continuellement la schizophrénie. Tandis que passent quelques béguines en bures blanches puis la procession du Saint Sang que Paul révère de son prie-Dieu, la compagnie qui veut répéter le ballet des nonnes de Robert le Diable transforme le lieu en un lupanar bariolé emprunté à Cabaret avec une gigantesque tête de mort couronnée près d’une galerie où s’entassent les prisonniers. Lorsque disparaît la vision cauchemardesque, Paul se retrouve seul devant des murs grisâtres, dont il se libère comme d’une idée fixe enfin annihilée.