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A l’OSR, un chef fascinant, Hannu Lintu  par Paul-André Demierre

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‘L’Ange Josefowicz’… à première vue, un bien étrange titre pour un concert de l’Orchestre de la Suisse Romande. A la mémoire d’un ange est le sous-titre donné généralement au Concerto pour violon d’Alban Berg qui figure au programme ; et son interprète en est la violoniste canadienne Leila Josefowicz, belle artiste à chevelure dorée qui semble échappée d’un retable d’église baroque bavaroise. Donc facile rapprochement !

De moyenne stature, elle est amenée, le 24 novembre, à dialoguer avec Hannu Lintu, géant finlandais qui n’en ferait qu’une bouchée mais qui dirige l’ouvrage d’Alban Berg en présentant la série dodécaphonique initiale comme un murmure presque imperceptible qui prend corps progressivement avec l’éclosion du discours. Le violon s’en isole afin d’élaborer son propre cantabile qui, par instants, manque d’ampleur. Mais le Scherzando médian le pousse à s’affirmer, tandis que se dessine un ‘alla marcia’ sardonique. A la véhémence de l’Allegro qui ouvre la seconde partie, le solo répond par des traits à l’arraché produisant un lyrisme pathétique qui se fraie un chemin parmi les cuivres proclamant « Es ist genug », le motif d’un choral de Bach. Peu à peu, le propos se décante pour atteindre au sublime dans un suraigu immatériel. Et la page de Bach qu’elle offre en bis effleure les cordes en parvenant à une intériorité tout aussi émouvante.

Bernd Alois Zimmermann, un parcours inattendu

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Bernd Alois Zimmermann (1918-1970) : Concerto pour violon, Photoptosis, Die Soldaten symphonie vocale. Leila Josefowicz, violon ; Anu Komsi, soprano ; Jeni Packalen, alto ; Hilary Summers, contralto ; Peter Tantsits, ténor ; Ville Rusanen, baryton ; Juha Uusitalo, basse. Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Hannu Lintu. Enregistré en 2016 et 2018. Notice de présentation en : anglais et finlandais. Durée : 73’45.