Mots-clé : Leonidas Kavakos

A Genève, un magnifique Orchestre du Concertgebouw 

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Dans le cadre de sa 74e saison, le Service Culturel Migros invite une formation prestigieuse, le Royal Concertgebouw Orchestra, à venir en Suisse pour trois concerts à Berne, Zürich et Genève.

Sous la direction de l’un de ses chefs invités régulièrement, Daniel Harding, ce magnifique ensemble affiche d’emblée cette onctuosité des cordes et cette ampleur de phrasé dans l’introduction du Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op.77 de Johannes Brahms qui a pour soliste le violoniste grec Leonidas Kavakos. Ses premières interventions produisent un son serré qui manque d’ampleur dans le cantabile mais qui se corse progressivement avec quelques traits à l’arraché contrastant avec des pianissimi presque imperceptibles. La cadenza rédigée par Joseph Joachim fait chanter les doubles cordes et les portamenti avant de céder la place à un solo de hautbois admirable qui expose le thème de l’Adagio. Le violon se confine dans un ton méditatif qui s’assombrira d’inflexions tragiques que le Final édulcorera avec cette effervescence tzigane requérant du soliste une virtuosité échevelée que les cuivres auraient tendance à couvrir. En bis, Leonidas Kavakos propose un Bach insolite qui recherche l’épure totale.

 À Genève, un Chamber Orchestra of Europe mi-figue mi-raisin

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Pour la première fois, le Chamber Orchestra of Europe est l’invité du Service Culturel Migros pour deux concerts à Genève et à Zürich. La formation a été créée en 1981 par d’anciens membres de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne. L’un d’eux déclare : « C’est comme un bus qui n’aurait que des sièges de chauffeur sans avoir de place pour les passagers ».

Et cela s’entend dans les tutti du Troisième Concerto pour violon et orchestre en sol majeur K.216 de Mozart, tant les hautbois, flûtes et cors par deux s’en donnent à cœur joie dans un continuel ‘forte’ qui alourdit le canevas, tandis que Leonidas Kavakos, relevant de maladie, semble-t-il, produit un son émacié qui s’épanouira quelque peu dans la première ‘cadenza’. Une fois de plus, il faut soulever le problème du soliste à double casquette, voulant diriger tout en jouant ; et une fois de plus, le résultat n’est pas convaincant. Sur un soutien plus aseptisé, l’Adagio prône la noblesse de ligne dans une méditation dépourvue de souffle tragique, alors que le finale trouve un certain équilibre dans un rondeau au caractère alerte. En bis, le violoniste propose une transcription de Recuerdos de la Alhambra de Francisco Tarrega où se révèle son indéniable maîtrise technique.