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Dossier Mendelssohn (I) : le Mozart du romantisme ?

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Curieux destin que celui de Mendelssohn. Adulé par les uns comme Schumann qui en disait : Mendelssohn est le premier musicien qui ait fait une place aux grâces dans la maison de Dieu ; dénigré par les autres comme le féroce Monsieur Croche, alias Claude Debussy, qui l'appelait ce notaire élégant et facile. Dans son ouvrage sur La génération romantique, Charles Rosen intitule le chapitre qu'il lui consacre Mendelssohn ou l'invention du kitch religieux. On le voit : Mendelssohn ne partage pas la même place que ses augustes prédécesseurs Bach, Mozart, Beethoven ou Haydn ni que ses contemporains Chopin, Liszt, Schumann ou son jeune cadet Wagner au Panthéon des musiciens. Car, Mendelssohn est bien le contemporain de Chopin, de Liszt, de Schumann et de Wagner qui, comme lui, vont accorder leur langage musical au romantisme allemand en pleine expansion. Comme Chopin et Schumann, il ne connaîtra pas la vieillesse. Il meurt prématurément en 1847, à 38 ans ; Chopin le suivra en 1849 à 39 ans et Schumann en 1856 à 46 ans. Peut-être était-il prédestiné par son prénom Felix ? En effet, cette existence trop courte aura été remplie, efficace et surtout heureuse, une qualité que le romantisme naissant n'aime guère, lui préférant le tragique de la vie. Enfant prodige comme Mozart, il a comme lui une sœur plus âgée, Fanny, douée pour la musique. Ce n'est pas sans raison qu'on l'appellera parfois le Mozart du romantisme. Car c'est vrai que, comme Mozart ou Haydn, il a le goût de la forme musicale nette et bien organisée dans la grande tradition classique.

Issu d'une lignée juive, petit-fils de Moses Mendelssohn, le philosophe juif des Lumières allemandes, le jeune Felix naît à Hambourg le 3 février et grandit dans une Allemagne qui cherche son équilibre entre les réformes luthériennes ou calvinistes et la plus que millénaire Eglise catholique. Son père Abraham est fort soucieux de la germanisation de sa famille dans la nouvelle Allemagne toujours marquée par l'ancienne Guerre de Trente Ans et plongée dans les désastreuses guerres napoléoniennes ; forcé de quitter Hambourg en 1811 suite à l'occupation française et à l'approche russe, il devient banquier à Berlin où il fera baptiser dès 1816 ses quatre enfants, Fanny Caecilie, Jakob Ludwig Felix, Rebecca et Paul Hermann avant de se convertir lui-même en 1822. N'est-il pas indicatif à ce propos que les deux seuls oratorios que Mendelssohn ait écrits le soient, le premier, Paulus, sur les paroles du disciple le plus présent dans le Nouveau Testament chrétien, et le second, Elias, sur des thèmes pris dans l'Ancien Testament si cher aux écritures juives. C'est également par cette volonté d'intégration dans l'Allemagne chrétienne qu'Abraham Mendelssohn, devenu banquier berlinois, adjoindra à son nom de forte consonance traditionnelle judaïque -il est le petit-fils de Menahem Mendel- le patronyme de Bartholdy, son beau-frère ; une tradition à laquelle Felix rechignera beaucoup mais se pliera néanmoins comme l'attestent ses nombreuses signatures officielles.

 

Dossier Liszt (3) : La musique chorale sacrée et profane de Liszt

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Avec non moins de soixante-huit titres, la musique vocale sacrée représente l'un des domaines les plus importants de l'activité créatrice de Liszt et, malgré les chefs-d'œuvre isolés de Franck, Dvorak et Verdi, le seul compositeur de la seconde moitié du dix-neuvième siècle rivalisant avec lui en fécondité et en importance en ce qui concerne la musique liturgique catholique demeure Anton Bruckner. Tous deux affrontèrent les mêmes problèmes. Depuis l'époque lointaine de Monteverdi, le fossé entre prima prattica, musique strictement chorale (avec le seul appoint de l'orgue), dans le style polyphonique strictement osservato et le langage modal et diatonique dans le sillage de Palestrina, conforme aux vœux de l'Eglise de Rome, et d'autre part un style concertant, avec solistes vocaux et participation de l'orchestre, ou secondo prattica, tenant compte de l'évolution générale du langage musical vers une plus grande modernité, ce fossé n'avait fait que s'approfondir. Depuis deux siècles et demi, la plupart des grands compositeurs (compte non tenu des simples et innombrables maîtres de chapelle) avaient ainsi partagé leur production sacrée entre les deux styles, et il n'en alla pas autrement pour Bruckner et Liszt. 

Tous deux eurent à prendre position vis-à-vis du mouvement des Céciliens (officiellement fondé en 1867, mais dont l'état d'esprit était bien antérieur) dont le but était de restaurer une musique liturgique dans la pureté du style palestrinien, retour à l'antique comparable, à la même époque, à l'esthétique préraphaélite en peinture ou en poésie : la tentation de l'académisme et de la fadeur saint-sulpicienne guette, et les plus grands (César Franck notamment) n'y échappèrent pas toujours, tandis qu'un Gounod y succombe presque constamment. Liszt, comme Bruckner, était un créateur bien trop audacieux et personnel pour tomber dans ce piège, de sorte que malgré leurs efforts sincères, ils ne réussirent presque jamais à produire des œuvres capables de satisfaire aux exigences du Vatican. 

Podcast Crescendo Magazine avec Alain Altinoglu

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Crescendo-Magazine vous propose désormais des podcasts ! Pour ce premier rendez-vous, Alain Altinoglu, Directeur musical du Théâtre Royal de La Monnaie de Bruxelles répond aux questions de notre Rédacteur en chef Pierre-Jean Tribot. Les thèmes de ce podcast sont : Hector Berlioz, Ludwig van Beethoven et Jacques Offenbach. Un podcast qui commence avec le film la Grande vadrouille et qui se termine par la Belle Helène d'Offenbach.

Gina Bachauer, une grande pianiste trop oubliée

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Gina Bachauer ; the Rare Recordings. Oeuvres de Edvard Grieg, Ludwig van Beethoven, Jean-Sébastien Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Johannes Brahms, Franz Liszt. Gina Bachauer, piano.  Chefs et orchestres divers. 1949 à 1962-ADD-66'05, 75'13, 71'01 et 74'59-Textes de présentation en anglais et allemand-Profil Günter Hänssler PH 18018 (4 cd)

Alberto Ferro, Aljosa Jurinic et Chi Ho Han en concert

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Concerto n°4 en sol majeur op. 58 de Beethoven 
Alberto Ferro, 6e prix et prix du public Musiq’3 – piano
Concerto n°1 en mi mineur op.11 de Chopin
Aljosa Jurinic, 5e prix – piano
Concerto n°2 en ut mineur op. 18 de Rachmaninov 
Chi Ho Han, 4e prix – piano
deFilharmonie (la Philharmonie Royale de Flandre)
Thierry Fischer – direction, Wouter Vossen – Konzertmeister

Déséquilibre beethovénien

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Ludwig VAN BEETHOVEN  (1770-1827)
Sonates pour violoncelle et piano op.5 - Variations sur «  Ein Mädchen oder Weibchen  » pour violoncelle et piano - Variations sur «  See the conqu’ring hero comes  » pour violoncelle et piano
Boyan VODENITCHAROV (pianoforte), Rainer ZIPPERLING (violoncelle)
2012- DDD- 71’- Texte de présentation en français, anglais, allemand – Accent – ACC 24 237