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Champagne avant l’heure à Radio France, avec Manfred Honeck, l’ONF et Johann Strauss (et une flamboyante María Dueñas)

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L’Orchestre National de France nous convie à un programme tourné vers Vienne, et qui fleure bon le Nouvel An, sous la direction d’un grand amateur de cette musique festive, le chef d'orchestre autrichien Manfred Honeck. Sans doute son expérience d’altiste au sein des meilleurs orchestres de Vienne lui a-t-elle donné le goût de ces valses et autres danses dont les Viennois raffolent. Ce qu’il faut signaler, c’est qu’il n’existe probablement pas de meilleur pupitre pour toucher au plus près la sève de cette musique, légère sans doute mais aussi d’un extrême raffinement, que celui des altos. Certes, ce qu’ils jouent est, le plus souvent, désespérant de répétition, mais ce sont, justement, les battements du cœur de toutes ces danses viennoises. Et les Viennois les jouent comme personne, avec, pour les valses, une façon d’anticiper le deuxième temps et de retarder le troisième qui leur est caractéristique.

Pour se mettre dans l’ambiance, l’ouverture Cavalerie légère de Franz von Suppé. Entendons-nous bien : l’adjectif « légère » est lié à « cavalerie », dans une expression militaire officielle. En revanche, il est difficile de dire que c’est une musique qui brille, précisément, par sa légèreté. Mais elle tire sa force de l’irrépressible énergie qu’elle procure, sur scène comme dans la salle. La verve du chef d'orchestre, la puissance des cuivres, les solos des bois, le legato des cordes : tout est en place pour la suite !

Manfred Honeck, maestro au long cours

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Manfred Honeck, au pupitre de son orchestre de Pittsburgh, va entamer cette semaine sa onzième tournée en Europe avec ses musiciens. Ensemble, ils vont visiter les  prestigieux festivals et les grandes salles de concerts d’Allemagne et d’Autriche. Manfred Honeck est directeur musical de Pittsburgh Symphony Orchestra depuis 17 ans et, à notre époque, c’est un travail sur le long terme qui dénote. Mais le tandem entre ce chef et cet orchestre a créé l’une des associations musicales les plus magistrales du moment.  Crescendo-Magazine est heureux de s'entretenir avec Manfred Honeck en prélude à cette tournée et alors que sort un nouvel enregistrement magistral de la Symphonie n°7 de Bruckner. 

Vous avez donné votre premier concert avec le PSO en 2006 et avez été nommé directeur musical en 2007. La relation entre vous et le PSO dure depuis 18 ans. Quel est le secret de la longévité de votre collaboration ?

Une relation avec un orchestre est très semblable à un mariage ou à une amitié. La tâche la plus importante est de maintenir une relation très honnête avec l'autre. Comment cela fonctionne-t-il dans un domaine artistique ? Tout d'abord, il y a une vision commune. En tant que chef d'orchestre et directeur musical, qu'est-ce que je veux exiger de l'orchestre et qu'est-ce que je veux obtenir de lui ? D'autre part, il y a l'orchestre, qui doit être d'accord avec l'interprétation et avec la manière dont nous nous comportons et communiquons les uns avec les autres. Karajan a dit un jour que le chef d'orchestre lui-même ne représentait que la moitié du succès. Il faut apprendre à connaître les gens et savoir ce qui les fait vibrer. Comment puis-je les amener à donner le meilleur d'eux-mêmes ? Je pense que c'est là le secret. Si l'orchestre me fait confiance et que je fais confiance à l'orchestre, nous pouvons obtenir la meilleure qualité possible. Mais je dois aussi dire que Mariss Jansons, dont je suis le successeur, a fait un travail remarquable.


De nos jours, les mandats des directeurs musicaux ont tendance à être plutôt courts, mais vous prouvez le contraire. Le vrai travail ne peut-il pas se faire sur le long terme ?

Normalement, on ne récolte beaucoup de fruits qu'après avoir travaillé ensemble pendant un certain temps et s'être connus. Chaque chef d'orchestre a son propre style de direction, son propre style de répétition. Et chaque orchestre a également ses propres idiosyncrasies. Bien sûr, il est possible de donner de grands concerts la première année, cela ne fait aucun doute, mais il s'agit d'aller plus loin : il s'agit de développer un langage tonal, une culture et un langage sonores extraordinaires. Et cela est aussi individuel que la vision qu'a le chef d'orchestre de la partition. De cette manière, la qualité et l'interprétation peuvent également se développer à long terme, ce qui, espérons-le, perdurera même après le départ du directeur musical.
Mais le répertoire doit aussi avoir le temps de se développer. Après plus de dix ans, on découvre d'autres choses qu'au début : on creuse de plus en plus et les trésors que l'on trouve prennent de plus en plus de valeur. Et l'orchestre symphonique de Pittsburgh creuse encore plus profond. Après 16 ans en tant que directeur musical, je le ressens très clairement ; il y a une profondeur infinie dans le travail que je trouve vraiment inspirante et épanouissante. Même avec des œuvres que nous avons jouées une centaine de fois, il y a toujours de nouvelles choses à découvrir, et c'est fantastique !

Le Printemps s’invite à Vienne

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Frühling in Wien
Œuvres de Carl Michael Ziehrer (1843-1922), Franz Von Suppé (1819-1895), Ludwig Van Beethoven (1770-1827), Max Schönherr (1903-1984), Richard Strauss (1864-1949), Eduard Strauss (1835-1916)
Wiener Symphoniker, Manfred Honeck, direction – Christoph Stradner, violoncelle – Floran Zwiauer, violon
2016-DDD-59’45-Texte de présentation en anglais et allemand-Wiener Symphoniker-WS011

Tchaikovsky/Dvorak/Honeck au disque

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0126_JOKERPiotr Ilitch Tchaïkovsky
(1840-1893) 
Symphonie n°6 en si mineur, Op. 74, « Pathétique »
Antonin Dvorak
(1841-1904)
Rusalka Fantasy (Arr. Honeck/Ille)
Pittsburgh Symphony Orchestra, Manfred Honeck, direction
2016-SACD-67’03-Textes de présentation en anglais-Reference Recordings-FR-720SACD

À devenir fou

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Ludwig van BEETHOVEN
(1770-1827)

Symphonie n° 5 en do mineur op. 67–Symphonie n° 7 en la majeur op. 92
Pittsburgh Symphony Orchestra, dir. : Manfred HONECK
2015-DDD–77’ 27’’–Texte de présentation en anglais–Reference Recordings