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Le Festival « Coup de cœur à Chantilly » fête anniversaire de Martha Argerich

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Le temps d’un week-end, le dôme des Grandes Écuries du Château de Chantilly se transforme en une salle de concert. Du jeudi 10 au dimanche 13 juin dernier, quatre concerts ont eu lieu autour de Martha Argerich pour fêter son 80e anniversaire. Initié par le pianiste Iddo Bar-Shai, le festival « Coup de cœur à Chantilly » est une fête de la famille. La Reine du piano est bien entourée par des amis et quelques musiciens qui font partie de sa propre famille, pour des moments intimes et conviviaux.
Le manège de forme circulaire, un chef-d’œuvre du XVIIIe siècle construit entre 1719 et 1735, aujourd’hui propriété de l’Institut de France, propose en temps habituel des spectacles et animations équestres. D’un plafond qui culmine à près de 27 mètres, la bâtisse a une acoustique assez généreuse, sans qu’il n’y ait de réverbération qui tourne infiniment au-dessus de la scène.

C’est d’abord Gidon Kremer et Evgeny Kissin qui mettent les spectateurs en appétit avec le Congratulatory Rondo pour violon et piano de Schnittke. Les deux musiciens jouent cette pièce mozartienne dans l’atmosphère d’un concert de salon chez eux. Puis, le violoniste revient en solo, avec trois Préludes de Mieczysław Weinberg (1919-1996). C’est « le » compositeur que Kremer a largement réhabilité alors qu’il était resté dans l’oubli pendant longtemps, dans l’ombre de Chostakovitch. Kremer joue dans son propre arrangement pour violon seul ces pièces écrites pour violoncelle, parsemées de fragments de chefs-d’œuvre du passé. Le son d’un violon qui ne semblait pas encore avoir été complètement accommodé au climat du lieu accentue le caractère cru de la musique.

Nouvelle génération

Ensuite, c’est au tour de la plus jeune génération d’apparaître sur la scène. David Chen Argerich (né en 2008), le petit-fils de la pianiste, et Arielle Beck (1er Grand Prix du Concours international Jeune Chopin à Martigny, en Suisse, où elle a rencontré Martha Argerich, la présidente du jury) jouent à quatre mains Valse et Slava (Gloria) des Six duos op. 11 de Rachmaninov. Puis David est avec sa mère Lyda Chen Argerich et Iddo Bar-Shai dans Romance pour six mains du même compositeur. Les deux pré-adolescents, incontestablement des pur-sang, ont un sens inné de la musique. De gestes naturels, ils savent faire sonner l’instrument, leurs phrasés n’ont aucune hésitation. Le talent de David est confirmé lorsqu’il revient avec sa grand-mère pour jouer à quatre mains un bis, Laideronnette, Impératrice des Pagodes de Ravel. Reste à savoir comment il va évoluer d’ici l’âge adulte sans être usé par le système…

Retour en 1986 à Moscou avec la dream team russe

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Œuvres de Mozart, Saint-Saëns, Chostakovitch, Debussy, Ernst, Bazzini, Ysaÿe, Chausson, Brahms, Sarasate, Prokofiev, Rachmaninov, ScriabineMaxim Vengerov, violon – Irina Vinogradova, piano – Vadim Repin, violon – Evgeny Kissin, piano. 2019-DDD-CD1 45’37 CD2 77’37-Textes de présentation en russe et anglais-Melodia-MELCD1002611

Monte-Carlo: les 30 ans des Monte-Carlo Music Masters 

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Pour célébrer le 30e anniversaire des Monte-Carlo Music Masters, ce « concours des meilleurs » qu’ils ont fondé, Chantal et Jean-Marie Fournier ont proposé un feu d'artifice musical en invitant d'anciens membres du jury et des vainqueurs de ces Masters : Nelson Freire, Ruggero Raimondi, Maxim Vengerov, Béatrice Uria-Monzon, Maurizio Baglini, Roustem Saitkoulov, Alexander Gadjiev et Fanny Clamagirand se succèdaient sur la scène de l'Opéra Garnier. Un magnifique Bösendorfer trône sur scène et Alain Duault est le fidèle Maître de Cérémonie de cette soirée. 

Passerelle conceptuelle entre Asie et Occident 

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Qigang Chen (né en 1951) : Wu Xing the Five Elements ; La joie de la Souffrance : concerto pour violon et orchestre ; Fritz Kreisler (1875-1962) : Tambourin Chinois ; Sergei Rachmaninov (1873-1943) : Danses symphoniques. Maxim Vengerov, violon ; Shanghai Symphony Orchestra, Long Yu. 2018-Livret en anglais et allemand-74’21-DGG-483 6606.

La Filarmonica della Scala à la Philharmonie de Paris: Vengerov enchante, Chailly déçoit

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Venus à Paris pour un unique concert à la Philharmonie, l’orchestre et le chef milanais avaient concocté un programme composé de deux oeuvres seulement, mais très exigeantes tant pour le soliste que pour l’orchestre.

Dès le premières mesures du Nocturne qui ouvre le Concerto pour violon n° 1 de Chostakovitch, l’impression que donnait Maxim Vengerov était celle d’une concentration totale, alors que, les yeux mi-clos, il déployait la ligne mélodique avec un sens de la cantilène et un lyrisme qui allait infailliblement au coeur de la musique. Dans le diabolique Scherzo, Vengerov opta par moments pour un son plus cru tout en montrant une sensibilité d’écorché vif, déchaîné dans l’épisode central dont -servi par une maîtrise technique hallucinante- il fit ressortir ce sentiment de danger et de folle prise de risques, avant de saisir à la perfection le côté klezmer parodique et grinçant.