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Christian Poltéra, Haydn, Hindemith et perspectives 

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Le violoncelliste Christian Poltéra a construit une discographie considérable tout en réussissant à imposer ses interprétations comme des références autant dans des grands classiques que dans des œuvres plus rares. Il fait paraître un album Haydn/Hindemith en compagnie du Münchener Kammerorchester qui revisite les partitions. Crescendo-Magazine rencontre ce musicien qui ne cesse d’aller de l’avant. 

Votre enregistrement comprend les deux concertos pour violoncelle de Haydn, auxquels s'ajoute la Trauermusik de Paul Hindemith (enregistrée ici dans sa version pour violoncelle et orchestre). Qu'est-ce qui vous a poussé à combiner des œuvres de ces deux compositeurs très différents ?

Le répertoire pour violoncelle et orchestre de chambre n'est pas très vaste. La plupart des chefs-d'œuvre pour violoncelle datent du XXe siècle et ont été composés avec de grands orchestres symphoniques. La Trauermusik de Hindemith est une exception de génie, écrite pour cordes seulement. La combinaison contrastée de Haydn et Hindemith m'a souvent satisfait lors de concerts et j'ai donc voulu les associer sur ce CD. 

Vous dirigez également l'orchestre. Était-il nécessaire d'enregistrer ces œuvres avec vous au violoncelle et au pupitre ? 

Je n'ai pas dirigé l'orchestre en tant que tel, j'ai simplement été chargé de nombreuses décisions stylistiques et musicales, et ce, non seulement avec le violon solo du Münchener Kammerorchester, mais aussi en dialogue avec tous les membres de l'orchestre. À mon avis, ces concertos de Haydn fonctionnent le mieux lorsqu'ils sont traités comme de la grande musique de chambre. 

Comment s'est passée votre rencontre avec le Münchener Kammerorchester qui est votre partenaire orchestral sur cet album ? 

J'ai connu l'orchestre lors de précédentes collaborations avant de m'engager à enregistrer ces œuvres majeures avec lui. L'orchestre n'est pas seulement brillant, il suit aussi, à mon avis, une voie très naturelle qui consiste à être informé sur le plan historique tout en étant un groupe flexible de musiciens couvrant un large éventail de répertoires. 

Une très enthousiasmante intégrale des concertos pour piano de Mozart sur instruments d’époque 

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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : les 27 Concertos pour piano (dont Concerto pour deux – deux versions – et trois pianos) ; 3 Concertos d’après J. C. Bach ; les 2 Rondos pour piano et orchestre ; Air « Ch’io mi schordi di te ? ». Ronald Brautigam, pianoforte ; Die Kölner Akademie dirigée par Michael Alexander Willens (sauf Concertos pour deux et trois pianos) ;  Carolyn Sampson, soprano, Alexis Lubimov, pianoforte ; Haydn Sinfonietta ; Manfred Huss, pianoforte et direction ; Carolyn Sampson, soprano. 20062015. 11h 48m 03s. Livrets séparés en anglais, en allemand et en français. 12 SACD BIS-2544.

Ronald Brautigam, pianiste de perspectives

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Le pianiste néerlandais Ronald Brautigam est l’un des musiciens les plus considérables de notre temps. Au piano ou au pianoforte, il a gravé des intégrales des oeuvres de Haydn, Mozart, Beethoven qui sont des références incontournables tant pour leurs qualités musicales que pour les perspectives ouvertes par ses interprétations. Alors que son fidèle label Bis réédite en coffret son intégrale des concertos pour piano de Mozart, ce musicien qui fourmille de projets, répond à nos questions.

Le label Bis réédite votre intégrale des concertos de Mozart avec la Kölner Akademie et le chef d'orchestre Michael Alexander Willens dans un généreux coffret. Cet ensemble a été enregistré sur plusieurs années. Quels regards portez-vous aujourd'hui sur cette intégrale ? 

Comme pour tous les enregistrements, ce sont des réflexions sur la façon dont je jouais au moment de l'enregistrement. Il s'écoule généralement au moins un an entre l'enregistrement et la sortie d'un album, et vos réflexions sur la musique ne cessent d'évoluer et de changer. Ce n’est peut-être pas immédiatement perceptible pour les auditeurs dans leur ensemble, mais pour moi, je  réécoute ces enregistrements plus anciens avec un certain sens de “trépidation”. C'est particulièrement vrai pour un ensemble complet qui a été enregistré sur plusieurs années.  Mais là encore, un enregistrement n'est qu'un moment figé dans le temps, jamais une interprétation parfaite. Artur Schnabel a mis le doigt sur le problème lorsqu'il a dit "Je ne suis attiré que par la musique qui peut être améliorée à chaque interprétation”

L'enregistrement de l'intégrale des concertos pour piano est-il un défi pour un pianiste ? 

Enregistrer avec un orchestre est beaucoup plus difficile que d'enregistrer en solo. Comme le résultat final dépend de nombreux musiciens, on ne sait jamais quelle prise sera finalement utilisée et donc il est indispensable d'être super-concentré tout le temps. Lorsque j'enregistre seul, deux ou trois prises sont nécessaires mais avec un orchestre, il faut évidemment beaucoup plus de prises pour s'assurer que chaque partie est bien couverte. Comme nous enregistrions habituellement un disque à la fois, nous avions suffisamment de temps pour préparer correctement le répertoire. Bien sûr, se plonger dans les tout premiers concertos a été toute une belle aventure, d'autant plus qu'ils ont réellement été pensés par Mozart pour un clavecin. C’est un instrument que je ne peux jouer avec ma formation de pianiste moderne.

L’œuvre concertante pour piano de Mendelssohn

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Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Rondo brillant en mib majeur, Op. 29 – Capriccio brillant en si mineur, Op. 22 – Sérénade et Allegro giojoso, Op. 43 – Concerto pour piano n°1 en sol mineur, Op. 25 – Concerto pour piano n°2 en ré mineur, Op. 40. Ronald Brautigam, piano – Die kölner Akademie, Michael Alexander Willens, direction. 2018-SACD-74’08-Textes de présentation en anglais, français et allemand-Bis-2264.