Un panorama de John Ireland par John Wilson et ses musiciens 

par

John Ireland (1879-1962) : Satyricon (ouverture) ; A Downland Suite (pour ensemble de cuivres, transcriptions pour cordes de John Ireland et Geoffrey Bush) ; Mai-Dun, rhapsody symphonique pour orchestre ; The Forgotten Rite, Prélude pour orchestre ; A London Overture ; The Holy Boy, arrangement pour orchestre à cordes du compositeur ; Epic March. Sinfonia of London, John Wilson. 2021. Livret en anglais, allemand et français. 67’16’’. Chandos. CHSA 5293. 

Des compositeurs des îles britanniques, John Ireland n’est certainement pas celui qui a le plus de notoriété de ce côté de La Manche. Si ces partitions pour piano sont très légèrement connues, sa musique pour orchestre est complètement négligée…Pourtant, les oeuvres de ce grand musicien méritent d’être écoutées, surtout quand elles sont magnifiées par des interprètes de la trempe de John Wilson et de son Sinfonia of London. 

Né dans l’industrieuse Grande-Bretagne du XIXe siècle, John Ireland propose un parcours intéressant. Intéressé à ses débuts par les grands modèles Beethoven, Brahms et Dvorák, il s’ouvre à l’influence de Ravel et de Debussy au point d’être rattaché au courant impressionniste musical. Pourtant, sa musique et ses thèmes d’inspirations restent foncièrement britanniques. Son parcours personnel de chef de chœur, organiste et professeur se fonde dans la tradition académique insulaire faite de maîtrise des styles et de compétence.  

De l’écoute de cet album, on retient la palette orchestrale d’un coloriste des pupitres qui fait peindre chaque œuvre comme des saynètes dignes des meilleurs tableaux picturaux. Les teintes sont parfois planantes (The Holy Boy),  parfois vigoureuses et dynamiques comme dans la pétulante et séduisante A London Overture. Cette musique, comme celle de Delius ou de Bax est très suggestives d’images tout en témoignant d’une maîtrise totale de l’art de la composition. 

Au niveau discographique cet album est évidemment la meilleure porte d’entrée orchestrale, et la seule concurrence partielle (car les programmes ne se recoupent pas) est chez Chandos avec les anthologies gravées sous la baguette de Richard Hickox. 

Un album passionnant pour sortir des sentiers battus et dont la superbe reproduction d’une toile de Whistler en couverture est déjà une invitation dans un monde de couleurs. 

Son : 10    Notice : 10    Répertoire : 9    Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

  

 

Vos commentaires

Vous devriez utiliser le HTML:
<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.