Un violon pluriel

par

Ernst KRENEK
(1900-1991)
Œuvres pour violon

Christoph SCHICKEDANZ (violon), Mathias BEYER-KARLSHOJ (violoncelle), Holger SPEGG (piano)
2013-71’ 43’’-Texte de présentation en allemand et en anglais-Audite 95.666

La discographie d’Ernst Krenek, qui était des plus pauvres il y a une vingtaine d’années encore, n’arrête plus de s’enrichir. Sur ce CD, le label allemand Audite a regroupé quatre œuvres de musique de chambre dont le violon est le commun dénominateur : la Sonate pour violon seul n° 1 opus 33 composée en 1924 et enregistrée ici pour la toute première fois ; Triophantasie opus 63 composée en 1929 ; la Sonate pour violon et piano opus 99 composée en 1945 ; et, enfin, la Sonate pour violon seul n° 2 opus 115 composée, elle, en 1948. En écoutant ces quatre pièces, on s’aperçoit derechef qu’Ernst Krenek n’a rien d’un compositeur enfermé dans un style, mais qu’au contraire il a toujours cherché à se renouveler, quand bien même il a souvent écrit sous influence (Schubert, Brahms, Mahler, Pfitzner, entre autres). Autant dire que ces quatre pièces possèdent chacune leur propre langage, un peu comme si elles avaient été conçues par quatre musiciens différents ou, à tout le moins, par un seul et même musicien désireux de montrer l’étendue de son savoir-faire dans quatre registres distincts. La plus remarquable d’entre elles est probablement Triophantasie opus 63 qui, selon ce qu’Ernst Krenek en a lui-même dit, cristallise son « retour » à Schubert et qui est, sans conteste, un des plus beaux trios de la première moitié du XXe siècle.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 7 - Répertoire 8 - Interprétation 9

 

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