"Hymne à l'hymen"

par

Parthenia
By three famous Masters : William Byrd (c. 1540-1623), John Bull (c. 1562-1628), Orlando Gibbons (c. 1583-1625)
Catalina Vicens (Virginals and Harpsichords), Rebeka Ruso (treble and bass viol)
2013-DDA-LC01320-- 64' 54 ''- Livret de présentation en anglais, allemand et français-Carpe Diem records

Avec cet enregistrement, la claveciniste chilienne Catalina Vicens célèbre le 400e anniversaire du recueil pour virginals « Parthenia ».
Ce recueil édité pour la première fois en 1613 est une collection de pièces écrites par trois grands maîtres de la musique anglaise du 17e siècle : William Byrd (c. 1540-1623), John Bull (c. 1562-1628) et Orlando Gibbons (c. 1583-1625). Outre sa qualité artistique, il est aussi un document historique à plus d'un titre. En effet, toutes les pièces ont été écrites pour Elizabeth Stuart et l'édition a été conçue en vue du mariage de cette dernière avec Frédéric V du Palatinat. D'ailleurs il ne faut pas perdre de vue qu'Elizabeth suivait des cours avec John Bull et il semble confirmé qu'elle était dotée d'un grand talent musical ! Ces pièces pour virginals devaient donc réjouir et ravir son futur époux (gardons bien à l'esprit qu'à cette époque, « virginal » désigne tous les instruments à claviers avec des cordes métalliques). De plus, l'ouvrage a été gravé par William Hole avec une qualité jamais atteinte auparavant. Enfin, de la musique pour instruments à clavier n'avait encore jamais été imprimée. « Parthenia », signifiant « vierge » en grec ancien, devait célébrer le mariage d'Elizabeth et être l'écho de la grandeur de la cour anglaise !
Ce disque s'avère également un document organologique par la richesse des instruments choisis par Catalina Vicens : pas moins de 6 instruments différents pour l'enregistrement dont des clavecins, épinettes et virginals. Trois d'entre eux sont des instruments d'époque !
Vicens interprète les trois grands maîtres anglais avec bonheur. On devine tout le parcours de cette artiste et sa recherche pointue dans le domaine de la musique ancienne. L'articulation est soignée et toujours fine. Les différents choix d'instruments sont pertinents et contribuent à l'atmosphère obtenue pour chacune des pièces. Le jeu ne manque pas d'élégance, de rondeur et surtout de féminité. Plus encore qu'un témoignage de l'histoire, on ressent la rencontre intime de deux femmes.
Un hymne magnifique à la musique anglaise mais aussi à une jeune femme du 17e siècle.
Michel Lambert
Son 9 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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