L’ineffable Benjamin Britten

par

Benjamin BRITTEN
(1913-1976)
Sérénade pour ténor, cor et cordes–Lachrymæ–Prélude et fugue–Young Apollo
Allan CLAYTON (ténor), Richard WATKINS (cor), Mate SZÜCS (alto), Lorenzo SOULÈS (piano), Aldeburgh Strings, dir. : Markus DÄUNERT
DDD–2016–55’ 03’’–Texte de présentation en anglais–LINN 11615

On n’insistera jamais assez sur l’apport immense de Benjamin Britten aux instruments à cordes. Les partitions qu’il leur a consacrées sont presque toutes des chefs-d’œuvre, y compris celles qui ne sont pas les plus connues, à l’instar de son Prélude et fugue op. 29. Elle date de 1943 et, en moins de neuf minutes à peine, elle parvient à créer un climat envoûtant à travers des lignes musicales d’une infinie pureté, preuve que le compositeur anglais a quelque chose de Mozart et qu’il en est peut-être au XXe l’incroyable et stupéfiante réincarnation. Également menée à bien en 1943, la célèbre Sérénade pour ténor, cor et cordes op. 31 est divisée en huit parties, dont six sont basées sur des textes de grands poètes britanniques comme Alfred Tennyson, William Blake ou encore John Keats. Ces six morceaux chantés sont dans leur registre assez différents les uns des autres, mais leur dénominateur commun est l’extrême densité de leur écriture, Benjamin Britten faisant chanter le cor d’une manière si étrange parmi les cordes qu’on a l’impression qu’il appartient à un autre monde et qu’il donne à entendre des sons presque immatériels. C’est d’ailleurs cette extrême densité qui caractérise la plupart de ses grandes œuvres lyriques et les rend uniques dans l’histoire de l’opéra moderne. Au fond, il n’y a pas de divers niveaux dans l’œuvre de Benjamin Britten : tout ce qu’il composé, musique de chambre, musique symphonique, musique lyrique, musique vocale ou chorale, tout chez lui est pareillement superbe.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 6 – Répertoire 10 – Interprétation 9

Les commentaires sont clos.