Une piété extérieure et répétitive

par

Bernardo PASQUINI
(1637-1710)
La Sete di Christo
Passion Oratorio (1689)
Francesca ASPROMONTE, La Vergine
Francisco FERNANDEZ-RUEDA, San Giovanni
Luca CERVONI, Giuseppe d'Arimatea
Mauro BORGIONI, Nicodemo/Christo
CONCERTO ROMANOn dir.: Alessandro QUARTA
2016-66'56-DDD- présentation en allemand, anglais, français-textes en italien, allemand et anglais-chanté en italien-Christophorus CHR 77398

L'ensemble Concerto Romano, créé en 2006 par Alessandro Quarta chanteur et musicologue, se consacre à la mise en valeur du répertoire Renaissance et Haut baroque romain. Précédant de peu Stradella, Alessandro Scarlatti et Corelli, Bernardo Pasquini « fut le plus grand organiste d'Italie, dans la seconde moitié du dix-septième siècle » écrit le musicologue Fétis. Né à Massa de Valnevola en Toscane, il fut l'élève de Cesti puis étudia les œuvres de Palestrina où il puisa l'essentiel de son art. Connu comme claveciniste du prince Borghèse, protégé de la reine Christine de Suède, du Prince Colonna et des cardinaux Pamphili et Ottoboni, on sait qu'il fit des mises en scène d'opéra (Corelli au violon!) pour Ferdinand de Médicis, joua pour Louis XIV et, à Vienne, pour Léopold Ier. Parmi ses élèves, on compte Kerll, Muffat, Della Ciaja ou Gasparini. Fétis déplore que nombre de ses œuvres aient été emportées en Amérique au moment de la dispersion de la bibliothèque du professeur Landsberg. Il reste donc beaucoup à découvrir. Précurseur d'Alessandro Scarlatti en ce qui concerne les sonates pour clavecin, ses œuvres vocales -oratorios et cantates – sont considérées comme des pièces de circonstance assez conventionnelles. Et c'est malheureusement l'impression qui ressort du présent enregistrement. Cette Sete fait partie des « Sept paroles du Christ en croix » souvent sollicitées et dotées d' harmonies autrement saisissantes. De son côté, le texte littéraire n'offre guère de substratum religieux : tout y sonne comme un récitatif d'opéra sans relief, ni variété, ni émotion. Les interprètes, pour certains au bord de l'insuffisance, n'y puisent aucune dynamique, aucun élan expressif. Frottements et sons droits vibrés en fin de course, fatiguent l'oreille. La piété reste extérieure, répétitive au point que l'auditeur lassé reste au bord du chemin.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 7 - Livret 7 - Répertoire 6 - Interprétation 6

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