Le 12 octobre à Bruxelles, Le Dimore del Quartetto (une entreprise culturelle créative qui soutient les jeunes quatuors à cordes et ensembles de musique de chambre) doit célébrer les réalisations du projet MUSA (European young MUsicians soft Skills Alliance). Musa est la concrétisation d'un outil de carrière essentiel pour cette nouvelle génération de musiciens qui font les premiers pas de leur carrière dans un paysage transformé qui exige de nouvelles compétences, déclare Francesca Moncada, fondatrice et présidente de Le Dimore del Quartetto. Ce nouvel outil d'apprentissage a été développé par le centre de recherche ASK de l'Università Bocconi de Milan et sera mis gratuitement à la disposition des musiciens, des professionnels, des académies et des conservatoires, afin de renforcer les compétences entrepreneuriales de ceux qui souhaitent poursuivre une carrière artistique dans la musique au cours de notre siècle. Il s'agit en fait d'un manuel destiné aux programmes d'enseignement supérieur en entrepreneuriat culturel pour les jeunes musiciens, intitulé "The Entrepreneurial String Quartet : Key Learnings from the MUSA Project", et une recherche -étude de cas sur Le Dimore del Quartetto. Le manuel et la recherche sont le résultat du travail effectué pendant les 25 mois d'activités de MUSA dans les trois pays partenaires : Italie, Portugal et France.
MUSA est un projet européen de formation professionnelle dédié aux jeunes quatuors à cordes âgés de 20 à 35 ans et visant à développer des connaissances, des aptitudes et des compétences entrepreneuriales cruciales pour leur carrière mais presque totalement absentes de leur cursus général. La gestion, la communication, la connaissance du potentiel du croisement de différentes disciplines artistiques, la production, la distribution, l'entraînement physique et mental sont des compétences essentielles pour transformer la passion en profession.
Le programme MUSA, qui s'est déroulé d'octobre 2020 à octobre 2022, a impliqué neuf quatuors à cordes originaires de France, d'Allemagne, de Pologne, de Roumanie, d'Espagne et des Pays-Bas et s'est développé en trois phases principales : la première portait sur la communication et la stratégie d'image ; la deuxième était axée sur le croisement de différents arts ; et enfin, la troisième abordait les questions liées aux droits d'auteur, à l'enregistrement et à la distribution, ainsi qu'à la préparation physique et mentale.
Le projet se terminera en octobre 2022 à Bruxelles, où une évaluation finale de l'expérimentation sera mise en œuvre par le Centre de recherche ASK de l'Université Bocconi, par le biais d'un manuel déjà mentionné pour les programmes d'enseignement supérieur en entrepreneuriat culturel pour les jeunes musiciens.
Le but ultime de MUSA est d'améliorer les perspectives professionnelles des jeunes quatuors à cordes européens, de fournir aux organisations engagées dans ce domaine une nouvelle proposition de formation, et de renforcer la relation entre la musique, les autres disciplines artistiques et le patrimoine culturel dans la poursuite d'un véritable emploi et d'un développement économique et social.
La Philharmonie de Los Angeles a annoncé une nouvelle initiative, unique en son genre, qui offre à un violoniste international de talent l'occasion d'interpréter le Concertopour 2 violons en ré mineur (BWV 1043) de Bach sur scène, avec l'orchestre et le violoniste Ray Chen.
Intitulé Play with Ray, un concours réunira trois finalistes choisis parmi les candidatures en ligne, qui se rendront à Los Angeles pour assister à des ateliers de maître et à des concerts, puis le lauréat rejoindra Ray et le LA Phil sur la scène du Hollywood Bowl le 8 août. Je veux offrir aux gens du monde entier une occasion unique et amusante... a déclaré le violoniste australien.
Pour le concert, Tarisio Fine Instruments and Bows mettra un instrument italien de qualité à la disposition du lauréat.
Intéressé ? www.playwithray.la
Les candidatures doivent être introduites au plus tard le 1er mai.
A Paris Croquefer ou le dernier des paladins L’Île de Tulipatan (Offenbach)
Parmi la quelque centaine d’ouvrages composés par Offenbach pour la scène, seules les “grandes” opérettes sont régulièrement montées : Orphée aux enfers, La Belle Hélène, La Grande-duchesse de Gerolstein, La Vie parisienne ou encore La Périchole. C’est oublier le nombre impressionnant d’oeuvrettes en un acte créées aux Bouffes Parisiens, et qui ne connaissent de reprises que très occasionnellement (sans parler d’enregistrements, rarissimes).
Pierre de Bréville (1861-1949) : Stamboul, rythmes et chansons d’Orient ; Guy Ropartz (1864-1955) : Nocturne n° 2 ; Cécile Gauthiez (1873-1944) : Sur les chemins : Fête béarnaise ; Georges Migot (1891-1976) : Le Tombeau de Dufault, joueur de luth ; Vincent d’Indy (1851-1931) : Thème varié, fugue et chanson. Diane Andersen, piano. 2020/21. Notice en français et en anglais. 67.26. CIAR CC012.
Déodat de Séverac (1872-1921) : Mélodies en catalan et en langue d’oc et œuvres vocales religieuses. Blanche Selva (1884-1942) : Œuvres vocales. Mireia Latorre, soprano ; Josep Cabré, baryton ; Eulàlia Fantova, mezzo-soprano ; Daniel Blanch, piano ; Joan Seguí, orgue ; Ariana Oronõ, violon ; Víctor Pedrol, accordéon diatonique et percussions ; Peter Krivda, viole de gambe. 2022. Notice en français, en catalan et en occitan. Textes des mélodies en langue originale, avec traductions dans les autres idiomes. 55’00’’. Columna Musica 1CM0428.
Le compositeur et poète italien Giacinto Francesco Maria Scelsi est né le à La Spezia et mort le à Rome.
Issu de la noblesse italienne, Giacinto Scelsi reçoit en compagnie de sa sœur Isabella une éducation particulière, qu'il qualifia lui-même de "médiévale". Ses leçons de musique furent toutes en cours particuliers, d'abord à Rome auprès de Giacinto Sallustio, puis à Vienne avec Walter Klein, élève de Schoenberg. Il s'intéresse également aux théories de Scriabine. Il se rend fréquemment en Suisse et en France (Scelsi maîtrisait parfaitement la langue de Molière, au point d'écrire des poèmes en français), où il se lie d'amitié avec Jean Cocteau, Norman Douglas, Mimì Franchetti, Virginia Woolf…
La création en 1931 de Rotativa sous la direction de Pierre Monteux à la Salle Pleyel attire l'attention sur le jeune compositeur.
De retour à Rome en 1937, il organise avec ses propres fonds des concerts de musique contemporaine, en collaboration avec le compositeur Goffredo Petrassi, où sont jouées des œuvres de Stravinsky, Kodaly, Chostakovitch, Schoenberg etHindemith, alors quasiment inconnus en Italie.
En 1940, il se réfugie en Suisse, où il épouse Dorothy-Kate Ramsden (1903-1978).
Son activité artistique est intense, en tant que poète ou compositeur. Le pianiste Nikita Magaloff crée nombre de ses œuvres.
En 1945, il retourne à nouveau à Rome. Il traverse à la fin des années 1940 une grande crise morale où il remet en question toutes ses compositions antérieures, et supporte mal la création de son Quatuor à cordes et de son oratorio La naissance du verbe à Paris en 1949 sous la direction de Roger Désormière.
Pendant un internement en hôpital psychiatrique, il ne joue au piano qu'une seule note (un la bémol) dont il explore toutes les possibilités sonores avec les harmoniques provoquées par les vibrations par sympathie. Entre deux internements, il se rend à Paris et fait éditer par Guy Levis Mano ses recueils de poésie. Il fait la connaissance d'Henri Michaux, avec qui il se lie d'amitié.
Il fait alors plusieurs voyages en Orient, où il en découvre la spiritualité. Après de nombreux séjours en Europe, il se fixe définitivement à Rome,où il travaille de manière solitaire. Il se procure un des premiers instruments électroniques, l'ondioline, capable de faire des intervalles inférieurs au demi-ton.
Incapable physiquement et psychologiquement de transcrire ses improvisations, il les enregistre sur bande magnétique et les confie à des copistes. Cette manière de procéder fit dire à de nombreux compositeurs et musicologues que Scelsi n'était pas l'auteur de ses œuvres. Ainsi se forme autour du créateur un cercle privé fait d'assistants et d'interprètes avec lesquels il collabore étroitement. Scelsi détruisit toutes ses œuvres antérieures, considérées comme trop académiques, et ne livre sa nouvelle esthétique au public qu'en 1961, avec la création à Paris des Quattro pezzi su una nota sola sous la direction de Maurice Le Roux. Cette œuvre pour orchestre, en quatre mouvements, chacun fondé sur une seule note, est l'exacte contemporaine d'Atmosphère de György Ligeti, qui exploite la microtonalité et la micropolyphonie.
Imprégné de culture orientale, Scelsi se voulait avant tout un messager, "un facteur" s'amusait-il à dire. Le message venant de plus haut. En outre, il refusait de se faire photographier.
Son œuvre et sa pensée musicale ont eu une grande influence sur les musiciens fondateurs de l'Itinéraire : Tristan Murail, Gérard Grisey, Michaël Levinas, que Scelsi a pu rencontrer lors de leur passage à la Villa Médicis au début des années 1970. Ceux-ci furent les promoteurs de son œuvre, qui connut au début des années 1980 une vaste diffusion en étant éditée chez Salabert.
À leur suite, de nombreux compositeurs ont été influencés par sa pensée ou son écriture : Kaija Saariaho, Solange Ancona… En même temps, toute son œuvre poétique et littéraire était imprimée aux éditions "Le parole gelate", à Rome.
Dans ses dernières années, Scelsi se rendit autant que possible aux concerts où ses œuvres étaient jouées, le dernier étant à La Spezia, sa ville natale où il n'était plus revenu depuis l'enfance, le .
Il perd connaissance le , dernier signe de cet original qui signait ses partitions d'un trait surmonté d'un cercle.
Notre regretté collaborateur Harry Halbreich, qu'il rencontre à de nombreuses reprises pendant les années 1970/1980, notamment chez lui à Rome, présente son œuvre intégrale pour chœur et orchestre symphonique enregistrée et réalisée à Cracovie entre 1988 et 1990 sur un triple CD, enregistré sous la direction de Jürg Wyttenbach : Aion, Pfhat, konx-Om-Pax, Anahit, Uaxuctum, Hurqualia, Hymnos, Chukrum.
Giacinto Scelsi a écrit plus de 150 pièces musicales. Ses œuvres les plus marquantes sont postérieures à 1950. Elles se caractérisent par une focalisation sur le son, souvent monodique, ou sous forme de cluster instrumental ou vocal, jouant sur les micro-intervalles ou la granulation des articulations. C'est d'abord pour instrument seul que ses nouvelles idées prennent forme au cours des années 1950, en s'élargissant à de petites formations en musique de chambre et en délaissant petit à petit le piano, son instrument de prédilection jusqu'alors. Celui-ci était en effet peu approprié pour ses nouvelles recherches, demandant notamment la possibilité d'entretenir le son et de modifier son timbre.
Avec les Quattro pezzi su una nota sola (1959), cette nouvelle conception de la musique et du son prend sa forme la plus aboutie. Chacune de ces quatre pièces est fondée sur une unique note jouée par un orchestre de chambre, se déclinant sur des temps et des attaques variées. On décèle une inspiration orientalisante comme dans Aion, quatre épisodes de la vie de Brahma (1961) et Konx-Om-Pax1968 (trois termes voulant dire « paix » en assyrien, sanskrit et latin). Ses œuvres orchestrales de la maturité se caractérisent par l'utilisation prépondérante de cuivres et de percussion, même si les cordes, parfois, y jouent un rôle important.
L'authenticité de son œuvre -plus exactement des copies effectuées à partir de certaines de ses improvisations- a pu être mise en doute et parfois très vivement contestée après son décès. Le compositeur Vieri Tosatti a écrit à travers la presse qu'il était le véritable auteur de l'œuvre de Giacinto Scelsi, six mois après la mort du compositeur. S'il ne fait aucun doute que Tosatti a eu une collaboration étroite avec lui, on ne peut définir aujourd'hui avec précision quel était le degré de cette collaboration.
Giacinto Scelsi travaillait beaucoup avec les musiciens qui interprétaient ses œuvres. C'était une chose à laquelle il donnait une très grande importance. On peut notamment citer Michiko Hirayama (voix), Joëlle Léandre (contrebasse), Frances Marie Uitti (violoncelle), Jay Gottlieb (piano).
Rued Langgaard, né Rud Immanuel Langgaard le à Copenhague et mort le à Ribe (Danemark), est un compositeur, organiste et chef d'orchestre danois.
En 1932, Langgaard modifie « Rud » qui devient « Rued » pour éviter que le public ne croie que Rud est le diminutif de Rudolf.
N'appartenant à aucune école, Rued Langgaard est un personnage étrange et son œuvre l'est aussi. Solitaire et idéaliste, il est en décalage avec son temps. Dans sa jeunesse il a composé avec un demi-siècle d'avance et dans sa maturité avec cinquante ou soixante-quinze ans de retard, ce qui lui a valu d'être mis à l'écart par le milieu musical et artistique de son pays.
Si son style est plein d'anachronismes, l'œuvre est pleine de bizarreries et d’imprévisibilité ; ce qui rend la musique de Langgaard déroutante, car elle met à mal l'évolution de la musique du xxe siècle : il va en effet du pastiche romantique impersonnel, au modernisme expressif et annonce par certains côtés «l'avant-garde des années 1960, le collage des années 1970 et même des phénomènes ultérieurs comme le minimalisme et la musique New Age.» Après avoir découvert sa musique -sa sublime Harmonie des sphères en 1968-, György Ligeti affirma qu'il était un épigone de Langgaard. Ce qui ne manque pas d'interroger et incite à tendre l'oreille.
Marqué par le symbolisme -déjà cultivé par son père-, pour Langgaard, homme tourmenté et hypersensible, la musique est avant tout moyen d'accéder à un royaume dissimulé sous le voile des apparences. On trouve chez Rued Langgaard de nombreuses connexions avec des musiciens aussi dissemblables que Scriabine (1871-1915), Messiaen (1908-1992) ou Arvo Pärt (1935), chez lesquels à l'instar de Langgaard, chaque œuvre musicale est en soi un programme religieux.
Seule une moitié de ses œuvres fut jouée de son vivant et le plus souvent jamais rejouée par la suite ; il fallut attendre 1968 pour que soit donnée L’Harmonie des Sphères (créée en 1922), et ainsi lancé un retour en grâce.
Rued Langgaard naît dans une famille musicienne. Fils unique de Siegfried Langgaard (1852-1914), qui jouit d'une bonne réputation en tant que professeur de piano au conservatoire, élève de Liszt, membre de l'Orchestre royal, compositeur et philosophe (de la musique) dans une ligne théosophique. Sa mère, Emma Foss (1861-1926), est également pianiste. Il s'initie dès cinq ans au piano avec ses parents. À sept ans, il joue les Davidsbündlertänze de Robert Schumann et les Mazurkas de Chopin. Ses premières pièces pour piano datent de 1901. Outre la musique, il est doué aussi pour la peinture, le dessin et la littérature, écrivant de petites histoires.
Il prend ensuite des leçons de violon avec un musicien de l'Orchestre royal, Chr. Petersen, mais surtout, dès ses dix ans, des cours d'orgue avec Gustav Helsted, l'organiste de la Jesuskirken de Valby, à Copenhague, et commence l'étude sérieuse de la composition. Il reçoit de son père ses conseils en écriture, mais restera autodidacte pour l'essentiel en la matière. Il étudie la théorie de la musique avec C. F. E. Horneman à l'Académie de musique, puis avec Vilhelm Rosenberg et pendant un mois, prend quelques leçons de contrepoint avec Carl Nielsen.
En 1905, il se produit à l'orgue de la Frederikskirken de Copenhague pour la première fois, dans une improvisation, l'interprétation d'une passacaille de Frescobaldi et une pièce de Guilmant. Dans le public se trouvait Edvard Grieg.
En 1910 est jouée sa première œuvre pour chœur et orchestre, Musae triumphantes, mais la critique est négative ou sceptique, ce qui donne le ton de ce que sera le reste de la carrière du compositeur, le public se montrant surtout indifférent. En 1912, il est nommé assistant organiste à la Frederikskirken. Malgré ses talents et de nombreux essais pour postuler à d'autres emplois les années suivantes, Langgaard n'en obtiendra aucun.
En 1911, à dix-sept ans, il termine sa première symphonie d'une durée importante d'une heure et dont les premières esquisses remontent à l'été 1908. Constatant qu'il est impossible de jouer l'œuvre au Danemark les parents de Langgaard prennent des contacts lors de plusieurs séjours à Berlin, auprès de Arthur Nikisch et Max Fiedler. La symphonie est finalement créée le par l'Orchestre Philharmonique de Berlin sous la direction de Fiedler, au sein d'un concert entièrement consacré au jeune compositeur. Sphinx (1909-13) et Preludio patetico (1913) pour orgue y sont joués avant la symphonie. La critique est élogieuse, mais la guerre empêche l'artiste de capitaliser sur ce premier succès allemand. Malgré ses talents précoces et indéniables, Langgaard ne sera jamais reconnu de son vivant comme un compositeur majeur de son pays- contrairement à son aîné et compatriote Carl Nielsen.
L'œuvre est construite sur un schéma à programme en cinq mouvements issus de la Pastorale de Beethoven et de la Fantastique de Berlioz. Le Finale est terminé dès 1909 et prendra le titre définitif de Mountain Ascent seulement dans les années 1940. Le deuxième mouvement, Fleurs des montagnes provient à l'origine d'un morceau pour trio avec piano et le troisième mouvement, Légende, d'une pièce d'orchestre indépendante. Contrairement aux autres œuvres, cette symphonie n'a jamais été retouchée postérieurement.
Des partitions de Langgaard sont publiées à Copenhague, en partie grâce au soutien financier du père de Rued6, chez l'éditeur Wilhelm Hansen – qui publie les grands compositeurs du pays : Gade, Hartmann et Nielsen.
Durant l'été 1913, lors d'un séjour à Kullen ou Kullaberg, dans la province de Blekinge au sud-est de la Suède, il tombe amoureux de Dora. Il passe dès 1898, vingt-six de ses vacances d'été dans cette petite ville, et s'en inspire pour certaines de ses œuvres (Symphonie no 1). L'année suivante, Siegfried Langgaard, son père, meurt. Il se produit pour la première fois à la tête d'un orchestre pour y diriger une de ses œuvres à Copenhague. En 1915, il est en proie à une crise mentale qui l'oblige à séjourner dans un sanatorium à Tyringe.
Les œuvres de l'époque comme la Sinfonia interna (1915-16), la Sfærernes Musik [L'Harmonie des sphères] (1916-18), pour soprano, chœurs et deux orchestres, une œuvre majeure, ou la Sixième Symphonie (1919-20), sont presque toutes privées de représentation. En revanche le public allemand ou autrichien est plus réceptif. Notamment à Karlsruhe où, au début des années 1920, sont créées ces deux œuvres. Mais là aussi, les concerts sont vite oubliés.
Le rêve, Sinfonia interna
Cette « symphonie » est un projet qui occupe Langgaard pendant trente ans. De 1915 à 1944, il transforme l'œuvre, la remanie, en bouleverse les éléments – nous n'en possédons pas la version originale qui est perdue. À l'origine, il s'agit de sa Quatrième symphonie, conçue pour la scène, une sorte de drame religieux. En 1923, il ajoute un mouvement intitulé L’Étoile de l'Est, encore modifié en 1927. En 1937, il recompose l’Angelus, auquel en 1944, il ajoute une introduction. L'année suivante, il remanie le mouvement intitulé L'Ile de lumière et la symphonie prend son nom définitif : Le rêve (Sinfonia interna).
Sfærernes Musik
Le musicologue Bendt Viinholt Nielsen considère l'œuvre comme « une des compositions danoises les plus originales de la première moitié de ce siècle3 ». Elle est composée dans les années 1916 à 1918, publiée et jouée deux fois en Allemagne en 1921 et 1922, sous la direction du compositeur. L'effectif est important et comprend orchestre, soprano, chœur, orgue, piano ouvert (le pianiste accède aux cordes pour jouer des glissandos) et une partie de l'orchestre éloigné, élargissent la perspective spatiale. Malgré tout, le ton est tout en douceur. Il disait lui-même à son propos :
« Dans L’Harmonie des sphères, j’ai complètement abandonné tout ce qu’on entend par thèmes, cohérence, forme et continuité. C’est une musique que voilent les brumes noires et impénétrables de la mort. »
Le compositeur a placé un texte énigmatique en épigraphe : « La musique céleste et terrestre d’accords incandescents que joue la vie avec des griffes de bête prédatrice – une couronne d’iris ceignant son visage de marbre qui arbore un sourire stéréotypé – bien que vivant –, démoniaque et semblable au lis. » L'œuvre s'achève sur un cluster de neuf notes.
En 1923, après deux ans de travail, il termine son opéra Antichrist, destiné au Théâtre royal (Der Kongelige Teater). Le livret, considéré comme « inapproprié », sera rejeté ; tout comme la version révisée de 1926–1930. Le compositeur a retravaillé le texte, supprimé des parties et ajouté de nouvelles pages à sa partition, dont beaucoup avec un titre évocateur. Néanmoins, seul le prologue fut joué.
Dans sa présentation de l'unique opéra du compositeur, le musicologue Bendt Viinholt Nielsen synthétise de deux phrases le sujet de l'œuvre de Langgaard : « L’Antéchrist, est un opéra philosophique et religieux qui traite du déclin et de la ruine de la civilisation européenne : plus généralement, il représente une critique de la mentalité et du style de vie modernes. C'est une prophétie de l'anéantissement et un avertissement contre l'égoïsme, l’arrogance et l'absence de valeurs spirituelles. » Langgaard lui-même résumait dans une interview qu'« Antichrist symbolise certaines des questions les plus profondes de notre temps9. » La partition porte un sous-titre : Opéra d'Église et Scènes du Jugement Dernier. « Église » au sens de religieux et non pas au sens du lieu de culte.
Langgaard est l'auteur du livret, mais ses inspirations sont : Antikrist, poème dramatique de P.E. Benzon10, ouvrage paru en 1907 ; Le Livre du Jugement dernier [Dommedags Bog] d'Ernesto Dalgas légèrement antérieur, 1903, ainsi qu'un recueil de poèmes de Tagore, Gitanjali, dont la traduction en danois parut en 1913. Il emprunte aussi à la Bible, notamment au Cantique des Cantiques, et aux Épîtres de Jean, Matthieu, ch. 24 et bien sûr à l'Apocalypse de Jean, ch. 131.
Le sujet comme la musique de l'opéra connaissent plusieurs métamorphoses dans des œuvres conformes au format du concert. En 1944, il propose Afgrundsfyrsten [Prince de la fosse], tente de nouveau de faire représenter ses visions apocalyptiques au Théâtre royal, mais se heurte au même refus.
En 1927, Langgaard épouse Constance Tetens (Valborg Constance Olivia Tetens), rencontrée quatre ans plus tôt. L'année suivante, il dirige sa première symphonie, jouée à Copenhague pour la première fois. La critique n'y voit que l'influence de Tchaïkovski et Wagner et la traite de vieillerie.
En 1930, sa Quatrième symphonie est donnée à la radio dans le cadre d'une série d'exécutions consacrée aux compositeurs danois contemporains, sous la direction de Launy Grøndahl (1886–1960). Les années suivantes, Langgaard sera joué exclusivement grâce à la radio.
À partir de 1935, il compose une immense œuvre pour orgue, Messis, articulée en trois parties et un postlude, le tout d'une durée approchant les deux heures. Il en révisa encore la partition durant les deux dernières années de sa vie.
En 1940, à l'âge de 46 ans, il décroche enfin un poste d'organiste permanent et devient cantor de la cathédrale de Ribe, petite ville de province du sud Jutland, à l'ouest du pays, où il s'installe avec sa femme Constance. Il y est bientôt considéré comme un excentrique, habillé de pantalons trop courts, ayant les cheveux longs sous un chapeau à large bord. Cette apparence explique en partie son incapacité chronique à se vendre et surtout à produire sa musique. L'autre raison, outre qu'« il était la proie de phobies et souffrait d'introversion11 », plus profonde, étant qu'il était un artiste intransigeant, refusant l'esprit l'anti-romantique qui prévaut entre les deux guerres au Danemark ; et à Ribe, il refusait toute ingérence dans son travail musical, ce qui ne manqua pas de créer des conflits. Langgaard avait une conception religieuse idéaliste et noble de l’artiste, étrangère à la mentalité danoise12, plutôt réaliste.
À Ribe — dans une situation on ne peut plus éloignée du centre musical de la capitale —, après une période peu productive et se sentant inutile sur le plan artistique2, il se remet à composer avec intensité. Ses huit dernières symphonies sont écrites dans cette ville.
Il meurt à l'hôpital de Ribe dans la nuit du 9 au , des suites d'une maladie.
L'œuvre de Rued Langgaard est virtuellement oubliée jusqu'à la fin des années 1960. Sa Musique des sphères (1918), fut redonnée en 1968. Elle inaugure la redécouverte d'un compositeur, dans la vague des redécouvertes des derniers romantiques tels Bruckner ou Mahler. Le disque permet aujourd'hui de découvrir ses partitions, au-delà des frontières de son pays. Sous le patronage musicologique de Bendt Viinholt Nielsen, les œuvres encore manuscrites sont systématiquement publiées, rendant possible la diffusion plus large d'un compositeur important.
Avec la Quatrième Symphonie de 1916, on détecte un premier tournant artistique, qualifié par l'apparition de dissonances et une expressivité plus marquée qu'on pourrait nommer « période moderniste ». Par exemple dans Insektarium (1917), pour piano, il demande à l'interprète de frapper sur le bois du piano ou de toucher les cordes avec les doigts, procédé qu'il utilise aussi dans Sfærernes Musik (1918). Dans le second Quatuor à cordes (1918), il figure une locomotive par une musique mécanique.
Alors que son concitoyen Nielsen prône la simplicité et le réalisme, Langgaard parle en terme d'esprit divin11. On ne peut trouver natures plus opposées. Ses relations ambivalentes avec Nielsen trouvent artistiquement un écho dans la Symphonie no 6, sous titrée Ravissement, qui est une sorte de pendant à « L'Inextinguible13 » (Quatrième Symphonie de 1916) de son compatriote. Le langage de certains passages évoque aussi des œuvres postérieures d'Hindemith.
En 1924, avec le Quatuor à Cordes no 3, un changement radical s'effectue. Langgaard regarde vers le passé et notamment son compatriote Niels Gade (1817-1890), le plus grand compositeur danois de l'ère romantique, recherchant une pureté classique, « tel un marbre grec » dit Bendt Viinholt Nielsen1. Mais le déroutant Langgaard écrit l'année suivante un cinquième quatuor à l'esthétique totalement différente.
Le cas des symphonies
Parmi les seize symphonies, dont la composition s'étale de 1908 à 1951, il est impossible de tirer clairement une continuité du premier opus au dernier. Il y a trop de ruptures ou des changements radicaux de modèles. Si la première dure une heure, la onzième est expédiée en six minutes. Cependant, on retrouve dans ces œuvres d'orchestre, l'articulation des préoccupations esthétiques. Il cherche des formes nouvelles, sans renoncer à l'esprit esthétique du siècle passé. De la Première à la Sixième (1920) son style est post-romantique, et moderniste dès la Quatrième. Si la Troisième est finalement un concerto pour piano, elle est aussi comme les 2, 8, 14 et 15 dotée d'éléments vocaux (voix soliste ou chœur). On peut trouver aussi des parentés certaines entre deux numéros successifs : les 3 et 4, les 6 et 7 et enfin les 10 et 11, partagent deux à deux un matériel conceptuel comparable.
Après la Huitième symphonie (1928), une interruption d'une quinzaine d'années s'écoule, où il retourne aux claviers ou révise ses premières partitions et celles de son père. Il ne compose sa Neuvième qu'en 1942 après son engagement à Ribe qui lui donne le confort et le calme, pour s'engager dans de vastes travaux de composition.
Avec les Onzième (1945) et Douzième symphonies (1946), il porte à l'absurde le concept du genre, en réduisant le développement au minimum : jouées ensemble, elles n'occupent qu'un quart d'heure.
Langgaard est l'auteur de 431 œuvres. Ses domaines sont variés : pièces pour piano (dont des sonates), pour orgue (dont de nombreux préludes) ; musique de chambre (dont six quatuors à cordes, six sonates pour violon et piano) ; des œuvres concertantes ; seize symphonies ; un opéra ; et 150 œuvres vocales dont des mélodies, notamment pour voix et piano, et des pièces pour chœura cappella ou avec orchestre.
Le catalogue des œuvres a été dressé au début des années 1990 par le musicologue danois Bendt Viinholt Nielsen14 au moment du centenaire de la naissance du musicien. Le numéro, précédé de BVN, y fait référence.
Certaines des compositions de Rued Langgaard furent fondées sur des pièces inachevées ou retravaillées de son père Siegfried Langgaard, par exemple le concerto pour piano "Fra Arild" (De Arild) de 1938, basé sur le second concerto pour piano inachevé de son père.
Constance Langgaard, la veuve du musicien, légua les archives en sa possession, dont les partitions, à la bibliothèque royale de Copenhague en 1969.
Le Parfaict Danser. Domenico da Piacenza (c1390-c1470), Antonio Cornazzano (c1430-1484), Guglielmo Ebreo da Pesaro (c1420-1484), Francisco de la Torre (c1460-1504), Heinrich Isaac (c1450-1517), Gilles Binchois (c1400-1460), Claudin de Sermisy (c1490-1562), Vincenzo Ruffo (c1508-1587), Diego Ortiz (c1510-c1570), Thoinot Arbeau (1520-1595), Pierre Attaingnant (c1494-c1552), Claude Gervaise ( ?-c1588), Pierre Phalèse (c1510-1575), Jean d’Estrées ( ?-1576) et al. & anonymes. Into The Winds. Anabelle Guibeaud, chalemie, flûte à bec. Rémi Lécorché, buisine, trompette à coulisse, sacqueboute, flûte à bec. Marion Le Moal, chalemie, flûte à bec. Adrien Reboisson, chalemie, douçaine, flûte à bec. Laurent Sauron, percussions. Livret en français, anglais. Mai 2022. TT 63’26. Ricercar RIC 452
Le violoniste, altiste et compositeur français.Adolphe Blanc est né le à Manosque et mort le à Paris.
Blanc a été envoyé fort jeune à Paris, où il est entré au Conservatoire de Paris. Il y a remporté, dans la classe de Delphin Alard, un premier prix de violon en 1849, et un autre de solfège, puis il a pris des leçons de composition de Jacques-Fromental Halévy. Membre de l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, il n’a cessé de se livrer activement à la composition de musique de chambre, ce qui lui a valu en le Prix Chartier de l’Académie des Beaux-Arts consacré à ce genre.
Un temps chef d'orchestre au Théâtre-Lyrique, pendant la première administration de Léon Carvalho, de à , il a produit un assez grand nombre de compositions, pour la plupart dans le genre sérieux, des trios, des quatuors, des quintettes, des sonates, etc. On a également de lui des chœurs pour les orphéons, des morceaux de chant, notamment les Danses chantées, un petit opéra intitulé les Deux Billets, etc.
Partisan de la clarté et de la simplicité de l’ancienne école classique, Blanc reste le fidèle disciple d’Haydn et de Mozart. Presque toutes ses œuvres sont écrites en style ancien et il est l’un des derniers représentants de l’école purement classique.
Bien qu’il ait souvent été décrit comme voué et dévoué exclusivement à la composition de la musique de chambre, genre où de très grands maitres se sont illustrés, mais peu lucratif, Blanc a néanmoins sacrifié au genre de la musique de salon. On lui doit ainsi deux ou trois aimables opéras comiques de salon. Ainsi, au concert de mardi gras de 1878 par Charles Lebouc, salle Herz, les honneurs sont allés à son septuor, exécuté par Albert Lavignac, Donjon, Charles Triébert, Schlottmann, Vannereau, Lebouc et de Bailly. Dans un des élégants salons de la rue Laffitte, sa symphonie burlesque la Promenade du bœuf gras a également été exécutée avec grand succès, par un orchestre composé presque entièrement de jeunes femmes du monde, sous la direction de l’auteur qui tenait lui-même la partie de tambour. Cette symphonie burlesque s’étudiait dans maints salons, car ce morceau avait beaucoup d’entrain et employait, en l’amusant, un personnel artistique très nombreux.
Il était membre des comités de l’Association des artistes musiciens et de la Société des compositeurs de musique, où il était très assidu. Il était également trésorier de la Société des compositeurs de musique, et membre de la Société des concerts du Conservatoire où il jouait de l’alto. S’il n’est pas mentionné dans les encyclopédies telles que le Grove ou de Eitner, on le trouve dans un article de la nouvelle édition (2000) de l’encyclopédie Die Musik in Geschichte und Gegenwart1. Johannes Weber le décrit, dans le Temps, comme « un homme distingué et aimable, comme ses compositions » tandis que le Ménestrel le dit « Homme du monde, homme modeste et galant homme, ne parlant jamais de lui et toujours prêt à se rendre utile à autrui … [qui] laissera un excellent souvenir à tous ceux qui l’ont connu2 ».
Quelques-unes de ses œuvres ont été enregistrées à la fin du xxe siècle, en particulier le Septuor op. 40.
Le metteur en scène Eric Ruf place les quatre tableaux de cette Bohème à l’intérieur d’un Théâtre dans le Théâtre, celui des Champs-Elysées. Magnifié par le rideau rouge qu’achève de peindre Marcello, l’espace devient tour à tour mansarde, Quartier latin ou Barrière d’Enfer, englobant même toute la salle un moment éclairée face à Mimi.
Les cages sont propices à la fluidité de déplacements bien réglés tandis que le café Momus évoque quelque conte d’Andersen où se mêlent cris d’enfants, tambours, filles légères au grand cœur et amis désargentés.
La lumière (Bertrand Couderc) définit chaque lieu d’une simple rampe ou d’un lever de lune. Sa discrète poésie s’harmonise au jeu des costumes (Christian Lacroix) plus percutant qu’il n’y paraît à première vue. Ainsi la robe orange de Musetta et celle, rouge vif, de Mimi au moment de sa mort, s’harmonisent-elles avec cette sensualité si particulière propre aux héroïnes sacrificielles de Puccini -féminité candide, ardente et blessée.
Cet éclat est renforcé par le contraste avec une tonalité d’ensemble aux teintes sourdes. La palette des gris et des bruns, la variation des textures -fourrures, drap de laine, tricots- affine inconsciemment le regard. Merveilleusement terne, le raffinement ne se perçoit que peu à peu si bien qu’il faudra attendre les saluts pour en savourer les détails. Mais, surtout, par l’aisance de leur coupe, paletots, pelisses puis redingotes virevoltantes suscitent le geste vif, enlevé, dramatiquement juste.
Sur ce fond de grisaille, le moindre frémissement de vie, de chaleur humaine, de tendresse prend toute la place dans le courant d’une musique en constante métamorphose.
Le jeune chef lombard Lorenzo Passerini s’en empare avec un enthousiasme communicatif et un sens dramatique aiguisé. Fondateur de l’orchestre Antonio Vivaldi, tromboniste de formation, il galvanise l’Orchestre national de France comme les chœurs Unikanti-Maîtrise des Hauts de Seine. Sa vivacité sait se tempérer, soutenir des contrastes énergiques ou se mettre en retrait à l’écoute de ces accents de simplicité souriante et mélancolique caractéristiques du musicien. Chaque pupitre est mis en valeur et le génie orchestral du compositeur de Manon Lescaut peut se déployer dans toute son envergure. Au point que des réminiscences rares, habituellement fondues dans la masse, surprennent l’oreille : Moussorgski, entre autres, dont l’influence aura été finalement bien au-delà de Ravel, orchestrateur des Tableaux d’une exposition qui citait volontiers Puccini comme modèle d’orchestration, de Claude Debussy dont l’aversion pour le vérisme cohabitait avec une admiration éperdue pour Boris Godounov -« Tout Boris est dans Pélléas » confiait- t-il ! Ou de Stravinski, lui aussi, imprégné des trouvailles de la Khovantchina.
Un plateau de haut vol offre une interprétation équilibrée et bien caractérisée. Très attendu pour sa prise de rôle, le ténor Pene Pati (Rodolfo) fait preuve d’une belle sensibilité (« Che gelida manina ») qui s’affirme au fil de la représentation. Emouvant dans l’échange du quatrième tableau avec Marcello, sa puissance parfois démonstrative n’exclut pas de belles demi-teintes.
Alexandre Duhamel incarne un peintre chaleureux, truculent, très juste dans sa relation avec Musetta (Amina Edris).
Jacques Offenbach (1819-1880) : La Périchole, opéra bouffe en trois actes. Stéphanie d’Oustrac (La Périchole), Philippe Talbot (PIquillo), Tassis Christoyannis (Don Andrès de Ribeira), Eric Huchet (Don Miguel de Panatellas), Lionel Peintre (Don Pedro de Hinoyosa) ; Chœur Les Éléments ; Orchestre de chambre de Paris, direction Julien Leroy. 2022. Notice et synopsis en anglais et en français. Sous-titres en français, en anglais, en allemand, en japonais et en coréen. 139.00. Un DVD Naxos 2.110756. Aussi disponible en Blu Ray.