Alison Balsom, Quiet City 

par

Aaron Copland (1900-1990) : Quiet City ; Leonard Bernstein (1918-1990) : Lonely Town extrait de On the Town (arrangement de Alison Balsom) ; George Gershwin (1898-1936) : Rhapsody in Blue (arrangement de Simon Wright) ; Charles Ives (1874-1954) : The Unanswered Question ; Joaquín Rodrigo (1901-1999) : Concierto de Aranjuez, “Adagio” (Arrangement de Gil Evans) ; Kurt Weill (1900-1950) : My Ship (arrangement de Gill Evans). Alison Balsom, trompette : Nicholas Daniel, cor engalis ; Tom Poster, piano ; Britten Sinfonia, Scott Stroman. 2021. Livret en anglais, français et allemand. 54’09’. Warner Classics. 0190296229916

La trompettiste Alison Balsom signe son seizième album en 20 ans de carrière, un enregistrement qui explore les ponts entre les musiques du Nouveau monde en compagnie de l’orchestre Britten Sinfonia.  C’est d'ailleurs en étroite collaboration avec cette phalange de Cambridge en résidence au Barbican Center que ce projet d’album s’est définit. Ce panorama nous replonge dans les 50 premières années du XXe siècle, tel un portrait avec de multiples teintes. 

Ce parcours navigue au carrefour des musiques savantes et populaires sans oublier les métamorphoses d’un pays en pleine urbanisation et industrialisation, du calme de la nuit aux turpitudes de la vie citadine. Le programme est intelligemment conçu et alterne des moments planants avec Aaron Copland et Charles Ives et des partitions plus facilement mélodieuses et rythmées de Bernstein et Gershwin. Saluons la virtuosité pétaradante de l’étonnant arrangement de la légendaire Rhapsody in Blue dans un arrangement inspiré et réussi de Simon Wright.   

On poursuit le voyage avec deux arrangements du génial Gill Evans pour Miles Davis dans des tubes de Rodrigo et Weill. La musicienne ne cherche pas à imiter le son “Miles Davis” et elle apporte une musicalité à la fois naturelle et touchante à l’adagio du Concerto de Aranjuez de Rodrigo et au bref My Ship de Kurt Weill.    

L’auditeur peut apprécier une réalisation musicale millimétrée mais très convaincante dans une prise de son fabuleuse qui nous donne l'impression d'avoir les musiciens à domicile.  Un album très réussi aux teintes à la fois sombres et claires qui convient bien à une rentrée dans l'automne. 

Son : 10  Notice : 6  Répertoire : 9 Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

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