En avant, calme mais pas fou ! Noseda et le NSO dans les Symphonies n°1 et n°3 de Beethoven

par

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°1  en ut majeur, Opus.21 ; Symphonie nᵒ 3 en mi bémol majeur “Eroica”, Opus.55.  National Symphony Orchestra, Gianandrea Noseda. 2022. Livret digital en anglais. Album Digital National Symphony Orchestra.  

« Il vaut mieux escompter le pire. Nous n'aurons plus que de bonnes surprises. » dit le proverbe. Soyons honnête, c’était également notre sentiment à l’idée de découvrir ce énième album consacré à la Première et la Troisième Symphonie de Beethoven dirigées par Gianandrea Noseda à la tête du National Symphony Orchestra. Ce défaut d’optimisme n’était en rien lié à la qualité de la formation washingtonienne mais plutôt à son répertoire de prédilection assez americanocentré. La musique du grand Ludwig est bien évidemment universelle mais dans ces œuvres vues et revues chaque année en live, au disque ou en vidéo, la lumière n’est pas toujours au rendez-vous. Fort heureusement le chef milanais sait comment déclencher l’étincelle mais pour quel résultat ? Brasero pour Knacki ou flammes d’Udûn ?

 Très vite nous comprenons que c’est la première option. Certes la Première Symphonie est dans l’ensemble bien exécutée. Sans folie c’est vrai mais sans mollesse pour autant. Une version parfaite pour prendre le thé avec votre belle-mère en fin d’après-midi en automne. C’est charmant, animé juste ce qu’il faut. Bref cela sonne fichtrement mozartien peut-être parfois trop. Le dernier mouvement sonne comme une « Prague » tardive. Mais pourquoi pas après tout ? Nous n’avons pas besoin d’écouter en permanence notre Beethoven en mode Shinkansen !

La Troisième Symphonie fait beaucoup moins illusion. On imagine mal ici qu’il existe un lien entre cette œuvre et l’illustre Bonaparte… ou alors la version en fin de vie du petit corse sur un cheval encore plus mal en point. Bref nous sommes loin du Pont d’Arcole ou du franchissement du Grand Saint-Bernard en termes de dynamisme et de passion.

C’est dommage car il y a de la qualité dans l’ensemble national américain, cela ne fait aucun doute. Les différents pupitres sont dignes d’intérêt et le chef n’a pas perdu son talent en traversant l’Atlantique. Non Noseda et le NSO pêchent dans les intentions et nous offrent un disque anecdotique, un de plus dans ce répertoire. La comparaison avec Honeck à Pittsburgh fait mal pour ne regarder que le « local ». Nous en resterons donc à Harnoncourt, Chailly ou bien encore Fischer.

 Son : 10 Répertoire : 10  Interprétation : 6

Bertrand Balmitgère

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